[1264] Suzie dans le vice versa

Longtemps que je ne vous avais pas fait part de mes émotions cinématographiques, alors voici, au lance-pierre, une mini-revue des derniers films vus dans les salles obscures. Triptyque :

Comme un avion

Comme un avionBruno Podalylès joue le rôle principal de son film, où il incarne un quinqua passionné d’aéropostale – dans sa dimension héroïque et aventureuse – qui, par un coup du sort, déplace sa passion sur le kayak. Il se renseigne, s’équipe (le tout à l’insu de sa femme, pourtant compréhensive). Il finit par partir à l’aventure pour une semaine … qui ne ressemblera pas du tout à son projet initial.

Voilà un film gentil, se déroulant dans un monde un peu idéal où les patrons font fi des deadlines, les vigiles sont plein de compréhension et les femmes jolies et sensuelles.

C’est souvent amusant, plaisant comme un bonbon, et ça glisse comme un coup de pagaie sur la rivière ; j’ai bien peur qu’il ne me reste plus grand chose de ce film dans quelques mois, de même qu’il ne me reste quasiment rien du lointain Liberté Oléron du même auteur dont je me souviens juste qu’il m’avait ennuyé (ce qui n’est pas le cas de ce film, il y a donc un progrès).

Mention spéciale à la très charmante Vimala Pons, revue dans le 3e film de ce billet, qui ne dément pas mon tropisme de la brune typée. (Agnès Jaoui, elle, hélas, a pris chair.)

 

Vice-Versa

Vice versaLa dernière sortie des studios Pixar (aux commandes de réalisateur : Peter Docter, dont j’ai trouvé le nom fort à propos) était précédée d’une rumeur persistante sur sa qualité, sur le mode « Pixar au sommet de sa forme ». Je me méfie toujours des critiques dithyrambiques, j’ai donc évité toute lecture de critique avant d’aller voir en famille (puisque même la grande ado était disposée à faire ce truc avec nous, ô miracle !), en V.O. et en 3D ce long métrage d’animation. J’avais même évité de voir la bande annonce, c’est pour dire. J’étais donc presque déçu d’apprendre le sujet même du film que j’aurais voulu voir encore plus vierge.

Bref.

Je ne vous raconterai donc pas l’histoire non plus, mais je peux vous dire que, certes, si c’est un Pixar créatif qui fait oublier les nasetés précédentes où l’on sentait bien trop fort toute la niaiserie putassière des productions Disney (genre Cars 2 ou Monstres Academy), on n’atteint pas ici, selon moi, la virtuosité d’un Là haut (donc la séquence introductive me fait systématiquement pleurer à chaque visionnage) ou d’un Wall-E dont la première partie, quasiment muette, est d’une audace à ce jour inégalée dans une production américaine grand public de ce calibre.

Donc, un film très sympathique, mais auquel il manque une petite touche de génie.

À noter que Pixar, dans la lignée des studios Ghibli, donne la part belle aux rôles féminins de premier plan, mais d’une manière que je trouve ici ambigüe. Une partie du caractère de l’héroïne (je veux parler de Riley, mais on pourrait arguer que la véritable héroïne du film est plutôt Joie) vient de sa dimension virile (masculine). D’ailleurs, Riley est le seul personnage dont les émotions sont mixtes (deux mâles, deux femelles) alors que quand on plonge dans le cerveau des autres – y compris dans l’amusante séquence du générique de fin – les émotions y sont unisexes. Dommage !

Puisque j’évoquais les japonais de Ghibli, savez-vous que les Japonais, pour le mot « émotion », utilisent le mot kidoairaku, qui est un composé de 4 kanji (喜怒哀楽) qui exprime les émotions humaines : joie (ki), colère (do), amour (ai) et confort (raku). J’ouvre ici le débat. La décomposition japonaise est-elle plus pertinente que la décomposition Pixar : joie, colère (so far, so good), peur (qu’on peut voir comme le principe inverse, donc quasi équivalent, du confort) et tristesse ?

L’ombre des femmes

Encore un film précédé par une rumeur élogieuse. Visible à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, le dernier film de Philippe Garrel arrivait sur les écrans auréolés de critiques laudatives. « Bijou », « pureté d’un diamant », « un de ses plus beaux films », « terriblement sensible » et j’en passe.

