[239] Finissons mal l’année 2006

Mauvaise nouvelle trouvée dans le magazine commercio-culturel de la fnac, Epok, n°59 de la semaine du 8 au 14 décembre 2006.

Je vous avais rapporté il n’y a pas si longtemps que Luc Besson avait annoncé son intention d’arrêter de réaliser des films. Démenti clair de l’intéressé, qui ne laisse pas beaucoup de place à l’espoir :

Réaliserez-vous la suite d’Arthur et les Minimoys malgré l’annonce de votre retraite ?

Si suite il y a, bien sûr ! Et puis à propos de cette « retraite », je me suis expliqué à la radio et tout ce que la presse a repris, c’est : « Besson arrête le cinéma. » Je n’ai jamais dit ça ! [et merde !] Mais après trente ans de bons [sic] et loyaux [re-sic] services, il y a forcément une lassitude [tu m’étonnes, mon canard]. J’ai l’impression d’avoir fait un parcours sans faute [ben c’est une impression, ouais] parce que j’aime mes dix films. Alors oui, je pourrais arrêter le cinéma sans en être malheureux [et nous donc…]. Mais si demain un script génial me tombe dans les bras… [je m’empresserai de le ruiner ???]

À noter également au cours du même interview l’explication de la médiocrité des films bessonniens : « (…) je voulais juste m’amuser comme un gosse (…) »

La vérité sort de la bouche des enfants… (mais si on pouvait quand même le faire taire.)

Besson returns
Notre illustration :
jeune spectatrice ayant enchaîné par erreur la vision du
Grand Bleu et d’Arthur et les Minimoys

[238] Deux ou cinq choses que vous ne sav[i]ez pas de moi

Hum, puisque j’ai l’immmmense privilège d’avoir été choisi par Dar es Salam pour propager la réaction en chaîne burpale, je me livre donc à l’exercice de révéler ici 5 choses que vous ne savez pas encore de moi.

Bon, à vrai dire, ça ne me pose guère de problème, vu l’exhibitionnisme qui me caractérise, et vous ne pourrez pas m’accuser, amis lecteurs, d’être avare en révélations.

  1. Quand j’étais petit, je transpirais beaucoup des pieds. Ce qui n’était évidemment pas très glamour (ça puait, reconnaissons-le, encore que sur l’échelle de la puanteur pédestre, mon échelon restait modeste). J’ai tenté différents remèdes inefficaces. Puis, d’un coup, ce phénomène a disparu et désormais je peux renifler mes chaussettes en fin de journée sans frôler le malaise, et je n’indispose donc jamais mes partenaires lorsque je retire mes souliers. De façon générale, d’ailleurs, mon odeur corporelle reste plutôt douce même dans l’effort.
  2. Je suis tombé amoureux de Juliette Binoche quand j’ai eu 18 ans. Je lui ai envoyé une carte postale de Grèce à laquelle elle n’a jamais répondu (vu que c’était une carte anonyme, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même).
  3. J’ai lu L’écume des jours de Boris Vian en une nuit, tandis que j’étais en vacances dans le Var, je devais avoir à peu près 15 ou 16 ans.
  4. Mon meilleur copain s’appelait Alexis F***. Hélas, nous fûmes rapidement séparés puisqu’il dut rester un an de plus en maternelle. On a continué de se voir puisque nous habitions dans la même résidence, puis j’ai déménagé, nous n’étions plus dans la même école, nous ne nous sommes pas retrouvés ni au collège ni au lycée, et là, forcément, nous ne nous voyions que peu. Je l’ai retrouvé des années plus tard, par hasard, dans une exposition à Beaubourg (Matisse, peut-être ?), il avait changé, j’avais changé, il était devenu chauve. Je ne l’avais pas vu depuis des années mais je l’ai reconnu et j’en ai été ému (moi qui suis d’habitude bien peu physionomiste). Malgré ces retrouvailles, nous n’avons pas repris durablement contact.
  5. J’ai eu 6 au baccalauréat à l’option Grec. Trop la teuhon.
Juliette Binoche

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ 

Puisque pour moi, j’entends « chaîne » comme un collier, et non pas dans le sens nucléaire des protons qui se balancent sur la gueule d’autres noyaux pour vite arriver à quelque chose d’incontrôlable (on appelle ça un système pyramidale, si vous êtes au début de la pyramide c’est cool mais ça devient vite l’enfer), je ne transmets le bâton qu’à deux burpeurs (des burpeuses en l’occurrence) (j’aurais pu me cantonner à un, mais deux, c’est un compromis) :


Illustration : portrait de Juliette Binoche par Dominique Issermann

 

[237] Ça me soûle

Non, soulle titre n’est pas un crypto-hommage à la perte récente du Parrain de la soul comme je l’ai lu nommé je-ne-sais où, par ailleurs déjà évoquée dans ces colonnes (ceci est une métaphore, puisque les notes de mon burp ne sont que sur une seule colonne, le pluriel ne devrait donc pas être indiqué).

