[156] J’ai niqué

ma montre au concert de Peaches.

La soirée aurait tout à fait pu prendre une autre tournure. Je me serais installé quelque part, dans la salle, plutôt au fond, et j’aurais apprécié le rock tonique de Peaches qui porte terriblement bien son nom (quelle pêche !), j’aurais dansé sur les morceaux les plus entraînants et montré ma joie sur les autres en gigotant des mains.

J’aurais bu une deuxième bière (la première, prise à mon arrivée, 3€50 le demi de Kronenbourg, c’est plus pour perpétuer la tradition des concerts que j’en ai pris une).

Seulement voilà, je suis arrivé tôt (c’est à dire à l’heure), je me suis assis à côté de ceux qui étaient assis, au centre, à peu près au cinquième rang… Et là, tout était différent…

medium_montre.jpgAmi lecteur, je t’informe que moi, Comme une image, burpeur pré-quarantenaire, j’ai pogoté. Si, si. J’ai retiré ma chemise car la chaleur était vive, me retrouvant alors en marcel gris (eh oui carrément, avec même pas un truc rigolo écrit dessus genre « I fucked your girlfriend », trop drôle) entouré de quelques autres fous furieux (un peu plus fous et un peu plus furieux, pour certains ayant abusé de substances prohibées — je ne fais pas référence ici à la Kronenbourg pression) et on bougeait dans tous les sens au rythme des accords de guitare.

La transpiration aidant, le bracelet de la montre que je portais au poignet (comme la plupart des gens) commençait à glisser. Et ce qui devait arriver arriva, il a fini par s’ouvrir, montre tombée à terre, écrabouillée, aiguille des minutes ayant « repris sa liberté » (cf. notre photo du jour).

Je précise au passage que la montre continue de fonctionner et que je dispose de l’heure désormais à 15 minutes près, environ. Ma montre étant devenu une montre gousset au passage.

Ahhhh mais c’était un putain de bon concert.

Parmi les messages forts et à haute portée philosophique diffusé par Mzelle Peaches, je retiens ceux-ci :
— 2 boys 4 every girl
— I don’t want to choose between boys and girls

Au rayon déception, je signalerai juste que la chanteuse a gardé jusqu’à la fin sa culotte et son soutien-gorge. Petite joueuse ! (Alors qu’un groupie a réussi à venir montrer ses fesses une demie seconde).

₪ ₪ ₪ ₪

Une pensée pour M*** qui n’avait pas la pêche, elle.

[154] Dis papa ?

medium_Eurostar.jpgLa dernière publicité Eurostar, que tu n’as pas pu louper, ami lecteur, à moins de rester terré dans une cave depuis 8 ans comme Natascha Kampuch, vu qu’elle fleurit dans tous les abribus et 4×3 de la région parisienne (ami lecteur de province, c’est pareil chez toi ?) est visuellement assez géniale.

Un œuf au plat et quelques haricots forment une composante standard de l’english breakfast.

La légende dit :

LONDRES EN AMOUREUX
100 € A/R POUR DEUX°

Puis une astérisque renvoie sur les conditions écrites en tout petit en bas de l’affiche.

 

La grande réussite de cette image, c’est son pouvoir évocateur. Ma petite fille voit un œuf au plat et des haricots en sauce.

Et nous autres, nous y voyons … euh… une ôde à une alternative pour qui n’est pas fanatique de gastronomie anglaise.

 

Chapeau aux pubards qui ont pondu ce visuel pour leur esprit … fécond ! 

[153] Les normands

Mauvaise humeur

Entendu hier mardi dans un journal matinal de France Inter, à propos du projet de loi pour la privatisation de GDF.

Passons sur le fait que l’état revient sur une parole d’état ; tout ceci continue d’apporter du discrédit au monde politique et la gauche, notamment sur le sujet des privatisations, n’a pas vraiment lieu de pérorer.

Non, ce qui m’a fait tressaillir, c’est la remarque suivante : M. Sarkozy serait opposé à cette privatisation mais demande aux députés UMP (dont il est le chef, pour rappel) de voter pour de manière à ne pas apporter de divisions au sein de la majorité.

Et le journaliste de conclure qu’ainsi il était gagnant sur les deux tableaux. 

Mais je rêve !!!
Il faudrait, selon le cas, pour que ça les arrange, juger les politiques (au pouvoir) sur leurs intentions et non leurs actes ???

Genre : je suis contre la peine de mort mais je vote tout de même pour son rétablissement parce que vous comprenez…
Genre : je pense que l’accusé est innocent mais pour ne pas choquer M. le juge je vote coupable.

C’est vraiment prendre les gens pour des cons. 