Le sujet étant l’adultère (NB : quand on est « sensibilisé » à ce sujet pour des raisons de couple, c’est dingue comme l’adultère paraît un composant quasiment incontournable de toute histoire, puisqu’il en est question de près ou de loin dans chacun des trois films chroniqués ici – même si, pour Vice versa, c’est juste un fantasme incarné furtivement par un macho brésilien – et dans d’autres encore), ça n’était pas forcément un film simple à voir avec ma compagne.

L'ombre des femmesEn tout cas, nous sommes sortis du cinéma unis dans notre appréciation du film : il est juste raté. L’histoire est d’une banalité à crever (c’est sans doute fait exprès, mais on a quand même du mal à comprendre qu’ils se soient mis à quatre – Jean-Claude Carrière, Caroline Deruas, Arlette Langmann et Philippe Garrel – sur l’écriture du scénario), l’interprétation de Stanislas Merhar est plate et sans relief (c’est sans doute fait exprès, mais je ne pouvais réprimer un bâillement à chacune de ses apparitions, et on se demande bien ce que peuvent lui trouver et sa femme, et son amante), seule l’interprétation de Clotilde Coureau crève l’écran (elle est vraiment formidable). Il est possible que, dans sa volonté de transmettre un message « moderne » sur la sexualité des femmes (qui ont le droit à l’adultère comme les hommes, pourrait-on résumer), le réalisateur ait souhaité qu’aucun autre interprète ne fasse de l’ombre à Manon / Clotilde. Mais, hélas, ça ne sert guère les intérêts du film. Alors, outre l’interprétation de Clotilde Coureau, quelque chose à sauver ? Oui : l’image, effectivement sublime, un noir et blanc dense magnifiquement sculpté, et la mise en scène, très bonne aussi. Bref, c’est vraiment très bien filmé, mais pour nous présenter une pauvre histoire d’adultère. Restez ici, amis lecteurs ! (dit-il, dans un élan de modestie).

♦ ♦ ♦

Oh ! J’étais parti pour vous parler de trois films et j’allais omettre un vrai petit bijou :

Mustang

MustangUne sorte de Virgin Suicides transposé dans la Turquie traditionaliste. Quand je dis « transposé », ce n’est pas rendre hommage au film qui n’a rien d’un remake, pas même d’un hommage (même si on ne peut totalement exclure que la jeune réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven ait pensé à ce film en tournant le sien). Là où Sofia Coppola avait fait un film vaporeux et un peu mystérieux (je l’ai revu récemment), Deniz Gamze Ergüven fait, elle, un film dynamique et empathique, avec par ailleurs une dimension « éducative » (ou, disons, une réaction à l’obscurantisme), politique, que n’avait pas le film de la jeune prodigue fille de.

Je cite un extrait d’Allociné tout à fait pertinent :

Mustang est un récit initiatique d’émancipation. Il est né d’une volonté de raconter ce que signifie être une fille, une femme dans la Turquie contemporaine puisqu’il s’agit d’une société où leur place fait débat. De par son point de vue à la fois extérieur et intérieur, Deniz Gamze Ergüven a voulu redéfinir l’identité de la femme, son rapport à la sexualité et dénoncer l’absurdité du conservatisme qui pense que tout est sexuel. Elle met en exergue le fait que son pays est l’un des premiers à avoir légalisé le droit de vote des femmes dans les années 30 (contre 1944 pour la France) mais que, paradoxalement, il fait machine arrière sur des choses aussi élémentaires que le droit de disposer de son propre corps.

Ce qui ne gâche rien, c’est que l’interprétation des cinq jeunes filles est totalement convaincante, jusqu’à la plus jeune des cinq sœurs qui doit avoir une douzaine d’années, épatante.

Bref, s’il ne vous fallait voir qu’un seul des trois films chroniqués ici, allez voir ce quatrième !

[1261] Vous allez prendre cher

On vante souvent les mérites du sexe comme étant une activité source de plaisir gratuite, mais il suffit de gratter un peu pour voir que la société de consommation n’est pas loin.

