Après une nuit de sommeil trop courte, malgré la longue douche prise pour essayer de me sortir des limbes, je m’assoie ce matin dans le siège de mon bureau sans aucune énergie pour travailler.
J’allume l’ordinateur, récupère la petite dizaine de courriels arrivés depuis hier soir (je suis arrivé presque à dix heures). Réponds à ceux qui peuvent être traités immédiatement. Aujourd’hui, j’ai une propale1 à rédiger. Je n’en taperai pas un mot. Mon cerveau est incapable de trouver la concentration nécessaire pour se focaliser sur des objectifs pour lesquels j’ai, dans le contexte actuel, de moins en moins de motivation.
Répondre à mes commentaires en retard, plutôt. Écluser une petite partie de mon retard de lecture chez mes burps amis. Dahlia, F., Cali, Canard, Cécile, …, je ne vous oublie pas mais j’ai presque une semaine à rattraper (vous postez trop !).
Toute la journée, je flotte. Pas faim (sur les coups de 15 heures, je descends dans un resto du coin avaler un truc sur le pouce). Je flotte, écrasé par la fatigue, rêvant au moment où l’aiguille de ma montre pointera sur l’heure de ma libération. Ce sera la fin de journée, tant pis pour la propal qui me bouffera une partie de mon week-end. Aujourd’hui, je m’accorde une quasi-RTT dans mon fauteuil. Réunion téléphonique. Mon collègue bavard part dans de longues tirades. Ça me convient parfaitement. Je ponctue de « hmm » et de « oui oui », arrive à me focaliser par vagues pour intervenir.
Je flotte et me reviennent par flash quelques visions de ma soirée d’hier, celle à laquelle il a bien fallu mettre un terme quand nos corps fatigués n’obéissaient plus aux consignes de nos esprits plein d’envie. Je porte mes mains au visage, je renifle l’odeur de ta chatte qui s’est accrochée à mes doigts, malgré la douche d’hier, avant de me glisser sous la couette conjugale, malgré la douche de ce matin. Ta jambe gainée de nylon qui s’enroule autour de la mienne. Ta main qui s’échappe d’entre les corps pour prendre celle d’une autre femme qui te la caresse doucement…
Il n’y a pas chape plus légère que celle de la fatigue qui suit une longue joute luxurieuse.
Illustration par partysweats.
- Proposition commerciale, dans notre jargon bizness.↩
Très agréable en effet : revivre certains moments, repenser aux corps qui s’imbriquent, aux mains caressantes, aux bouches baladeuses… Ne pas avoir envie de travailler, être perdu dans ces souvenirs si précieux qui nous permettent d’échapper à une réalité monotone, au moins pour un instant.
J’espère que vous mesurez, CUI et Emeline, la chance que vous avez de pouvoir ainsi « flotter » au boulot. Ce n’est pas mon cas… (beau texte, par ailleurs)
« Ta main qui s’échappe d’entre les corps pour prendre celle d’une autre femme qui te la caresse doucement… » Hum hum… Est ce que je comprends bien ? Ca me fait sourire bêtement un dimanche matin :)
Cet état de fatigue, corps lourds, esprit ailleurs, consécutif à une soirée trop courte est tout simplement délicieux :)
@ Emeline » Je vois que mes souvenirs sont évocateurs !
@ Dom » Oui, oui, je mesure parfois cette chance, et dans d’autres circonstances encore ! Chaque métier a ses avantages et ses contraintes. J’ai conscience des privilèges qui sont les miens !
@ Flower » Je ne sais pas si tu comprends bien, mais tu devrais avoir prochainement l’occasion de le confirmer ou non. Les textes ici ne sont pas tous classés dans l’ordre chronologique !
@ Fiso » Heureusement, dormir aussi est délicieux ! J’y pense, mais la suite parfaite, c’est de s’endormir côte à côte avec le celui qui nous a accompagné. Grrrr…
Tes souvenirs, mes souvenirs, nos souvenirs et beaucoup d’autres choses encore… (tes récits par exemple)
Ha les souvenirs….
des fois ça vous prend à la gorge avec tendresse…
et d’autres fois violemment…
Mouais… Moi j’attend le VRAI récit détaillé, là ça manque je trouve, hin hin.
