[1373] Quand reverray-je, hélas, fumer la cheminée ?
Jeudi 2 mars.
Ma valise bouclée, un dernier baiser à ma femme, je rejoins le parking pour m’installer dans ma Jazz (106 is dead) qui sera le fidèle destrier compagnon de mes aventures à venir. Comme je voyage seul (même si j’ai prévu de covoiturer autant que faire se peut), je n’ai pas lésiné sur les bagages : outre les vêtements en q.s.p…..12 jours et mon « sac à malice », de la taille d’un gros sac de sport, qui contient tout mon attirail de sport… en chambre (demandez la visite guidée !), j’ai pris mon appareil photo reflex, un pied photo dans l’éventualité de prise de photos où j’apparaîtrais (je laisse faire votre imagination) et mon sac informatique.
J’optimise la place dans le coffre avant de prendre la direction de ma première destination, modeste : la Porte d’Orléans.
Où m’attend mon tout premier covoiturage.
Ennui soporifique, elle n’ouvrira quasiment pas la bouche du trajet ; ce fut même assez compliqué de décider avec elle de l’endroit où j’allais la laisser. J’étais prêt à faire un détour, mais il ne fut quasiment pas nécessaire, puisqu’elle rejoignait quelqu’un situé à quelques centaines de mètres de la sortie d’autoroute.
Mais la fadeur de ce trajet n’allait pas altérer ma bonne humeur car, ce jour, je rejoignais Thyia. (suite…)
[1371] Plus la rue Littré, que le mont Parnasse
Mercredi 1er mars
Avant de parler de ce premier jour de vacances, je dois faire un petit retour en arrière. Quelques semaines plus tôt, je devais déjeuner avec une amie (je n’ose dire « une amante » pour qualifier cette femme avec qui j’ai couché deux fois en cinq ans), laquelle avait déjà annulé par deux fois nos précédents rendez-vous. Et là voilà qui annule une troisième fois. De mon côté, mettez-vous à ma place, cela fait déjà des mois qu’a démarré la procédure R.H. qui conduira à ma rupture conventionnelle, j’ai déjà trouvé mon prochain CDI, je ne suis pas hyper motivé pour bosser. Du coup, la perspective de déjeuner en vitesse avec mes collègues quand j’avais prévu de m’absenter largement pour la pause du midi ne m’enchante pas : je passe un appel à proposition sur Twitter pour déjeuner avec quelqu’un. En parallèle, je recherche (et finis par trouver) un rendez-vous d’urgence chez un ophtalmologue pour une suspicion d’orgelet que je veux traiter avant mes vacances.
Je suis contacté par une twitta que je ne suis pas, malgré son pseudonyme dont les consonances exotiques me rendent songeur. Elle a toujours un œuf comme PP et elle ne tweete quasiment pas, essentiellement de retweets ayant trait à la politique. Après quelques messages échangés en privé, nous convenons donc d’un restaurant pour déjeuner dans le 14e arrondissement. Ce sera pour un repas rapide, car le temps a passé et je vais devoir faire un peu de trajet pour rejoindre ensuite mon rendez-vous ophtalmologique dans le 7e. Et j’imaginais qu’on allait surtout parler politique… (suite…)
[1370] Ou comme cestui là qui conquit les toisons
Je ne sais plus comment est née l’idée – assez rapidement sans doute – de faire en sorte que ce voyage soit l’occasion de rencontrer des femmes que je n’avais pas, ou presque pas, la possibilité de voir sur Paris. J’avais quelques idées en tête et puis j’ai lancé avec la discrétion dont je suis coutumier une sorte d’appel à candidatures sur Twitter, histoire de voir qui pouvait bien partager avec moi cette idée de rencontre.
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Par ailleurs, ma mère avait exprimé l’envie que je passe la voir ; il était difficile d’y échapper. Voilà qui dessinait une trajectoire Paris-Montpellier rapidement complétée par la Côte d’Azur (j’y reviendrai) puis l’envie de faire un peu de tourisme dans une zone que je ne connaissais pas encore : l’Italie du Nord en visitant à grande vitesse Milan, Turin et le lac de Côme.
