[1063] Dis adieu à la Dame

J’apprends aujourd’hui une nouvelle qui me rend triste, la disparition de Dame. Je ne sais pas, parmi mes lecteurs réguliers, combien étaient également des lecteurs de son burp. Elle fait partie de celles que je lie, dans ma très obsolète (et encore un peu plus aujourd’hui, donc) liste de liens, dans une catégorie un peu différente de celle dans laquelle « j’opère ». Elle appartenait à la sphère BDSM, alors que je ne suis que vanille. La burposphère est composée d’une somme de microcosmes plus ou moins fermés, et parfois des porosités se créent, car personne ne peut se résumer à une simple case. Je ne suis pas échangiste, puisque je suis adultère, mais quand j’ai commencé à initier A*** aux clubs, de par les sujets que j’abordais, j’ai créé une porosité qui m’a mis en connexion avec des burps dont le sujet est principalement l’échangisme (par exemple Miss Dactari, Libertango & Lamyss, Goormand, et bien d’autres).

Je n’ai pas eu besoin de sortir mon fouet pour me retrouver connecté à la burposphère BDSM. Je ne suis plus capable de dire aujourd’hui comment Dame et moi avons été mis en relation, peut-être était-ce au travers de Bricabrac avec qui je partageais une fascination pour les annonces de XXXB dans Libération ?, mais ce que je sais, c’est que j’ai instantanément aimé sa plume, son style très particulier, et son humour qui ne la quittait, semble-t-il jamais. J’ai dévoré son burp parodique du milieu BDSM en pleurant parfois de rire, tellement les situations étaient finement caricaturées. Dans un milieu où l’on se prend sans doute un peu trop au sérieux, son ton était particulièrement rafraîchissant.

Que savais-je d’elle ? Pas grand chose en fait. Qu’elle était Méditerranéenne, qu’elle vivait à Bordeaux, qu’elle n’était plus toute jeune et qu’elle avait, ces dernières années, la santé fragile. Qu’elle avait aimé, mais qu’elle vivait seule. Qu’elle était dominatrice, qu’elle aimait les photos de minerve (je lui en ai dealé quelques unes, en douce !). Qu’elle semblait ne jamais se départir de son humour distancié, pas même quand la maladie l’accablait.
Avec certitude, que ça devait être précieux – et réjouissant – de la compter parmi ses amies.

Il va être long, l’interme*de !

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Pour vous, Juliette, cette chanson, pont entre deux cultures voisines, et qui me fait penser à vous.

[1059] Kiss kiss bang bang

C’est à se demander si je ne suis pas un peu bourrin.

En me réveillant l’autre jour, après une folle journée de baise (j’y reviendrai, ami lecteur concupiscent), j’ai senti une légère douleur, et en la palpant, j’ai pu me rendre compte que ma chair était meurtrie sur toute la zone pubienne. Ça mériterait un bon coup d’arnigel !

Minotaure violant une femme - Picasso, juin 1933
Illustration non contractuelle (je ne suis pas si poilu)

Voyez ! Je comprends maintenant ce gros cochon de Michael Jackson : le petit glapissement – Awooooh! – qu’il pousse quand il pose la main sur son bas-ventre en dansant le Moonwalk, c’est e-xa-cte-ment moi (sauf les pas de Moonwalk).

[1058] Drame à dents

L’inconvénient, lors du Ramadan, c’est que nombreux de mes collègues (j’ai une équipe très métissée) ont une haleine de chacal. Je vous en informe parce que, bande d’infidèles, vous n’avez pas forcément l’occasion de vous en rendre compte (point sur lequel, finalement, je vous envie un peu), mais ça n’empêche pas d’être un problème connu, à voir le nombre de sites qui abordent la question (rappelle-toi, ami lecteur, Google est ton ami).
J’y ai d’ailleurs trouvé cette merveilleuse citation tirée d’un hadith :

« L’haleine du jeûneur est pour Dieu une odeur plus plaisante que la senteur du musc »

Ouais, ben je ne suis pas Dieu (si c’était encore à prouver).

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zlabia
Perso, j’ai un faible pour les zlabias, mais je crois que je les aime toutes !

L’avantage, lors du Ramadan, c’est qu’on trouve beaucoup plus facilement un peu partout de somptueuses pâtisseries arabes, dont je me régale avant ou après le coucher du soleil, comme le chien d’infidèle que je suis (n’empêche que je me brosse les dents deux à trois fois par jour).

[1057] Let’s fuck !

(Pour changer un peu des J.O. ;-)

Son message était clair : « je couche facilement, mais pas avec n’importe qui ». Il convenait parfaitement à mon humeur du moment et je pouvais faire mien ce slogan. Il s’agissait donc pour moi de ne pas être n’importe qui. Par chance, je lui avais été chaudement « recommandé » par une ancienne amante généreuse et pleine de gratitude, sa porte me fut donc facilement ouverte, et par la grâce d’un trou à combler conjoint dans nos agendas respectifs, une audience d’une heure trente me fut accordée en deuxième partie de soirée.
Une heure trente, c’est déjà court pour faire l’amour, mais pour faire connaissance et faire l’amour, c’était une perspective requérant une précipitation dont je ne suis pas coutumier.

