[1289] L’adroit sieur, sa muse

une jolie paire de fesses rougies sous une nuisette indécemment transparente

Brusquant parfois vos lèvres et leur teint incarnat
Après avoir couvert vos seins de chantilly,
Nanti explorateur, je plonge sur-le-champ
Déguster votre sexe aux senteurs de varech.

Aidé de votre main qui, hier, enfourna
(Narval grenat !) ma queue en votre con sailli,
Turpide, je m’en vais, tel un vil ruffian
Enculer prestement ma belle déesse grecque.

[1288] Croquembouche

La sémillante Flore Cherry, qui organise (presque) chaque mois un « atelier d’écriture érotique qui ne se prend pas au sérieux », nous proposait mercredi dernier de nous réunir autour de Stephen des Aulnois du (célèbre) Tag Parfait pour échanger sur la porn culture. C’était assez intéressant d’écouter le créateur du Tag Parfait parler du chemin qui l’avait conduit à ouvrir son site et ce qu’il prétendait y proposer.
En ce qui me concerne, je partage l’idée de l’existence même de cette porn culture bien qu’elle ne soit pas mon fort (ma médiocre note de 4/10 au test préliminaire pourrait en être l’illustration) ; je ne suis d’ailleurs qu’un lecteur très occasionnel de ce site où je ne me rends que par liens interposés. Bon, je ne m’étendrai pas ici sur le détail de ma consommation de porno, l’idée était juste de vous proposer, comme un amuse-gueule le texte que Camille et moi avons pondu à quatre mains à l’occasion de ce sympathique atelier.

Il s’agissait de rédiger en trente minute un interview d’une star du X (homme ou femme, au choix), incluant quelques contraintes biographiques qui, pour nous, étaient au nombre de trois :

  1. L’acteur ou l’actrice compte à chaque scène le nombre de va-et-vient
  2. L’acteur ou l’actrice porte à chaque tournage sa paire de chaussettes fétiche
  3. L’acteur ou l’actrice a un sexe qui peut cracher du feu

Voici donc notre production, à peine débarrassée de quelques scories :

Plus près de Rocco Love

Après plusieurs mois d’attente, Le Tag Parfait a enfin réussi à obtenir un rendez-vous avec la star montante (de bien vigoureuse façon) du X, Rocco Love.
Mars 2035, trois mois après la sortie de « Le feu au cul opus 27 », rencontre avec Rocco dans un bar de San Francisco :
— Bonjour Rocco. Merci infiniment d’avoir accepté de nous recevoir. Vous êtes la star dont tout le monde parle en ce moment. Pas de mystère, votre dernier upgrade a provoqué le délire chez vos fans. Comment vous est venue cette idée ?
— Ça faisait déjà 4 ans que j’étais équipé du Bouncer Red-X qui me permet de reproduire de vraies érections ; la possibilité de gicler des flammes – et pas n’importe lesquelles : il suffit de trois secondes pour que ma partenaire soit réduite en petit tas de cendres – a permis d’apporter au public les sensations qu’il ne trouvait plus ailleurs.
— C’est diablement efficace, en effet, et redoutable. Cette technologie de rend-elle pas délicate la recherche de partenaires ?
— Pas du tout, elles se bousculent à la porte. Dans notre monde actuel, mourir en prenant son pied est inespéré. Comme je ne peux pas jouir avant un nombre précis de va-et-vient calculé selon la date de naissance de ma partenaire (ce nombre doit être premier et commencer par les 8 chiffres de cette date), chaque scène peut durer plusieurs heures voire quelques jours. Oui, j’ai cette petite maniaquerie depuis mes 8 ans, je compte les coups de butoir. À cet âge, j’étais encore une femme et je trouvais le temps long alors je comptais. Avec mon neuvième partenaire de l’époque, arrivée à 8725, je n’en pouvais plus d’ennui et j’ai égorgé mon amant. Comme vous le savez, c’est cette sextape qui m’a lancée dans le business et dans la foulée, j’ai changé de sexe.
— Une question peut être banale mais je n’ai pas encore trouvé la réponse sur la toile : d’où vous vient votre pseudo ?
— Mon papa était fan de Rocco Siffredi. Il avait d’ailleurs réussi à récupérer une de ses paires de chaussettes sur un tournage – celles-là même que je porte désormais sur tous les plateaux – et j’ai repris son prénom. Pour « Love », je crois que ce que je donne à mes partenaires est assez parlant, non ? À propos, vous êtes chou, ça vous dirait qu’on baise ?
— Euh… Merci, je ne sais quoi dire… mais je dois vraiment ramener ce papier à mon rédac’ chef.
Une femme nue dans un champ a des seins qui émettent des rayons lasers

