[1102] C’est pas de la tarte

C’est pas de la tarte, c’est de la tarte Tatin. Autant dire qu’on ne parle pas tout à fait de la même chose.

Suite à un défi lancé par Miss Bolly, et relevé, je vous propose donc ma recette de Tatin en images. C’est parti !

Préparer une pâte brisée (au robot ménager)
On commence donc par faire une pâte brisée on ne peut plus classique. 200 g de farine, 100 gramme de beurre ramolli (s’il sort du frigo, un léger coup de micro onde fait très bien l’affaire), une pincée de sel, un peu d’eau).
Moi, je la fais au robot, et elle est toujours excellente. Interdit de remplacer ça par de la pâte industrielle (même pur beurre), ça n’a rien à voir.
La pâte brisée qui doit reposer une demi heure
Une fois que la pâte forme une belle boule, je la prends dans les mains, je la couvre d’un peu de farine, et je la laisse reposer à l’air libre une bonne demi heure, largement le temps de m’occuper de la suite.
On épluche 6 belles pommes à tarte (j'ai pris des Canada en l'occurrence)
Éplucher 6 belles pommes, de celles qui conviennent bien aux tartes. Par exemple, des pommes Canada – notre illustration.
J’épluche toujours mes fruits et légumes sur du papier journal (de préférence de gauche, mais la PQR fait aussi l’affaire).
Moule à manqué + sucre + beurre salé
C’est là que ça commence à devenir sérieux. Tapisser un moule à manqué qui supporte le feu de sucre, ajouter un peu de vanille, et environ 50 g de beurre salé. Oui, du beurre salé, comme ça, ça fera une sorte de caramel au beurre salé, trop mortel (pour les artères, ouaich).
Les pommes disposées sur le moule
Ça, c’est la partie que je maîtrise le moins. Je découpe des quartiers de pomme plutôt gros, je les dispose côté extérieur vers le bas, ensuite, je complète avec des bouts pour densifier la surface de pomme de façon aussi égale que possible (je ne suis pas sûr d’être très clair).
Le moule à manqué est ensuite placé sur feu moyen
Une fois que tout est en place, je place le moule sur feu moyen et je laisse le feu faire son œuvre tout en surveillant (attention, le caramel, ça peut brûler et après, forcément, c’est moins bon). L’opération dure une bonne vingtaine de minutes.
Hum... Les pommes délicieusement caramélisées
Déjà, il faut une bonne dose de sang froid pour ne pas tremper les doigts dans les pommes délicieusement caramélisées.
Laisser l’ensemble refroidir un peu.
On étale la pâte
Étaler ensuite la pâte aux dimensions du moule (logique, quoi), sachant qu’elle n’a pas besoin de bord.
(Avouez que ça vous excite, de voir un mâle un rouleau à pâtisserie entre les mains !)
Poser la pâte sur les pommes
Poser ensuite la pâte sur les pommes. Ici, je découpe la pâte sur le bord du moule, puis je replierai délicatement la pâte tout autour du bord.
Enfourner à 200°C et laisser cuire
Enfourner à 200°C et laisser cuire jusqu’à ce que la pâte ait une belle couleur dorée (ça prend 20~30 minutes)
La tatin terminée
Il faut démouler la tarte rapidement à sa sortie du four, à l’aide d’un plat de service de la bonne dimension (je n’en ai plus alors j’ai pris un moule à tarte plus grand, mais c’est moins joli), d’un geste vif. Hop !
Surtout ne pas attendre que ça refroidisse, parce que le caramel durcit rapidement, et après, les pommes collent au fond du moule.
Notez que j’ai eu chaud, hein, quelques minutes de plus sur le feu et mon caramel devenait noir (là, il est juste un peu sombre par endroit, mais pas autant que ne le laisse croire la photo).

Je ne vous montre pas de photo du plat dévasté par les convives auxquels cette tarte était destinée, ce serait salaud.

Je vous laisse donc saliver sur la photo de la tarte encore intacte (et c’est salaud, aussi).

[1101] Bat for Lashes au Trianon (c’était hier soir !)

