[538] C’est comme des cochons…

Reçu aujourd’hui ce spam tellement beau que je vous le livre verbatim :

Objet : habille toi en bourgeois sans claquer ton pognon
Bonjour,

Il faut que tu vois ca. Des centaines de chaussures et sacs a main des plus grandes marques a des prix si bas que tu ne peux pas resister. Inutile d’aller dans des magasins specialises ou tu vas payer 40 fois plus cher. Expedition dans le monde entier sans attente et discret.

www.eaohealc.com

Bonne Journee

J’avoue que la classe de l’intitulé des messages est très en phase avec le look bling-bling de l’essentiel du contenu du site. Je vous laisse d’ailleurs son adresse (NB : ce site est hébergé en Chine – étonnant, non ? –, l’esprit olympique souffle dessus) pour que vous puissiez faire vos emplettes et que vous ne m’accusiez pas de me la garder égoïstement.

Putain d\'sa race ! Il a un pittbull Lacoste (devant un gars promenant son crocodile)


Illustration : un dessin de Charb paru en 2002 (dans Le Canard Enchaîné, je crois) et qui n’a pas pris une putain d’sa race de ride.

[537] Masculin, Féminin (VVF 1)

Suite aux conseils avisés de Mlle Dusk, notre héros passe, en famille, une semaine au Vacanciel de Saint-Georges-de-Didonnes. Instantanés.

Sempé, Luxe, calme et voluptéTout le monde est arrivé samedi soir (sauf les familles – parce qu’au Vacanciel, il n’y a que des familles – qui sont déjà là depuis une semaine). Le dimanche matin a été consacré à la fameuse réunion d’information qui traîne toujours en longueur. Arrive le déjeuner et suit le premier vrai moment de vacances, celui où chacun choisit de faire quasiment ce que bon lui semble.

Autour de la piscine, on ne trouve que des femmes (je précise : des mères de famille) qui font bronzette et éventuellement quelques longueurs. Les hommes sont allés participer au tournoi de pétanque organisé par l’équipe d’animation.

Comme si, pour se détendre de leurs longs mois de travail au bureau en compagnie de leurs collègues, les hommes avaient besoin de se retrouver entre hommes.

Comme si, pour se détendre de leurs longs mois de travail et de tâches domestiques, les femmes avaient besoin de faire rien, enfin.

[536] Faire peau neuve (une approche du mouvement perpétuel)

Il y a quelque chose de jouissif à se frotter pour s’éplucher la peau pelée suite à un coup de soleil. Un petit bout qui part, on le fait rouler sous la pulpe du doigt, il se casse. On recommence un peu plus loin (quand il n’y en a plus, il y en a encore). Demain, à la prochaine douche, je continue, il y en aura encore.

Mais non, c\'est pas comme ça que je pèle


Illustration : non contractuelle.

[533] Allô de rose

Je suis passé une première fois devant l’affiche en me demandant : « est-ce une coquille ? » et j’ai poursuivi ma route.
Je suis passé une deuxième fois (le lendemain) en me reposant la question, en essayant de repérer un élément, dans l’affiche, qui justifierait ce féminin pluriel si inhabituel pour une campagne qui, par ailleurs, semblait totalement neutre (or, vous n’êtes pas sans ignorer, amis lecteurs – oui, amis lecteurs, même si j’ai dans mon lectorat pléthore de lectrices subjuguées par mes charmes et mes talents scripturaux – que dans notre bonne vieille langue française, le masculin l’emporte). (suite…)

[532] Un instant de grâce

Avant-hier, c’était la migraine « mensuelle », violente comme souvent. Aucune raison de m’imaginer qu’elle simule (« pas ce soir, chéri, j’ai la migraine »). Je sais dans ces circonstances que je peux me la plier sur l’oreille. J’ai tout de même tenté de lui proposer ce qu’elle appelle « un câlin », c’est à dire la masturber, de manière à libérer les endorphines qui la soulagerait.
Sur l’efficacité de cette méthode, les différentes théories qui s’affrontent donnent des arguments aux pour comme aux contre, à en croire ces quelques liens : Doctissimo, re-Doctissimo, Le Chrétien et le sexe (sic). Y a-t-il une concernée dans la salle qui pourrait nous faire part de son expérience personnelle ?

Hier, la migraine se poursuivait qu’elle tentait vainement de repousser à grands coups de drogues. (suite…)

[531] Les habitués

Je dîne seul ce soir, car tu vas rentrer tard du travail. C’est l’été, j’ai décidé de profiter d’une terrasse malgré les nuages un peu menaçants – il faut savoir forcer le destin – et c’est donc sans compagnie que je bois un verre de Châteauneuf-du-Pape sans relief en avalant un médiocre steack tartare dont je redoute qu’il ne me rende malade le lendemain (ce qui ne fut pas le cas).

Pour accompagner mes réflexions solitaires, j’écoute d’une oreille distraite ma voisine, quinquagénaire et moulin à parole, qui ressasse en boucle les derniers exploits de son fils admis dans une prépa privée, devant un homme patient et taiseux, dont les quelques tentatives de prises de parole se soldent une fois sur deux par une coupure. (suite…)