[1287] Une histoire de tauto

Verbatim

​— Venez vite, vulpine Vénus vorace, vaporeuse vahiné verlainienne, vénérer votre vif virtuose !
— Vénéneux versificateur, valet vagabond, violentez votre vierge vestale, viciez vaillamment votre victime via votre vérin…
— Vive votre vulve velours, votre ventre vallonné… Vive votre vagin vermeil ! Vue voluptueuse…

Jolie renarde échevelée

— (Voyons voir… Vexons vivement.) Vieux vicelard volage ! Vulgaire voyou ! Va-nu-pieds vantard ! Verrat ! Voilà votre vocation: vos va-et-vient véhéments vengeraient votre ventru vermisseau veiné vultueux ? Veule viande véritablement visqueuse…
— Vraiment ? Vérole ! Vacharde vitriolante ! Vous versez votre venin, vipère vulgivague !  …
— Vaniteux ! Vous voici vitupérant. Voyez : virile, votre vivace verge volcanique vibre !
— Vengeance !!! Vaseline !
— Volontiers ! Votre vulnérable vestale vertueuse vacille… Vainquez vigoureusement. Virevoltez, visez, vissez votre vaisseau vorpalin, visitez, vadrouillez, vrillez, vrombissez, vocalisez, vitupérez, vagissez, vociférez… Vidangez !
— Vertige vespéral…

 


Illustration : © Mark Thompson/Vulpine Studios.

[1286] À chaud

J’ai envie, peut-être pour me défouler, de balancer en vrac quelques réflexions après les attentats de la nuit dernière qui ont une nouvelle fois endeuillé Paris. Ça va être un billet foutraque, parce que je ne suis pas un enseignant chercheur ou un politicien habitué à structurer son discours au service de sa thèse. Peut-être parce que je n’ai pas vraiment de thèse à défendre ou que je ne sais même pas formuler celle-là. Ce sera un nouveau billet en vrac, comme celui pondu après les attentats contre Charlie et l’hyper casher (putain, j’ai failli oublier l’hyper casher).

D’ailleurs, que s’est-il passé, dans vos têtes à vous, depuis ce précédent attentat ? Avez-vous changé votre vision du monde ? Avez-vous perdu votre insouciance ou l’avez-vous retrouvée ? (suite…)

[1285] Rectaux verso

Mon amante Camille ne rechigne pas à offrir son cul à mes penchants sodomites. Elle le fait d’abord parce que ça me fait plaisir – et qu’elle le sait. Elle le fait aussi parce que ça lui fait plaisir même si cela ne la conduit pas à l’orgasme puisqu’elle ne fait pas partie des heureuses femmes capables de jouir du cul (elle est essentiellement clitoridienne). Elle ne se force en rien ; si elle n’en a pas envie ou si je lui fais mal (nous avons néanmoins trouvé un protocole préparatoire qui relègue la sodomie douloureuse au rang des mauvais souvenirs), elle me le dit et nous avons mille autre façons de prendre du plaisir ensemble. Je ne renâcle pas non plus à offrir mon cul aux penchants sodomites de Camille. Nous avons trouvé ensemble un très joli harnais et vous conviendrez qu’il serait dommage de le laisser croupir au fond d’un tiroir plutôt que de le faire luire le long de ma croupe. Je ne fais pas non plus partie des heureux hommes ayant découvert l’orgasme prostatique et je ne sais toujours pas jouir sans stimulation pénienne, mais je dois dire que je prends de plus en plus de plaisir à être pénétré par les fesses, que ce soit par un plug, des doigts, un gode ou une vraie queue même si je compte encore sur les doigts d’une pince de crabe le nombre de fois où c’est arrivé.

J’ai rendez-vous chez Camille pour regarder la finale de la coupe du monde de rugby. Nouvelle-Zélande / Australie ; l’affiche est prometteuse et la perspective d’ajouter au plaisir de spectateur des plaisirs plus tactiles nous enchante. J’aurais pu m’amuser à parler de sport en chambre mais en l’occurrence, ce sera encore plus pittoresque : nous serons dans son salon, devant une cheminée avec une bonne flambée. Point de peau d’ours mais nous ferons sans ce cliché. J’ai apporté une bouteille de Savennières pour accompagner nos réjouissances ; ce choix nous éloigne du stéréotype de la bière qui, servie en pintes, se devrait d’accompagner tout match de rugby, mais c’est un vin blanc que j’apprécie particulièrement et que j’avais promis de faire découvrir à Camille.

(suite…)