Non, le titre est juste une médiocre allusion au sujet que je vais aborder dans cette note, catégorie Kom 1 imaj c’est-à-dire celle dédiée au bon maniement de la langue française. Catégorie que bonne partie de mon lectorat doit entrevoir en pensant immédiatement : ça me soûle (et déjà, la pertinence de mon titre paraît un peu plus établie). Catégorie pour laquelle je dois faire ‘achement gaffe à chaque mot tapé, chaque tournure employée, en espérant ne pas faire LA faute qui sera immédiatement (et à juste titre) pointée du doigt par les lecteurs attentifs pas assez soûlés pour renoncer à la lecture, et ça, ben ça, ça me soûle (et désormais, on s’aperçoit que mon titre a été choisi avec soin, il est trop fort ce CUI).

Tu as pu remarquer, ami lecteur, que je ne renâclais pas devant l’utilisation d’un vocabulaire choisi, avec des mots qu’on ne trouve pas dans le Larousse des débutants, sans éviter parfois une certaine cuistrerie (utiliser ce mot, c’est déjà en faire preuve). Même si j’ai renoncé depuis un moment à utiliser la forme clef pour lui préférer la moderne clé (encore que, justement pour m’en amuser, je prépare une note à clefs), ou que je ne parle plus de mes phantasmes mais de mes fantasmes (qui ne sont pourtant pas plus nombreux), je continue de m’acharner sur événement même si la graphie évènement est désormais autorisée par l’Académie (bordel, je ne me suis pas fait chier à le recopier cinquante fois en seconde pour renoncer ; c’est que j’ai bien été dressé !).

J’ai donc une certaine tendance à utiliser la vieille forme du mot « soûl », celle avec un a. (Oui, parce que voilà, en ces temps d’agapes, j’ai décidé de parler de ce mot — punaise qu’est-ce que j’ai drôlement bien choisi mon titre.)

« soûl » + « a » = « saoûl », que je pensais.

Eh bien, pas du tout. Avec le a, y’a pas de circonflexe. Saloperie de langue française. J’ai appris ça assez récemment grâce au correcteur orthographique de Word™ (celui dont je dis tant de mal). J’ai évidemment immédiatement vérifié dans des dictionnaires plus sérieux, mais le bougre avait raison : saoul, saouler, etc., tout ça ne se circonflexe pas. Quand on ajoute des accents à tort et à travers, en particulier des circonflexes qui font sérieux, on appelle ça de l’hypercorrection (oui, l’Amazône, moi aussi je t’aîme fôrt). On fait des fautes en voulant bien faire.

Je faisais part de cette récente découverte à mon amie C*** qui venait de faire la faute en question, quand nous nous demandâmes de concert : mais fichtre, diantre, quand donc ce circonflexe disparut dans cette deuxième forme ? Le TLFI ne nous donnant pas la réponse, je compulsai ce soir le Dictionnaire Historique de la Langue Française de chez Robert et je vous livre tout de go l’information :

SOÛL, SOÛLE adj. et n. est une réfection de saule n.f. (fin XIe s.), saul (v. 1119), saol (v. 1175) ; l’accent circonflexe est introduit au XVe s. et la graphie soûl, concurrente de saoul (XIIIe s.), est retenue par le dictionnaire de l’Académie en 1694 ; la forme saoul est aujourd’hui vieillie.

Voilà.

À la vôtre ! (on n’oubliera pas le circonflexe quand la forme est substantif, et non adjectif possessif)

[235] The nightmare before Christmas

Esprit de Noël, es-tu là ?

La vague du politiquement correct (Libé en fait sa une ce lundi matin) fait que l’on tente de plus en plus de gommer l’origine religieuse de la fête de Noël. À la maison, tout athées que nous soyons, ma femme et moi, nous avons mis en place une crèche, où le petit Jésus n’a été installé que minuit arrivé.

