[1287] Une histoire de tauto

Verbatim

​— Venez vite, vulpine Vénus vorace, vaporeuse vahiné verlainienne, vénérer votre vif virtuose !
— Vénéneux versificateur, valet vagabond, violentez votre vierge vestale, viciez vaillamment votre victime via votre vérin…
— Vive votre vulve velours, votre ventre vallonné… Vive votre vagin vermeil ! Vue voluptueuse…

Jolie renarde échevelée

— (Voyons voir… Vexons vivement.) Vieux vicelard volage ! Vulgaire voyou ! Va-nu-pieds vantard ! Verrat ! Voilà votre vocation: vos va-et-vient véhéments vengeraient votre ventru vermisseau veiné vultueux ? Veule viande véritablement visqueuse…
— Vraiment ? Vérole ! Vacharde vitriolante ! Vous versez votre venin, vipère vulgivague !  …
— Vaniteux ! Vous voici vitupérant. Voyez : virile, votre vivace verge volcanique vibre !
— Vengeance !!! Vaseline !
— Volontiers ! Votre vulnérable vestale vertueuse vacille… Vainquez vigoureusement. Virevoltez, visez, vissez votre vaisseau vorpalin, visitez, vadrouillez, vrillez, vrombissez, vocalisez, vitupérez, vagissez, vociférez… Vidangez !
— Vertige vespéral…

 


Illustration : © Mark Thompson/Vulpine Studios.

[1286] À chaud

J’ai envie, peut-être pour me défouler, de balancer en vrac quelques réflexions après les attentats de la nuit dernière qui ont une nouvelle fois endeuillé Paris. Ça va être un billet foutraque, parce que je ne suis pas un enseignant chercheur ou un politicien habitué à structurer son discours au service de sa thèse. Peut-être parce que je n’ai pas vraiment de thèse à défendre ou que je ne sais même pas formuler celle-là. Ce sera un nouveau billet en vrac, comme celui pondu après les attentats contre Charlie et l’hyper casher (putain, j’ai failli oublier l’hyper casher).

D’ailleurs, que s’est-il passé, dans vos têtes à vous, depuis ce précédent attentat ? Avez-vous changé votre vision du monde ? Avez-vous perdu votre insouciance ou l’avez-vous retrouvée ? (suite…)

[1285] Rectaux verso

Mon amante Camille ne rechigne pas à offrir son cul à mes penchants sodomites. Elle le fait d’abord parce que ça me fait plaisir – et qu’elle le sait. Elle le fait aussi parce que ça lui fait plaisir même si cela ne la conduit pas à l’orgasme puisqu’elle ne fait pas partie des heureuses femmes capables de jouir du cul (elle est essentiellement clitoridienne). Elle ne se force en rien ; si elle n’en a pas envie ou si je lui fais mal (nous avons néanmoins trouvé un protocole préparatoire qui relègue la sodomie douloureuse au rang des mauvais souvenirs), elle me le dit et nous avons mille autre façons de prendre du plaisir ensemble. Je ne renâcle pas non plus à offrir mon cul aux penchants sodomites de Camille. Nous avons trouvé ensemble un très joli harnais et vous conviendrez qu’il serait dommage de le laisser croupir au fond d’un tiroir plutôt que de le faire luire le long de ma croupe. Je ne fais pas non plus partie des heureux hommes ayant découvert l’orgasme prostatique et je ne sais toujours pas jouir sans stimulation pénienne, mais je dois dire que je prends de plus en plus de plaisir à être pénétré par les fesses, que ce soit par un plug, des doigts, un gode ou une vraie queue même si je compte encore sur les doigts d’une pince de crabe le nombre de fois où c’est arrivé.

J’ai rendez-vous chez Camille pour regarder la finale de la coupe du monde de rugby. Nouvelle-Zélande / Australie ; l’affiche est prometteuse et la perspective d’ajouter au plaisir de spectateur des plaisirs plus tactiles nous enchante. J’aurais pu m’amuser à parler de sport en chambre mais en l’occurrence, ce sera encore plus pittoresque : nous serons dans son salon, devant une cheminée avec une bonne flambée. Point de peau d’ours mais nous ferons sans ce cliché. J’ai apporté une bouteille de Savennières pour accompagner nos réjouissances ; ce choix nous éloigne du stéréotype de la bière qui, servie en pintes, se devrait d’accompagner tout match de rugby, mais c’est un vin blanc que j’apprécie particulièrement et que j’avais promis de faire découvrir à Camille.

(suite…)

[1280] Zorglups… :(

 

J’ai appris ce jour une triste nouvelle, la disparition de celui qui fut d’abord un compagnon d’arme, à savoir un autre burpeur de l’éroburposphère des temps anciens (celle de l’époque dorée à laquelle Twitter a mis fin : le commun des mortels jugeant qu’il était bien suffisant de s’exprimer sur 140 caractères plutôt que de se fatiguer à rédiger), avant de devenir un ami, fut-il lointain, croisé quelques fois lors de ses passages à Paris, avec qui je partageais, sinon un goût commun pour les bonnes choses de la vie (en particulier celles que l’on déguste les oreilles coincées entre deux cuisses), au moins quelques amantes !

Ainsi donc, Zorg (nous garderons ici son pseudonyme) s’est carapaté, foudroyé en quelques mois par un cancer. À quelques années près, il devait avoir mon âge, me rappelant assez brutalement – je vais y revenir – combien nos vies sont fragiles.

C'est la vie, ça va passer (pochoir de Miss Tic) (suite…)