Certes, on peut s’offrir à la main, sous la couette ou sous la douche (où dans les toilettes du bureau pour les plus érotomanes d’entre nous) assez simplement un orgasme des plus relaxants pour strictement rien (le mouchoir est offert par la maison), mais très vite, on met le doigt dans l’engrenage.
On commence, déjà, par trouver qu’à deux, c’est plus sympa que tout seul et, à moins d’être homosexuel(le), ménopausée, catholique intégriste ou avide de procréation (NB : si vous êtes les quatre à la fois, je verse pour vous une larme de compassion), vous devez songer à envisager un moyen contraceptif. Je vous déconseille la méthode Ogino ou le coïtus interruptus, les cas de ratages de ces méthodes ne se comptent plus (remerciements personnels à Monsieur Ogino sans qui je ne serais pas là pour écrire ces lignes) et vous seriez bon, au mieux pour une pilule du lendemain ($), un avortement ($$) ou au pire, un gnard neuf mois plus tard ($$$$$$$). Vous pouvez aussi décider de prohiber le coït vaginal et ne recourir qu’au coït anal et buccal, mais je pense que les personnes qui font ce choix sont rares (n’hésitez surtout pas à vous signaler via le formulaire de contact en ajoutant vos coordonnées téléphoniques et une photo en pied).
Enfin, si vous êtes l’une des nombreuses âmes égarées traînant sur ce site encourageant la dépravation, vous savez que même en dehors de fins contraceptives, le préservatif a des vertus prophylactiques auxquelles on ne saurait renoncer, en particulier lorsque l’on multiplie les partenaires.

Voilà, vous commencez à peine à baiser pour le plaisir que vous avez mis le doigt dans l’engrenage : vous allez devoir acheter une boîte de capotes, et si ça se trouve, avoir des exigences. « Ah non ! Pas en latex ! », « Ouh la la, ceux-là, ils ne sentent pas bon ! », « Dis monsieur Cadbury, tu ne voudrais pas les faire un peu plus longues, tes capotes ? », etc. Ça reste un peu moins cher que les cigarettes, mais c’est une première ligne dans le budget « sexe ». Pour faire bonne figure, ajouter un peu de gel, pour que ça glisse sans que ça chauffe. Mon petit cul a des goûts de luxe, je ne lui donne que du gel siliconé. Et c’est reparti pour une deuxième ligne sur le budget.

Je peux vous dire que vous êtes déjà sur une bien mauvaise pente. Vous allez finir par aimer ça ! Et n’entendez-vous pas toutes ces sirènes, sur Internet, dans les magazines, qui vous vantent les mérites des sex-toys ? Chères lectrices (on ne va pas se raconter de cracks, l’immense majorité des sextoys sont dédiés au plaisir féminin), combien parmi vous n’ont pas encore leur vibro et ne comptent pas en faire l’acquisition ? (témoignages bienvenus)
Et chers messieurs, combien d’entre vous n’ont pas encore songé à en avoir un dans votre trousse de secours pour faire plaisir à vos amantes (ou pour vous occuper de votre petit cul parce qu’il n’y a pas de raison pour qu’il n’y en ait que pour les gonzesses, merde !) ? Je ne suis pas le dernier d’entre vous (je vous avais présenté une partie de mon attirail à l’occasion de mon « anniversaire »).

Depuis quelques années, l’éroburposphère s’est enrichie par des blogs, très fréquentés, où le récit des frasques érotiques est remplacé par des bancs d’essais de sextoys et autres accessoires. Et il faut dire que face à une offre de plus en plus riche, il devient très utile d’avoir à portée de main ces Que Choisir du cul qui vous permettront de savoir s’il faut craquer pour le dernier Erox VM-15 à triple rotor ou faire plutôt confiance au Smoothaï Gigi-II pour grimper aux rideaux en 67 secondes chrono.

Fini l’amour et l’eau fraîche, j’appartiens désormais à la légion des sexconsommateurs et, pour être franc, je suis plutôt content de la plupart des gadgets dont j’ai fait l’acquisition qui, sans être centraux, apportent toutefois un vrai plus à mes émois luxurieux. Là où je ne suis pas très content, en revanche, c’est devant le prix de ces bidules. Et c’est là un sujet dont ne parlent pas les sites de test, car la plupart profitent de partenariat avec divers sites d’e-commerce qui se réjouissent de voir ainsi mis en lumière les produits dont ils assurent la distribution.
Toujours est-il que je trouve bien souvent les prix disproportionnés, par rapport à ce que l’on achète. Je ne saurais dire si c’est particulier à la France, mais j’ai fait quelques comparaisons et j’ai noté qu’il était parfois significativement intéressant d’aller voir les prix chez nos voisins.

Un petit exemple :

bâillon boule Icicles n°65Ce splendide bâillon boule dont l’article de présentation chez NXPL faisait saliver d’envie une amante.