Bat for Lashes avait été un de mes coups de cœur du festival Rock-en-Seine cuvée 2007 et à la faveur d’un tout nouvel album plutôt agréable (The Haunted Man, sorti en octobre), j’ai eu envie de revoir cette charmante anglo-pakistanaise (je rectifie l’information erronée de mon précédent article) sur scène, d’autant qu’elle se produisait dans une petite salle et que je trouve ça toujours plus agréable de pouvoir apercevoir les artistes sur scène autrement que sur un écran vidéo.

Bat for Lashes - The Haunted Man

À la sortie de ce concert, deux questions fondamentales se posent :

Natasha Kahn est-elle un sex symbol ?

 

Lecteur attentif, vous saurez que j’ai un faible mille fois avoué ici pour les brunes avec un carré court à la Louise Brooks. Le visuel ci-dessus étant assez contractuel de la coupe de cheveux actuelle de la chanteuse, et bien qu’il s’agisse d’un carré un peu plus long que celui de Louise Brooks, il est évident qu’elle marque déjà des points sérieux dans mon désiromètre. Notez qu’elle était déjà très mignonne avec ses cheveux longs.

Sur scène, elle est apparu dans une austère robe grège, descendant bas sur les jambes (à tel point que je ne vis jamais ses pieds, mais hélas je n’étais pas bien placé pour cela), col cheminée. Une très jolie robe, vraiment. Mais n’était-elle pas faussement sage ? C’est la question qui m’agitait pendant tout le spectacle (je vous rassure, je l’écoutais aussi chanter). Car cette robe était un peu transparente, voyez-vous, et elle ne laissait rien ignorer de son ensemble de lingerie noire (austère – faussement sage ???) ni du galbe de ses jambes. Et elle dansait. Et parfois, d’un geste élégant, elle empoignait sa robe et la faisait remonter, dévoilant alors… je-ne-sais-quoi (je n’étais pas bien placé pour le voir, savez-vous ?).

Et puis elle portait un bijou, du genre ethnique, évoquant un attrapeur de rêve, mais plus long, dont la dernière plume, tout en bas du collier, se plaçait très exactement à la hauteur de son sexe. Plume qui s’agitait en murmurant à mon œil décidément lubrique « regarde comme délicatement je caresse ce clitoris ». Non, vraiment, je prête à Natasha des pensées qui sont les miennes, en plus cette sage enfant a dédicacé une chanson à sa mom (qui, je pense, était dans la salle), elle n’allait donc pas se comporter comme une furie.

Natasha danse sur scène et vibre visiblement sur les beats marqués de son batteur. Elle sourit. Elle est heureuse. Elle nous dit Merci (en français dans le texte), éconduit avec un tact infini un fan lui déclarant « Natasha I love you! », et nous remercie d’être une « peacefull audience » (un public paisible), ce qui semblait être un compliment dans sa bouche mais que j’ai trouvé légèrement vexant (de fait, nous avons eu droit à un rappel réglementaire, 3 morceaux, mais pas un chiche de plus).

J’ai réussi à trouver cette photo de Mauro Melis sur le site Sound of Violence (qui m’a aimablement autorisé à la reprendre) qui illustre parfaitement mon propos : la transparence de la robe, le bijou dont la dernière plume oscille devant le bas du triangle noir, et – ô merveille – elle montre aussi les pieds que j’ai cherché, en vain, à apercevoir lors du spectacle mais je n’étais pas correctement placé pour y parvenir. Je l’imaginais parfois pieds nus, je la rêvais avec des chaussures sexy. Finalement, ses chaussures sont à l’image du reste, sages et sexy à la fois.

BAT FOR LASHES performing in Paris. November 2012 Le Trianon © Mauro Melis

Du coup, je n’ai pas vraiment la réponse à ma question. Natasha est sexy, à n’en pas douter, mais est-ce un sex symbol ou juste une petite fille sage qui s’offre des frissons en flirtant avec quelques audaces, il faudrait tester pour savoir.

Bat for Lashes est-elle une pop star ?

Comme je l’indiquais dans mon compte rendu de R.E.S., on prête souvent à Bat for Lashes des influences de PJ Harvey, Siouxies ou Kate Bush. Soyons franc : le grand admirateur de Piiiiidjay que je suis a du mal à mettre les deux donzelles sur le même plan.

