[1231] Deuxième opinion

J’étais resté sur ma faim après ma première participation à un des apéros érotico-littéraires de Flore Cerise et je m’étais promis de me faire une deuxième opinion pour ne pas rester sur cet avis en demi-teinte.

L’occasion m’en fut donnée par l’ami Vagant qui me convia à l’accompagner à la séance consacrée aux « contes de fée(sse) ». Un thème qui ne me déplaisait pas, pour avoir déjà eu l’occasion de jouer avec lui ici-même de ma propre initiative. Et puis Clarissa Rivière, une burpeuse avec laquelle j’échange quelques mots de ci de là sur Twitter, s’annonçait aussi de la partie et je ne résiste pas souvent à la perspective d’une rencontre.

Bref.

À quoi ressemblerait l’exercice de l’écriture à plusieurs mains sous ces auspices a priori plus favorables ?

Clarissa & Vagant le racontent parfaitement et vous donnent également à lire le fruit de notre joyeux travail où nous avons plus ri qu’écrit !
Je ne les paraphraserai pas. J’ajoute simplement que le supplice de la plume tiraillée par des cerveaux qui s’affrontent peut devenir une belle partie de plaisir quand l’harmonie est au rendez-vous !

Une photo de Sister Grimm, via Dr Sketchy
Il était une fois, en plein automne, quand les feuilles descendaient du ciel comme des plumes et du duvet, une reine qui était assise et cousait devant une fenêtre qui avait un encadrement en bois d’ébène, noir et profond. Et tandis qu’elle cousait négligemment tout en regardant le  beau tapis de feuilles au-dehors, la reine se piqua le doigt avec son aiguille et trois petites gouttes de sang tombèrent sur une des feuilles mortes. C’était si beau, ce rouge sur la feuille mordorée, qu’en le voyant, la reine songea: « Oh! si je pouvais avoir un enfant à la peau aussi bronzée que cette feuille, à la bouche aussi vermeil que le sang et aussi noir de cheveux que l’ébène de cette fenêtre ! » Bientôt après, elle eut une petite fille qu’elle appela Julie, parce que c’était à la mode et que c’était un joli prénom.

 

J’y retourne bientôt.

Boucles d’Or


Illustration : Sister Grimm, chez le Dr. Sketchy.

[1230] Écrit-on comme on fait l’amour ?

Manara - lectrice

Parmi quelques uns de mes préjugés, on trouvera ma tendance à penser que les gens qui n’aiment pas :

  • manger
  • boire (i.e. de l’alcool)
  • danser

ne vont pas être de bons partenaires sexuels, parce qu’il leur manque quelque chose pour être des jouisseurs « complets », que leur hédonisme est lacunaire et que cela ne collera pas totalement à mon érotisme « solaire ».

J’ai beau avoir croisé quelques spécimens qui ruinent ma théorie, je reste avec un a priori négatif quand une amante me dit ne jamais boire d’alcool ou ne pas aimer danser. Ensuite, si l’a posteriori est une nouvelle opportunité de me dédire, tant mieux, mais j’aurai jugé avant de savoir. (suite…)

[1229] Un portrait

C’est une photo d’elle dont on sent qu’elle est fière et elle aurait tort de ne pas l’être. C’est une photo en noir et blanc, joliment composée avec des jeux de lignes qui lui donnent une allure graphique (les deux gris du mur, et sa veste noire) et puis il y a elle, son visage de face et son buste en oblique. Au premier regard qui balaye l’ensemble de l’image, on peut croire qu’elle a les yeux fermés mais quand une observation plus attentive permet de voir qu’elle a juste les yeux baissés et cela contribue à l’atmosphère paisible qui nimbe toute l’image où seul son visage doux peut arrêter l’œil. Ses lèvres sont closes. Elle porte des boucles créoles, suffisamment grandes pour ne pas passer inaperçues autour de son visage délicat, contrairement à son collier, une fine chaîne qui se fond avec le teint de sa peau et la courbe sage du décolleté du vêtement porté sous la veste, mussant une paire de seins que je devine modestes. (suite…)

[1228] Le MP3 à l’oreille

Ami lecteur, je te néglige un peu en ce moment.