47 € sur Amazon.fr

48 € sur Kisskiss.ch

40 € sur Espacelibido.com

… 27 € sur Amazon.de (soit de 32 % à 43 % moins cher)

Même en ajoutant les frais d’envoi, ça reste significativement plus intéressant de se servir de ses restes d’allemand pour commander sur le site germanique.

 

Je pourrais multiplier les exemples (une fois encore, on trouve en Allemagne sensiblement moins cher les excellents lubrifiants de la marque – certes, allemande – Pjur) et en tout cas, je ne saurais trop vous conseiller, avant d’investir, de comparer les prix entre plusieurs sites sans hésiter à profiter de l’espace de Schengen et de traverser les frontières : quelques heureuses surprises vous y attendent !

[1257] De chair et de faïence

Je reviendrai très bientôt sur les raisons pour lesquelles ce burp a été quelques temps mis en pause (ce n’est pas la première fois que ça arrive, qui peut dire si c’est la dernière ?).

En attendant, je voulais quand même signaler que – pauses comprises – ça fait neuf ans que je vous raconte ma vie, mon œuvre, en tant que burpeur.

Je crois que j'en ai foutu partout en soufflant les bougies... (photo relativement contractuelle)
Je crois que j’en ai foutu partout en soufflant les bougies…
(photo relativement contractuelle)

Merci à tous pour votre fidélité !

[1255] Cimetière des amours

Premier chant

La légende dit que quand elle sent sa mort arriver, une histoire d’amour entreprend un long et douloureux voyage dans le cerveau pour aller rejoindre le cimetière des amantes disparues, où elle s’allonge une dernière fois et, dans un ultime soupir, expire.

Elephant graveyard - Marc Vogon (flickr)

Deuxième chant

Au cimetière de mes amours défuntes, mon cœur pèlerine avec assiduité. Il y a quelques stèles que je ne fleuris guère, me sentant sans doute coupable d’avoir moi-même tué l’histoire qui repose là, que ce soit de manière brutale (couteau planté dans le cœur) ou plus insidieuse, en n’entretenant pas une relation et la laissant mourir de sa belle mort. « Ni remords, ni regrets »
Mais ce ne sont pas les plus nombreuses : à force de mener ma vie de patachon, il commence à y avoir beaucoup d’histoires mortes dans mon rétroviseur. Et comme je suis – plutôt – du genre à m’attacher, my marchande de chrysanthèmes is rich.

(suite…)

[1254] to flirt /flɜːt/ [intransitive verb]

Je ne sais pas si ce point a été scientifiquement étudié, mais il est clair que l’attractivité sexuelle d’un(e) enseignant(e) fait partie des facteurs qui ont un impact sur la motivation des élèves.

Quand j’étais au collège, l’allemand était ma langue vivante 1, commencée dès la 6e, donc, et en 4e j’ai démarré l’anglais en LV2. J’ai eu pendant quatre ans la même professeure d’allemand, une femme pas spécialement séduisante mais sachant habillement doser sympathie et autorité – une main de fer dans un gant de velours – tandis que les deux profs d’anglais qui se sont succédé en 4e et 3e étaient, d’abord une sorte de Pierre Richard avec un accent déplorable, puis une vieille ronchon autoritaire et sans la moindre fantaisie. Résultat des courses, à la sortie du collège, j’étais un bon élève en allemand (du genre 15 de moyenne, pour autant que je me souvienne) et passable en anglais (genre 11/20).

Arrivé au lycée, en seconde, avec les hormones à bloc du jeune homme de 14 ans que j’étais, les choses se sont brutalement inversées. D’abord, je me suis retrouvé avec une jeune prof d’anglais, une brunette dont le visage est aujourd’hui plus que brouillé dans la brume de mes souvenirs, mais qui – et ça, je m’en souviens – figurait, avec ma prof de maths, au panthéon de mon fantasmatoire professoral de lycéen. Ma professeur d’allemand, quant à elle, était une vieille peau plutôt sympathique au demeurant, mais, hélas pour elle, précédée d’une réputation de laxisme que nous nous sommes, avec la cruauté collective dont font montre la plupart des élèves (et, plus généralement, la plupart des humains), empressés de perpétuer. Pour le dire plus clairement : son cours, c’était le bordel.
Le résultat quasi immédiat fut que mon niveau en allemand s’est affaissé de façon nette, alors que, dans le même temps, mon niveau en anglais remontait significativement, tant et si bien que j’ai fini par choisir, arrivé au bac, d’intervertir ma LV1 et ma LV2, avec un relatif succès (j’ai dû avoir environ 13 dans les deux matières, mais sans aucun doute le résultat aurait été bien moins présentable sans cette inversion, sachant que le gros coefficient était évidemment sur la LV1).