J’écoute avec un plaisir certains les deux albums de Bat for Lashes que j’ai dans ma discothèque, et j’ai passé un bon moment au Trianon, mais je n’arrive pas, dans son œuvre, à repérer un morceau qui dépasse tous les autres, ou tout du moins qui me secoue, qui me bouscule. White Chalk m’avait bouleversé et six ans plus tard, je chavire toujours en écoutant The Mountain, Grow grow grow ou The Piano. Alors que dans Two Suns je serai incapable de vous dire le titre de mon morceau préféré (qui fut pourtant interprété sur scène) simplement parce que ça n’est qu’un morceau parmi les autres et qu’il a juste un petit truc de plus. Mais entre une bonne faiseuse (ce qu’est incontestablement Bat for Lashes) et une génie (Piiiiiiidjééééééééé), il y a un écart que j’ai trouvé hier soir parfois cruel (et BfL amène sur scène quelques instruments bizarres, mais semble maladroite devant son petit engin à sample – j’ai entendu à la sortie du concert des personnes porter un jugement bien plus cruel sur ce moment précis du concert qui manquait, il faut bien le reconnaître, de maîtrise, BfL fait de la scène une grotte, au travers de la scénographie, mais ne trouve ni la poésie ni la folie de Camille – cette Camille, j’ai vu son dernier concert, c’était une pure merveille).

Du coup, je n’ai pas vraiment la réponse à ma question. Natasha a du talent, à n’en pas douter, mais est-ce une pop star prête à laisser dans le paysage indie-pop-folk une trace qui marquera sa génération, ou se contentera-t-elle d’un succès d’estime et de l’aura portée sur elle par quelques célèbres (et géniaux, pour le coup) amateurs tels Björk ou Thom Yorke, il faudrait un peu plus de temps pour le savoir.

P.S. : à l’occasion de la mise à jour de cet article avec la photo live de Natasha, je complète en disant qu’on voit que Bat for Lashes fait de la musique « sage » à l’âge moyen du public, nettement plus proche du mien qu’au concert de Florence & the Machine dont je sors… mais c’est une autre histoire !

[1100] Tu veux ma photo ?

Saisissante image parue dans le Libé du jour (et probablement d’autres journaux) à l’occasion des affrontements dans le bocage autour du projet de construction d’un aéroport en région nantaise.

A Notre-Dame-des-Landes, samedi. Tout comme la veille, les forces de l'ordre dépêchées pour évacuer les sites occupés se sont heurtées aux opposants au projet d'aéroport. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
À Notre-Dame-des-Landes, samedi. Tout comme la veille, les forces de l’ordre dépêchées pour évacuer les sites occupés se sont heurtées aux opposants au projet d’aéroport. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)

Je ne sais pas ce que cette image vous évoque, moi, j’ai l’impression qu’elle s’est échappée d’un Star Wars mâtiné de Mad Max.

J’imagine qu’il lui dit :

— Je suis ton père !

Que vous inspire cette image ? Quel dialogue imaginez-vous entre les deux protagonistes ?

[1098] Des seins sur les planches

Sur les conseils de l’épicène Camille, je suis allé au théâtre voir les Rêveries d’une jeune fille amoureuse d’Arthur Vernon. La pièce s’annonçait comme pas banale, peuplée de jeunes filles donnant généreusement de leur personne et traitant d’un sujet pour le moins ambitieux : l’érotisme et le désir féminin.
Mais il ne s’agissait pas d’une pièce pornographique, comme on peut en trouver au théâtre Chochotte, non, il était question ici d’érotisme feutré avec une caution intellectuelle (la pièce avait été présentée à Avignon). La caution intellectuelle, c’est très important. Cela permet d’accéder au plaisir des masses tout en gardant son rang (j’avais fait cette expérience très étonnante en allant voir un soir un John Woo à la Cinémathèque, et j’avais été scié de voir le public enthousiaste applaudir à la fin ce – certes, bon – film d’action, alors qu’on peut s’offrir des sensations du même ordre en allant voir Cliffhanger à l’UGC Normandie).

Je me suis demandé si c’était une pièce à voir avec une amante, comme amuse-bouche, ou avec ma femme, pour la titiller, l’emmener sur un territoire où elle ne se sent pas trop à l’aise, et qui sait, lui donner un peu plus de confiance. J’ai fait le choix du couple, en lui réservant la totale surprise sur ce qui l’attendait (j’aime bien lui organiser des soirées surprises clé-en-main). On a commencé par découvrir une excellente crêperie (vu qu’on avait peu de temps, une crêperie était plus pertinente qu’un restaurant traditionnel).