 ۞

Autre chose qui m’a énervé dans le journal de ce mercredi matin, cette information : « la France a refusé l’offre de l’Iran de surveiller son programme d’enrichissement d’uranium. » Point barre. Une information assez capitale, tout de même, compte tenu des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, de l’impact du nucléaire, etc.
Sur le pourquoi du non français, rien. Fin de l’information, aucune explication, aucun éclaircissement. J’ai cru un instant que je lisais ce torchon qu’est Métro.

C’est vraiment s’assurer que les gens restent cons. 

[151] I did it !

J’ai réussi !

 

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L’événement a eu lieu ce matin à 7 heures du matin dans ma salle de bain. En l’absence de journalistes, pourtant convoqués, j’ai dû prendre la photo mo-même ce qui explique le léger flou.
Je tiens à préciser que la même pesée sans l’appareil photo indiquait 69,4 kg.
 
 ₪₪₪
 
D’amour & d’eau fraîche !…

[150] Baiser, c’est facile. Baiser, c’est difficile.

medium_1.jpg

Selon les périodes, selon l’humeur, je suis étonné de la difficulté inouïe ou de la simplicité biblique que j’ai à trouver une partenaire pour faire l’amour.

Au moment même où cette note sera publiée, par le truchement de la mise en ligne programmée, je devrais être à la merci d’une femme que j’aurais désirée, qui m’aura désiré, sur la simple promesse d’une possibilité de plaisir que nous aurions à prendre ensemble. Aucune garantie de part et d’autre, bien évidemment. J’ai lu ses mots, et j’y ai vu cette possibilité. Nous ne nous sommes jamais vus avant ce moment où elle entrera dans la chambre d’hôtel où je l’attendrai, et c’est à peine si nous nous serons parlés. Nous faisons chacun le pari doublement fou suivant : que nous avons mutuellement été honnêtes dans nos expressions sur ce que nous étions et que le désir ne sera pas coupé net par la réalité de nos corps. Appelons ça du sexe facile. Pour moi, l’enjeu n’est pas plus mince que si cette rencontre était le fruit d’une cour assidue de plusieurs semaines ou plusieurs mois (qu’on pourrait appeler sexe difficile). Notre dialogue pourrait se résumer ainsi :
— J’aime beaucoup ce que vous faites.
— Oh moi aussi j’aime beaucoup ce que vous faites.
— Je dirais même plus : vous m’excitez !
— Que puis-je répondre, sinon que c’est réciproque, le savez-vous ?
— Bon, on baise ?
— D’acc. Quand ça ?

▪♦▪

Imaginons la même rencontre qui aurait lieu sur une plage. Ce serait comme la fameuse bédé de Reiser, avec le gars qui passe de fille en fille en leur proposant : « Dites, ça vous dirait d’aller tirer un petit coup avec moi à l’hôtel ? ». Le gars se fait rudoyer par des dizaines de filles jusqu’à ce que l’une d’elles accepte. La première femme que l’on avait vue refuser se met alors à regretter « Pfff ! Y’en a une qui a finalement accepté, mais c’est dingue !!! puis Mais elle est nettement moins bien que moi celle-là, et puis il n’était pas si mal que ça ce type, et puis il était franc, direct, pas comme ces dragueurs à deux balles [là, elle se fait accoster par un gars qui lui sort un pathétique Alors, on bronze ? ] » etc.

Non, soyons sérieux. Imaginons la même rencontre sur une plage, pour le pathétique dragueur que je suis. Alors ça me demande un effort d’imagination sérieux parce que je n’ai jamais réussi à draguer quiconque sur une plage. Bon, ça commencerait par de longs échanges de regards. Et puis si j’ai la certitude que c’est bien moi qu’elle me regarde, je trouve un stratagème pour passer à côté d’elle, puis faire une remarque sur ce qu’elle lit (à supposer qu’elle lise quelque chose, un bouquin, un magazine, le mode d’emploi de sa crème solaire, qu’importe).
« Wahou, Kundera, mais j’adôôôre ! Vous avez lu La Plaisanterie ? (ici le titre d’un bouquin lu il y a une vingtaine d’année) et sinon vous faites quoi ce soir ? »
ou alors
« Bigre ! 200 nouvelles grilles de Sudoku niveau 9 ! Terribeul. Vous connaissez l’algorithme de l’espadon ? Je peux vous montrer ça sous ma tente si vous voulez… »

Une fois ce gigantesque premier pas fait, il faut en ajouter quelques dizaines d’autres ; il faudra qu’elle soit disposée à me découvrir, qu’en nous découvrant l’un l’autre on ne se dise pas au bout de dix minutes qu’elle/il était mignon(ne) mais qu’est-ce qu’elle/il est cruche, etc.

Et puis qu’à un moment, quand l’éclairage et l’alcoolémie seront favorables, qu’un des deux se lance et embrasse l’autre, et puis tout ce qui s’en suit.