Au fait CuiCui chéri, j’ai bien eu ton sms, je te répondrai plus tard, tu comprendras aisément en passant sur mon chez-moi pourquoi j’avais l’esprit un peu ailleurs aujourd’hui.
Moi aussi je veux le vrai récit ! Eh eh.
si pas obscène, à tout le moins putassier
Moi j’ai rien foutu depuis une semaine et je n’ai même pas baisé pour de vrai !
Faudrait que je me rattrape mais je préfère encore écrire des cochonneries…
Y’a pas à chier, baiser ça crève !
Mon problème c’est que je peux difficilement « m’évader » devant une bande de gamins en folie… En plus je risque de faire des lapsus ennuyeux… ce qui soit dit en passant m’arrive régulièrement !
(genre sur un compte rendu à un parent: « Sonia comprend bite ».
C’est fou comme le v est proche du b sur un clavier…)
C’est effectivement en me remémorant de ma forte envie de sucer Tiny que j’ai pu calmer ma crise de nerfs et laisser place à une aiguille dans la veine de mon bras gauche… Encore aujourd’hui, il m’a fallu deux infirmiers pour me faire cette foutue prise de sang pour ce foutu test VIH… Encore aujourd’hui, j’ai failli faire un malaise après avoir senti l’aiguille dans mon bras… Mais je sais que vendredi, je serai fixée sur ma capacité à faire des gourmandises à mon homme. Et rien que cette idée me donne des ailes…
@ Emeline » (les souvenirs, c’est quelque chose de précieux quand on vit un peu trop au calme…)
@ * ivv * » Dans les deux cas, c’est à la gorge que ça attaque ?!
@ Dahlia » Je trouve que ça ne manque pas, ici. Ce sont deux récits totalement différents. Accessoirement, celui que tu attends sera un peu plus dense et malheureusement ces jours-ci je manque cruellement de temps (bon, là, j’en prends un peu pour répondre aux commentaires en souffrance). Pas encore eu le temps de lire chez toi mais j’espère que ça ne va pas se périmer en m’attendant, hein ?
@ M » Le vrai récit ! Comme tu y vas. Ici, ce n’est ni la vérité, ni le mensonge. C’est une vision, une image, une possibilité. Jamais le reflet exact de la réalité (mais est-ce que ça existe seulement ?).
Bon, je philosophe, je philosophe. Mais en substance : patience ! (je progresse !)
@ niki » De quoi tu parles, mon garçon ?
@ Canard Mécanique » Selon l’adage bien connu « il y a ceux qui disent et ceux qui font » (des clous !).
@ Netzah » Comme le faisait remarquer Dom, il y a des métiers où la concentration est requise dans la durée, et prof, ça en fait partie. Il ne reste plus que se laisser porter en salle des profs !
@ Storia ailée » J’ai entendu parler d’un nouveau test rapide moins médicalisé, qui ne nécessite qu’une goutte de sang. Mais je ne sais pas encore s’il est facilement accessible ni à quel public.
Huhu je viens de m’apercevoir que ma phrase etait a double sens. Je voulais dire qu’il fallait que je me rattrape au niveau du boulot…
Pus ou moins… ;)
Très précieux en effet. Mais va falloir que je pense sérieusement à actualiser tout ça :)
J’ai connu assez souvent ces états de flottements « au travail », après une nuit de débauche. Non sans trouble: (« Mon Dieu, S’ils savaient »)… Vous avez bien rendu « cela »…
@ Canard Mécanique » Arf ! Je comprends mieux ! Ben bosse ! Baise ! Écris ! Fais comme tu le sens, dans la mesure du choix dont tu disposes !
@ *ivv* » Ta gorge a besoin de soutien ? Gny….
@ Emeline » T’as prévu un voyage lointain pour te ressourcer ;-)
@ Georges » Oui, « s’ils savaient » !!! Cette idée jouissive me traverse souvent l’esprit aussi (et je me sens chanceux).
Oh ouiii !!!
;)