Et puis, plongée au théâtre. J’observe, avant que l’on entre dans la (petite) salle, le public, disparate. Un groupe de jeunes filles, des couples de tous âges, des hommes qui m’ont semblé seuls. Je me fais tout petit en apercevant un homme croisé la veille à La Musardine où Camille arrosait la sortie de son bouquin Sexe Libris alors que j’y étais, moi, au bras d’une autre femme que ma légitime.

Affiche du spectacle « Rêveries d'une jeune fille amoureuse »

Je n’étais pas loin de penser, en sortant de la salle, que l’argument le plus solide, pour aller voir cette pièce, était le plaisir de se rincer l’œil pour pas trop cher (on trouve des places à partir de 12 €). Mais ce serait faire un procès un peu trop expéditif à cette œuvre qui mérite une critique plus nuancée.

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Les actrices

Pour reprendre les propos de Camille, les actrices, sur scène, n’ont pas froid aux yeux. Camille ajoute « ni ailleurs », suggérant par là, je suppose, qu’elles sont également des chaudes du cul, mais c’est faire affront à leur travail d’actrices, il me semble. Certainement, il faut pour elles qu’elles soient à l’aise avec leur corps et leur sexualité pour représenter un tel spectacle, mais je ne les ai pas senties vraiment vibrer des scènes érotiques mimées (les baisers sur la bouche étaient plein de retenue, et les tétons – si l’on peut s’y fier comme marque d’excitation – pas vraiment érigés). Je ne prétends pas que mon observation de spectateur vaille vérité, qui sait ce qui se passe dans leur tête quand elles miment un 69 lesbien sur scène ?

Je prends ici le parti de vous faire partager mon avis de spectateur sur leur performance, mais également mon avis de mâle sur le charme qu’elles dégagent à mes yeux. J’assume mon côté intello-voyeur, en quelque sorte. Dans l’ordre de l’affiche :

Julie Rihal joue la jeune fille rêveuse. Elle a un très joli visage, doux, qui correspond bien à son rôle d’ingénue (quoi que non dépourvue d’une imagination lubrique), un très joli corps (avec des petits seins comme je les aime) et elle ne rougit pas quand elle se retrouve crument exhibée entièrement nue, le sexe (presque intégralement épilé, Usclade, je m’en désole pour toi !) mis au centre de nos regards via un étrange bidule (je n’ai pas trouvé plus précis pour le décrire) métallique sur lequel elle est presque empalée. Son rôle est peu bavard ; pas facile, du coup, de transmettre les émotions, nombreuses, qu’elle est censée ressentir. Du coup, elle surjoue parfois et prend des poses qui m’évoquent les actrices expressionnistes du temps du cinéma muet. Elle est si séduisante qu’on lui pardonne tout.

Thaly joue l’idole. Un rôle entièrement muet, si ma mémoire est bonne. Danseuse de formation, c’est elle qui interprète donc l’essentiel des chorégraphies du spectacle. Disons-le franchement : ni la musique, ni ces danses ne m’ont transportées (globalement, j’ai trouvé les séquences musicales trop longues et un peu trop bruyantes). Superbe corps, mais qui n’a pas réussi à m’émouvoir (était-ce lié au creux de son personnage très « sois belle et tais-toi » ?)

Malgré la très jolie photo sur le site de LSF (cf. ci-dessous), je n’arrive pas à me souvenir des personnages que Clémence de Mey interprétait sur scène.

En revanche, je me souviens très fort de Kahina Tagherset (encore une jeune femme splendide) qui cabotine sur scène mais m’a tapé dans l’œil dans une séquence mise en musique par Gainsbourg, où elle interprétait une sorte de Jane Birkin avec un peu plus de seins, malmenée par une Gainsbourette très imaginative pour ce qui est de ruiner votre garde-robe.

Corinne Wellong est, indiscutablement, celle qui, sur scène, impose le plus sa présence. Charismatique, elle semble aussi être l’éminence grise de la troupe (j’ai lu qu’elle écrivait une partie des textes, mais je ne suis pas sûr qu’il s’agissait de textes de cette pièce). Que les autres me pardonnent, c’est surtout grâce à elle que je n’avais pas l’impression d’être à un spectacle de fin d’année d’une classe de terminale Bac Pro option cheerleaders. Maigre compensation, c’était celle qui cognait le moins fort sur mon cerveau reptilien d’érotomane.