Après avoir avalé un reste de pasta tout en travaillant sur un rapport à rendre pour avant-hier, j’enfourche donc mon scooter pour regagner vers 22 heures ce dimanche soir son domicile. J’emporte sous le coude une bouteille de rhum arrangé de ma confection, histoire de ne pas venir les mains vides et avec l’idée de pouvoir effacer à l’alcool un peu de ma timidité.
La porte est déjà ouverte quand j’arrive à l’entrée de son appartement après m’être annoncé à l’interphone. Elle m’accueille avec un sourire, visage sage et doux, lunettes sérieuses, cheveux courts, un côté garçonne qui n’est pas pour me déplaire. Dans son regard, je crois lire une certaine bienveillance qui me fait penser que le risque d’absence d’attirance physique mutuelle est un obstacle franchi.
Après un pré-test, mon rhum est officialisé accompagnateur de notre prise de connaissance au détriment d’une bière proposée en alternative. Assis sur la moquette, sans contact physique, mais peu éloignés, nous voilà partis pour dresser la carte de nos paysages sentimentaux et sexuels respectifs. De mon côté, la longue aventure de mon couple, l’adultère devenu un système, les amantes qui me font vaciller, ma liaison avec O*** qui efface toute les autres, et la « remise à zéro » qui suit la rupture. Du sien, une rupture récente qui met fin à un couple pourtant ouvert, peut-être victime des libertés trop grandes qu’ils s’accordaient mutuellement, peut-être tout simplement de la lassitude qui tue tant de couples, et un appétit féroce pour les partenaires de baise de tout sexe.

Le temps s’écoule et s’invitent quelques silences qui semblent dire « et si on baisait plutôt, maintenant » ? Je me donne un coup de cravache mental pour aller l’embrasser même si mon for intérieur s’indigne (très) légèrement de cette précipitation. Sa bouche accueille la mienne avec envie – c’est tout de même un de ces moments intenses, le premier baiser, il donne souvent le ton de la sensualité qui va suivre – et vite nos corps se frôlent, se pressent. Déjà, elle peut sentir mon sexe gonflé appuyé sur sa cuisse.

Elle n’a visiblement pas envie de s’attarder sur le niveau 1 « flirt » et propose de rejoindre sa chambre. Était-elle pressée par le temps ? Trouvait-elle superflue et conventionnelle la parade amoureuse qui précède le coït, une fois acquis le fait que les deux partenaires vont coucher ensemble ? Sans doute un peu des deux. À peine arrivée dans sa chambre, la voilà qui se déshabille en un clin d’œil et me prive du plaisir de l’effeuiller. Elle m’attend nue sur les draps blancs et frais et, mimétique, je me désape à grande vitesse pour la rejoindre. Il y aura quelques préliminaires, et pour le coup, c’est moi qui les abrège car j’ai envie d’elle, maintenant.

Le temps d’enfiler un préservatif, je vais pour m’allonger sur elle mais elle m’arrête, interloquée « Euh ! pas comme ça quand même » et elle se retourne pour que je la prenne en levrette, et non pas en missionnaire comme je m’apprêtais à le faire. J’ai pensé, à ce moment, que la pénétrer en la regardant les yeux dans les yeux, devait lui sembler incongru et réclamait une intimité plus grande que celle à laquelle nous étions arrivés à ce moment. Ou tout simplement que la levrette était sa position de prédilection.
Je ne suis toutefois pas du genre à me formaliser ni à renâcler devant une levrette, d’autant que son petit cul ferme est très appétissant – j’apprendrais plus tard que la demoiselle ne goûte pas la sodomie, dommage. Les hostilités commencent.

Une chouette posée sur la fesse d'une femme allongée nue
— Il te plaît, mon cul de petit garçon ? me glissa-t-elle au court de nos ébats.
— (oui…)

Finalement, l’heure et demie dura trois heures, ce qui s’est donc avéré suffisant pour faire connaissance et baiser et me laisser sur ma faim !

 


Illustration (non contractuelle) : OwlRyan McGinley

[1056] La glorieuse incertitude des jeux

Encore une soirée passée comme un légume devant ma téloche à regarder les J.O.

Mon cœur a saigné, oui, saigné, quand j’ai vu l’équipe féminine de France de handball perdre d’un cheveu devant le Monténégro, après avoir dominé l’essentiel du match, mais ayant fait preuve d’un coupable relâchement en attaque dans la seconde mi-temps.

Pour oublier ma tristesse mâtinée de rage, je suis allé voir le programme de la soirée et, ô coïncidence incroyable, il y avait justement un match de volley-ball féminin en cours : Italie – Corée.
Mon sang n’a fait qu’un tour, et je suis allé baver devant ma Yeon-Koung adorée (pardon ma chérie, je t’ai appelée Kim parce que c’était plus facile et que je pensais que c’était ton prénom).

Eh ben, les Italiennes ont gagné le premier set, mais ensuite elles se sont fait ratatiner en 4 sets 18-25, 25-21, 25-20, 25-18. Je n’ai aucune idée du classement respectif de ces équipes dans la hiérarchie mondiale, et donc si ce score était prévisible ou est encore une cruelle injustice de la glorieuse incertitude du sport (les exemples ne manquent pas lors de ces J.O.), mais je vous laisse regarder ce tableau :

Source : London 2012

Bon, ben regardez qui qu’a dominé le match avec ses 28 points marqués ?

Yeon-Koung Kim
La photo de mon idole sur son twitter

<3