Il faut dire que je suis à un moment assez occupé du cycle du burpeur et que je me creuse la tête en me demandant ce que je vais bien pouvoir raconter, avant que je ne sois assailli par une masse de trucs à faire ou à empiler dans ma liste « procrastination ».

D’ailleurs, dans cette liste, j’ai depuis quelques années « Me constituer une play-lists des meilleurs morceaux pour faire l’amour ». Ce soir, puisque je ne prends jamais le temps de la faire, j’ai décidé de sous-traiter.
J’ai donc lancé sur Twitter ma demande (ainsi que ce rameau) et j’ai récolté quelques chouettes réponses.

Mais que serais-je si je négligeais mon plus fidèle lectorat sans le mettre à contribution.

La règle est donc simple : je t’invite à laisser, en commentaire, les références de ton titre fétiche pour faire l’amour. À la limite, si tu ne sais pas te décider, tu peux m’en proposer deux (un lent pour la baise douce et un rapide pour le sexe hot, par exemple). Exit les « albums complets » voire les « Madonna, sa vie, son œuvre ». Il va falloir faire cruellement le tri dans votre podium mélomano-orgasmique.

Quant à moi, je vous livre mon TOP des TOP !

https://www.youtube.com/watch?v=K336BV7BDrA

[1226] À poil

Je me fais épiler le « maillot » (en clair : les bourses, le sexe et son contour, le sillon inter-fessier) parce que j’aime la sensation de douceur et je n’aime pas avoir des poils dans le sif (chacun ses manies).

Je ne me fais pas épiler le pubis parce que « je ne me reconnais pas » sans poil et je ne trouve pas ça esthétique et raccord avec le reste de la pilosité de mon corps (notamment les jambes) que je n’épile pas.

« J’entretiens » les poils de mon pubis, en revanche, parce que ça ne me dérange pas et que j’ai quelques amantes qui préfèrent une toison peu épaisse. Appelons-ça une concession. Elle ne me coûte pas.

Mais ça m’a fait tout drôle quand cette amante m’a parlé de mes poils d’aisselle qu’elle trouvaient trop fournis. Moi qui suis très ouvert concernant l’épilation de mes amantes (du moment que ça ne pique pas), me retrouver dans la situation dénoncée par de nombreuses femmes auxquelles leurs partenaires réclament des sexes glabres, ma première réaction est : RÉSISTANCE !
Et puis il y a eu cette autre amante qui m’a fait une réflexion analogue à peine une semaine après…

Laissez mes aisselles tranquilles !

Tatouage de débroussailleur sous les aisselles d'un homme

[1225] À une lectrice

Tracy Peper

Le transilien traînant autour de moi grinçait.
Longue, mince, désirable, chevelure somptueuse,
Une femme lisait, une moue langoureuse,
Un livre sur les hommes, le sexe, l’amour : pincée !

Ô seins couleur d’ébène ! Je l’imaginais nue,
Déesse de l’amour, dévorant ses amants !
La voilà qui repose son livre un moment
Parcourt sa tablette, surfe sans retenue,

Puis délaisse l’objet, papote au téléphone
Laissant apercevoir le site qu’elle consultait.
Stupeur de ma part, j’en suis resté aphone !

Des cons ! Des vits ! Partout, le sexe y virevoltait.
Je les ai reconnues, ces pages rien moins que sages :
Le site luxurieux du sieur Comme une image !

₪₪₪

 

Inspiré par le témoignage d’un lecteur charmant et respectueux, ce petit texte est évidemment une invitation faite à cette belle lectrice anonyme de se faire connaître, soit auprès de lui (il en serait ravi), soit auprès de nous (nous le serions tout autant) !


Illustration : Tracy Peper via Flying Cat