Arrivé dans la vie professionnelle, ma pratique de l’anglais s’est trouvée très limitée. Je bossais en France dans une boîte française avec des collègues français et des clients français pour des projets français. Mon contact (professionnel) avec l’anglais se limitait donc à la consultation d’informations techniques sur Internet, et, très exceptionnellement, quelques échanges anglophones à l’occasion d’une collaboration avec une compagnie étrangère.

De projet en projet et de boîte en boîte, ce tropisme frenchie ne se démentait pas jusqu’à ce que j’entre dans ma boîte actuelle, certes française mais avec une forte dimension multinationale. Toujours centré sur la France, mon contact avec quelques collègues étrangers se fit plus régulier. Gros coup de stress quand il a fallu, à l’occasion d’un séminaire réunissant mes homologues européens, présenter mes activités avec un PowerPoint et en parlant anglais, évidemment.

Strip Dilbert

Heureusement, la Direction des Ressources Humaines veillait et elle lança un programme global prioritaire de formations en anglais pour les collaborateurs qui en avait besoin et j’en fus bénéficiaire. Il existait plusieurs formats, celui que je retins pris la forme de cours individuels d’une heure par téléphone. Sur l’interface du site web de la boîte de formation, on réserve, en fonction de ses disponibilités et de celles des différents formateurs, des créneaux Au début, c’était au petit bonheur la chance, puis j’ai compris qu’il était plus efficace de conserver les mêmes enseignants sur la durée ; me sentant plus à l’aise avec des femmes, j’alternais donc entre Mandy, une Anglaise, et Aubrey, une Américaine. La première était rigide et avenante comme une plaque de placoplâtre. Le cours suivait toujours la même structure, les digressions étaient rapidement recadrées, l’humour n’était pas British, il était aux abonnés absents. La seconde était conviviale et libre. Entre deux règles de grammaire, nous nous racontions nos vies, nos centres d’intérêt. Le cadre de la leçon du jour était sévèrement malmené et je ne me faisais pas réprimander si je n’avais pas fini – souvent pour des raisons d’emploi du temps trop chargé – mes exercices préparatoires (pour être honnête, Mandy ne me réprimandait pas non plus, j’imagine que ça faisait partie des instructions pour ménager les clients !).

Je ne sais pas pour quelle raison j’ai mis si longtemps à prendre la décision qui s’imposait : arrêter de bosser avec Mandy pour n’utiliser que mon crédit de leçons restantes avec Aubrey. Je n’ai aucune idée de ce à quoi elle ressemblait, mais j’avais l’impression avec elle de flirter. Ce ne fut pas suffisant pour devenir vraiment fluent mais je suis content des progrès effectués et maintenant je n’ai plus peur de présenter des PowerPoint à mes collègues médusés.

Strip Dilbert n°2 sur powerpoint

Pour finir cette note, deux blagues anglaises pour vous entraîner. Attention, il y a un jeu de mots dans la seconde ce qui requiert un very good English pour comprendre (I’m joking, I’m joking).

∆ ∆ ∆

Joke of the Day

Artistic Worth

An artist asked the gallery owner if there had been any interest in his paintings which were on display at that time.

« I have good news and bad news, » the owner replied. « The good news is that a gentleman inquired about your work and wondered if it would appreciate in value after your death. When I told him it would, he bought all 15 of your paintings. »

« That’s wonderful! » the artist exclaimed. « What’s the bad news? »

« The guy was your doctor. »

 

∆ ∆ ∆

Joke of the Day

The Minister’s Announcement

The minister of a city church enjoyed a drink now and then, but his passion was for peach brandy. One of his congregants would make him a bottle each Christmas. One year, when the minister went to visit his friend, hoping for his usual Christmas present, he was not disappointed, but his friend told him that he had to thank him for the peach brandy from the pulpit the next Sunday.

In his haste to get the bottle, the minister hurriedly agreed and left. So the next Sunday the minister suddenly remembered that he had to make a public announcement that he was being supplied alcohol from a member of the church. That morning, his friend sat in the church with a grin on his face, waiting to see the minister’s embarrassment.

The minister climbed into the pulpit and said, « Before we begin, I have an announcement. I would very much like to thank my friend, Joe, for his kind gift of peaches … and for the spirit in which they were given! »