Il y a des gens qui sont plus à l’aise avec une première approche physique et qui découvrent s’il y a compatibilité intellectuelle par la suite. D’autres pour qui le chemin inverse est plus facile (j’en fais partie, Internet est du pain béni pour moi). Dans un cas comme dans l’autre, on a toujours le risque de commencer sur une bonne impression et de finir sur une mauvaise.

On a également le risque inverse de s’arrêter à une première impression en demi-teinte et de perdre l’occasion de découvrir, si l’on avait un peu plus gratté, un accord moins manifeste.

▪♦▪

Baiser, c’est facile.
Il y a des moments où l’on ne se pose pas trente six questions. On a un désir et on souhaite le vivre, sans trop de calcul, en espérant juste ne pas faire une connerie.

Baiser, c’est difficile.
La plupart du temps, on s’en pose trop, de questions. On tergiverse. On oui-mais. Que va-t-il/elle penser de moi ? Et est-ce qu’il/elle est si bien que ça ? Est-ce qu’il/elle me mérite ? Et puis je ne suis pas si en manque que ça pour baiser avec n’importe qui. Et puis c’est quelque chose de magique, faut pas le galvauder.

Oui, c’est quelque chose de magique.
Baiser, c’est rien du tout.
Baiser, c’est l’infini (on est prié de ne pas citer Céline).

[149] Puits à souhaits (septembre 2006)

Ce mois-ci, autant te le dire, ami lecteur, j’ai perdu un peu de l’enthousiasme qui m’animait lorsque j’ai lancé cette rubrique espérant que, chaque mois, elle me permettrait à peu de frais de produire une note amusante et pittoresque.

Que constaté-je ? Que les mots-clés qui apparaissent sont un peu toujours les mêmes, que leur variété tend à s’amenuiser, tournant désespérément autour du même sujet (qui, certes, nous préoccupe tous) : le sexe.
Où sont les recherches improbables qui semblent illuminer d’autres burps. Certes, j’ai bien eu cette affaire de nœud à fond de fouille qui reste non élucidée (j’ai pas tellement bossé la question je dois dire). Mais ce mois-ci, l’anecdotique s’est fait la malle. Le rigolo a passé son chemin. Le bizarre qui demeure s’était déjà pointé le mois dernier.

Dans les bonnes nouvelles, toutefois, je tiens à préciser qu’hexaspray continue de tenir la corde, faisant ainsi de mon burp la référence sur le sujet. Amis lecteurs ayant mal à la gorge, je tiens à vous remercier de votre fidélité (1,34%).

Danino fait aussi une entrée remarquée (par moi en tout cas) et qui me touche. Amis lecteurs nostalgiques, j’aimerais que l’un d’entre vous crée enfin le site de lobbying qui nous manque : http://www.exigeons-le-retour-de-danino.org (0,62%).

Homard (0,52%) fait un passage furtif,  bon (0,79%) fait à peine mieux (ah ! j’en profite pour dire que malgré tous ces défauts, jamon ! jamon ! est un film espagnol assez délicieux. Enfin, pas de difficulté à comprendre pourquoi le héros du film s’intéresse de près à Penelope Cruz).

Au rayon cul, on trouve les désormais habituels histoire d’o (0,98%), histoires érotiques (au pluriel, 1,77%, j’ose espérer que j’aurais au moins j’aurais quelques googleurs satisfaits), touche pipi qui se maintient bien (1,15%). Je reste surpris que des mots-clés aussi standards finissent par guider vers mon burp. Je n’ose pas imaginer à quelle position j’apparais dans les résultats de recherche ni l’état de manque (et de saturation ?) de ceux qui finissent par débouler sur ce site après leur 7823 précédentes lectures : sexe (1,93%) et film x (1,96%) en témoignent, ainsi que gang bang (0,97% – désolé les gars, moi c’est pas trop mon truc) et un éphémère kamasoutra (0,54%). Le touchant cyprine (O,79%) est toujours là, triolisme (0,77%) fait son apparition. Puis-je parler de requêtes plus élaborées avec entre cuisse (1,45%), fait voir ta chatte (sic, 1,10%), leve ta jupe(0,55%), grosses fesses (0,55%). Au rayon fétichiste, dim-up (0,59%), bas nylon (0,41%) et enfin bottes (0,59%).

Pour finir, househusband (0,82%) et desperate househusband (1,79%) ne débande pas : dites donc, les garçons, vous êtes si désespérés que ça ? Ou alors sont-ce ces mesdemoiselles qui cherchent ainsi âme à secourir ? attrape couillon score à 0,79% tandis que Nadia qui clôt cette liste atteint 0,62%.

Pas d’heureux gagnant ce mois-ci.

Je vous aurais bien raconté ma séance orgiaque avec Nadia quand je l’ai recouverte de Danino, mais impossible de trouver une illustration.