[555] Enculée en ce jardin

Cette fin de printemps souffreteuse nous avait fait l’aumône d’une journée plus chaude que les autres. La soirée était donc douce ; quitter la maison pour descendre jusqu’au jardin était une envie on ne peut plus impérieuse. Je m’y rendais d’un pas léger tandis qu’elle me suivait, plus hésitante, ses chaussures à talon passant prudemment d’une marche à l’autre.

J’étais très fatigué ce soir-là, préoccupé par la camarde qui rodait dans la maison vide, fomentant quelque mauvais coup. N’est-ce pas quand la mort plane que les vivants, plus que jamais, veulent se sentir vivants ? J’étais fatigué mais je voulais profiter. Profiter de la tiédeur, profiter d’elle qui se tenait en face de moi, si légère, si appétissante dans sa robe qu’un souffle aurait pu emporter. Nous nous embrassions comme nos mains couraient sur le corps de l’autre. La sienne, sur mon torse, ouvrit les boutons de ma chemise et quand la brèche fut ouverte, s’y engouffra. La mienne, je la fis descendre au plus bas que mon bras tendu le permettait ; elle attrapa le pli du genou et remonta, côté chair, jusqu’à s’arrondir sur sa fesse. Jambe qui s’immisce entre les siennes, pubis qui se frottent, langues à la lutte.
Vite, sa main était venue caresser mon entrejambe, dégoupiller ma braguette bouton par bouton, une main qui récitait à sa manière le chapelet des amants qui s’échauffent. Oui, elle était convenue, la fellation qui s’ensuivit, comme si elle sortait d’un scénario bâclé ; pourtant quand elle s’est agenouillée pour prendre mon sexe dans sa bouche, je n’avais envie de rien d’autre. (suite…)

[552] Avis de recherche

Orangecountyny "09"

Je trouve le boxer (à peu près) porté par le monsieur vraiment très élégant.

La matière a l’air douce, la couleur (un bleu foncé chiné ?) très élégante (j’ai d’ailleurs une paire de chaussettes qui m’a l’air assortie, faudrait vérifier).

Bref : il me faut le même !

Madame, Mademoiselle, Monsieur, si vous avez les références de cet article, je vous saurai vivement gré de me les transmettre (la mode n’attend pas).

PS : Les demoiselles qui font ce genre de chose avec leurs pieds m’intéressent aussi.


Illustration : Orangecountyny – via Bend me over

[551] Des lunes (et quelques étoiles)

On m’enjoint, avec insistance, de rapporter ici ma (récente) découverte du Moon City. Voyez comme je suis faible et suivez-moi…

La réalité ne dépasse pas toujours la fiction. Parce que je raconte ici quelques unes de mes aventures, on imagine que c’est l’arbre qui cache la forêt, qu’une femme m’attend dans chaque port (ce qui pour un parisien comme moi n’est guère pratique surtout depuis que je n’habite plus du côté de l’Arsenal, NDLA), que je suis un habitué des clubs libertins et que dans chacun d’entre eux trône, en bonne place, la bouteille de rhum qui porte mon nom (recouvert par de nombreuses traces de rouge à lèvres).

Or, si je ne saurais me faire passer pour un perdreau de l’année, le nombre de fois où je suis allé dans un club échangiste se comptait, jusqu’au 17 août dernier, sur les doigts d’une seule main. Parce qu’aucune de ces fois ne fut un grand moment, je ne cherche pas à tout prix à passer une soirée dans ces endroits étranges où l’on se trouve plongés vivants dans un film porno. C’est excitant, mais la sensualité des moments vécus n’arrivait pas à la cheville de ce que je pouvais vivre dans une plus grande intimité. Malgré mon voyeurisme et mon exhibitionnisme, je n’ai pour les clubs qu’une curiosité distante.

Depuis ce 17 août, donc, il faut ajouter le pouce de la seconde main, que je lève vers le haut, avec désormais l’intention d’accélérer un peu le décompte de mes plongées (le mot s’impose) dans ces endroits de peu de vertu, car enfin… Mais ne précipitons rien et reprenons le récit par son commencement. (suite…)

[547] World Wild Web

Vous ne sentez pas comme un parfum dans l’air ? C’est le printemps !
Je suis un ours qui sort de sa caverne après hibernation. J’ai faim et je cherche de la femelle en chaleur. Où sont-elles, bon sang, celles qui écrivent les textes qui font fondre mes fusibles ? Celles qui me laissent espérer en un monde meilleur, un monde de désir qui s’exprime au lieu de s’enfouir, un monde où Madame rêve n’est pas seulement une (formidable, soit dit en passant) chanson de Bashung mais aussi une ligne éditoriale.

La burposphère fonctionne avec des cycles, ou des vagues. Les uns après les autres, les burpams de celles que je lisais ont fermé, se sont mis en veille, ont viré de ligne éditoriale. Et ici-même, les pointes de cul se sont faites moins piquantes, les billets plus rares…

C’est le printemps et je me réveille. Je suis un ours qui sort de sa caverne, mais un ours moderne avec Internet alors clic ! clic ! clic ! Je me promène et si je ne trouve pas tout de suite des femmes, je trouverai d’abord des hommes, et quand je les aurai trouvés, ceux-là qui n’ont pas laissé leur flair en veilleuse, je recliquerai et ils changeront de sexe. (suite…)