Je n’identifie pas non plus Chloé Vegan (quand je la cherche sur Google, je tombe sur une chef cuisto végétarienne américaine) ni Anne-Fleur Saconney (mentionnée sur LSF – l’une a peut-être remplacée l’autre dans le casting). Était-ce la fée cochonnette (hélas, le rôle le plus ridicule de toute la distribution) ?

Il ne me reste plus qu’à parler d’Arthur Vernon, l’auteur de la pièce qui y joue aussi un rôle, outrancièrement grimé en femme, celui de la mère de la jeune fille amoureuse et de ses deux sœurs délurées, incarnant de façon résolument grotesque la prétendue vertu devenant plus perverse que la perversité qu’elle est censée débusquée. C’était drôle, mais ça manquait, comme l’ensemble de la pièce, de finesse.

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Et la pièce, dans tout ça ?

Je fais les choses un peu à l’envers, je parle des acteurs avant de parler de la pièce. C’est que ma pensée est à l’image du spectacle auquel j’ai assisté : confuse. Oniriques, érotiques, burlesques, les séquences se succèdent et font de la pièce un objet composite. Ce n’est pas cet aspect foutraque qui me dérange, plutôt le fait que dans la succession des saynètes, rares sont celles qui ont su exciter mon cerveau (et j’emploie à dessin le verbe exciter pour ses multiples connotations). Camille, dans sa chronique, indiquait qu’il/elle avait eu, comme d’autres spectateurs, à plusieurs reprises, envie de se masturber pendant le spectacle. Pour ma part, je veux bien croire que j’étais partiellement inhibé par la présence de ma femme à mes côtés, mais pas une seule fois, même dans les (trop rares) scènes que j’ai trouvées sensuellement réussies,  je n’ai eu l’once d’une érection. C’est d’abord avec le cerveau que je bande.

Quant au message véhiculé, il est un peu lourd, Monsieur Vernon. Par deux fois, on nous assène que la jeune pucelle confond amour (ce qu’elle croit ressentir pour l’idole) et désir (ce qu’elle ressentirait effectivement). Ok. Pour le reste, le message « la sexualité, c’est pas sale et c’est ludique » mérite peut-être d’être répété (« Je pense qu’environ un quart du public ressort du spectacle en ayant un peu ouvert ses perspectives sur la sexualité » déclare Arthur Vernon à Camille ; si c’est vrai, c’est tant mieux) mais ne me semble guère plus élaboré que « pas beau la guerre ».
Quand même, j’ai aimé cette mise en scène d’un passage d’Hernanie avec une double interprétation : d’un côté, un couple en costume dans une interprétation digne du Français, de l’autre, un couple nu donnant une interprétation beaucoup plus charnelle (et, finalement, réaliste), des propos amoureux tenus par les personnages.

Une mention spéciale pour les costumes, tous très réussis, de la chemise de nuit sage aux tenues « d’époques » en passant par les tenues fétichistes (dont une panthère zentaï très … miaouuuu).

 

Mon bilan, plus que mitigé, vous l’aurez compris : j’ai un peu de mal à me départir de l’idée que ce spectacle est d’abord une belle occasion de se rincer l’œil (et ça me semble, en soi, un motif suffisant pour faire le déplacement). Pour ce qui est du message, en revanche, j’aurais apprécié des prétentions un peu plus hautes.

Effet retard ? Le lendemain, toutefois, le souvenir diffus de ces corps voluptueux, pour certains désirables, me hantait doucement.

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Références complémentaires

Vous trouverez des informations sur le spectacle, les actrices (et même un interview radio) sur le site de LSF-radio.
J’ai trouvé aussi une page de présentation de Thaly (l’idole) et de ses diverses activités (modèle, danseuse…).

[1097] Effrayant !

Cela t'effraierais-tu, lieutenant Colbert ?

Une courte recherche m’a permis d’identifier Venturi comme étant l’auteur de ce dessin extrait de l’album L’amour à la hussarde. Les dessins sont soignés, mais le texte m’a fait mal aux yeux.

Cela ne vous effrayez-vous pas non plus un peu, amis lecteurs ?


Source illustration : Old Erotic Art