Nous étions mi-février et je préparais un planning détaillé, jour par jour, en prenant contact avec différentes personnes que je connaissais sur le trajet, ou en proposant des rencontres à des personnes que je savais ou croyais présentes dans les régions traversées.
Pour commencer, Camille devait me rejoindre à Milan pour le week-end (les compagnies low-cost proposaient des A/R Paris-Milan à moins de 40 €). Cela faisait longtemps que nous avions l’envie de nous refaire une escapade de quelques jours, et là, l’occasion nous tendait les bras, même s’il fallait faire avec ses maigres possibilités de congés dans son nouveau boulot.
Assez vite aussi, j’ai convenu avec Maela que nous nous rencontrions dans le Sud. Pour une personne que je n’avais encore jamais rencontrée, Maela ne faisait guère preuve de réserve. Son enthousiasme faisait écho au mien et elle s’est même assez rapidement mise en tête de trouver un troisième homme pour assouvir un de ses vieux fantasmes… Je n’avais rien contre, à condition d’avoir d’abord un temps avec elle seul. Comme elle en avait la possibilité et que ça collait à mon emploi du temps, nous avons décidé de passer deux nuits ensemble.
Je reçus quelques réponses, certaines positives voire plus enthousiastes que je ne l’espérais, certains refus polis, et la frustration d’une rencontre pourtant espérée depuis des mois rendue impossible par nos emplois du temps respectifs. Ironie du sort : elle serait à Paris quand, moi, je naviguerais près de chez elle…
Autre désappointement quand Camille m’annonça qu’il fallait faire une croix sur la perspective d’une escapade italienne tous les deux. Son nouvel amant-amoureux n’arrivant pas à digérer les mœurs poly-* de Camille, il a mis son veto à ce week-end avec moi, ce à quoi Camille se plia.
Progressivement, mon planning se remplissait ; il y eut des modifications de dernière minute, des plages laissées à l’improvisation, et arrivé au 28 février, tout n’était pas calé, et surtout pas ce que j’allais faire de la fin de mon mois de mars.
Les pages à suivre feront le récit de ces 33 jours de vacances. Mes chroniques marsiennes.
[1369] Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Le temps est une matière malléable ; on ne peut pas en faire tout à fait ce qu’on veut, l’étirer à loisir, le faire boucler sur lui-même, en faire disparaître des morceaux qu’on recollerait ailleurs ; mais on peut le malaxer, le travail, en extraire tous les sucs ou, a contrario, n’en faire tristement rien.
Ayant l’opportunité, fort rare – et donc précieuse –, de disposer d’un mois complet de vacances ce mois de mars, alors que femme et enfants travaillent (comme la grande majorité de mes concitoyens), j’ai décidé de faire en sorte que chaque jour soit l’occasion de réalisations, de rencontres, de découvertes : ainsi, chaque journée passerait peut-être trop vite, mais dans le rétroviseur, ce mois de mars restera d’une densité extraordinaire.
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
— Profite ! me lance ma compagne, quand je lui parle de mon projet de voyage.
Je n’ai pas la possibilité de m’éloigner durablement (comme par exemple un voyage de trois semaines en Thaïlande) car des contingences familiales me contraignent à être à la maison juste au milieu du mois. Je décide donc de découper ce mois de mars en trois phases : en premier lieu, un road-trip me conduisant de Paris à l’Italie du Nord en passant par le Sud-Est de la France, ensuite un peu de temps à Paris (où les loisirs ne manquent pas) pour passer du temps en famille et accomplir aussi la liste de trucs-en-retard-et-autres-bricolages que M*** a bizarrement inclus dans le mot « Profite ! » (on n’a pas tout à fait la même définition de l’hédonisme elle et moi, mais ce n’est pas nouveau).
De ce mois de mars, je ferai ici le récit. Prêts à l’embarquement ?