Pour autant, je ne sens aucun souffle religieux se poser sur nous.

J’ai noté qu’au bureau, les collègues se saluaient par un « Joyeuses fêtes » tandis qu’ils partaient les uns après les autres sur la route des agapes de fin d’année. Certes, certains prenaient une semaine de congés et ne reviendraient que passé le premier de l’An, mais ce n’est qu’une minorité. Aucun ne prononçait le mot « Noël ».

J’ai noté aussi, sur le net, l’apparition de dérivés genre Nowell ou Nouelle, comme si Noël était devenu un mot interdit ou alors susceptible de faire arriver sur notre site les visiteurs les moins désirables (merci Google) — ces métèques de Rois Mages, peut-être ? Peut-être que je ne m’en rends compte que depuis que je suis en banlieue et que ce phénomène avait déjà démarré il y a un an ou deux ? C’est possible, l’an dernier, je ne fréquentais pas encore les burps.

Ambiance

Ambiance tendue à la maison le 24 au matin. Je me fais reprocher (à juste titre, soit dit en passant) par ma femme de ne pas lui avoir trouvé son cadeau de Noël. De ne pas avoir pris le temps de le lui trouver. Pourtant, j’avais pris une journée de RTT dans ce but ; enfin, dans le but de faire les courses de Noël, mais il faut dire qu’en compagnie de L***, j’avais surtout envie de profiter égoïstement de mon cadeau et une fois la corvée des cadeaux obligatoires effectuée, je n’avais plus le courage de me traîner à la fnac ou ailleurs pour trouver quelque chose d’inspirant.

Je vais faire quelques courses en centre ville pour quelques ingrédients manquants (en l’occurrence, j’avais besoin de Cointreau ; la veille, en préparant mon sorbet, je m’aperçus en effet avec stupeur qu’il ne restait que quelques gouttes de Cointreau. Qu’à cela ne tienne ! le Grand-Marnier conviendra parfaitement. Las, la bouteille était dans le même état d’évaporation). J’entre dans une parfumerie en espérant trouver l’inspiration. Elle vint, laborieuse, mais elle vint. À mon retour, j’ai le droit à une remarque sur le fait que mes courses ont duré longtemps. Je réponds sèchement. Puis une autre sur des trucs à ranger. Je réponds sèchement à nouveau. Ma femme m’horripile avec sa manie de toujours tout ranger, son goût pour l’ordre, son envie d’apparaître comme une parfaite femme d’intérieur.

Il est possible que je sois de mauvaise foi. Il est possible que ses remarques étaient anodines, normales, celles d’une personne qui s’intéresse à moi et à préparer une soirée avec le souci raisonnable de bien recevoir ses hôtes. Il est possible que je ne fasse actuellement aucun effort envers elle pour être aimable. Toujours est-il que j’ai été agacé par ses remarques et que j’y ai répondu comme je l’ai fait, cordialement, mais sèchement.

En tout cas, alors que jusqu’à présent j’avais été étonné par le calme avec lequel ma femme avait encaissé nos premières conversations où notre séparation avait été envisagée, là, ça pète. Tandis que les enfants sont au cinéma avec leur grand-père, j’ai le droit aux cris et aux pleurs, que je ne m’entends pas lui parler, que je la traite comme une chienne, etc. Je ne dis rien, j’encaisse. Je pars en bas préparer deux-trois trucs. Ma mère : — Je sens comme une tension entre M*** et toi ! Moi (me demandant si elle est sourde ou si elle fait semblant de ne pas avoir entendu qu’on s’engueulait une minute plus tôt à l’étage) : — Je n’ai pas envie d’en parler. Je reviens et je me justifie. Je réfléchis à mes torts (ils sont toujours partagés, dans ces situations, personne n’est tout blanc ni tout noir ; j’essaye de voir si je suis gris clair ou gris foncé). Je repars. Je reviens en réclamant la trêve de Noël qu’elle m’avait elle-même demandée : pas question de flinguer la fête de Noël avec nos soucis de couple. Je repars m’affairer en cuisine. Le temps passe un peu et M*** remonte en surface. L’agressivité devient plus gaie. Les mots ont été dits et les corps simulent le combat. J’ai toujours pratiqué la réconciliation sur l’oreiller. Il ne s’agit pas de nier les problèmes en baisant comme si de rien n’était. Il s’agit d’apaiser les tensions. Je l’embrasse comme un lion affamé. Je frotte mon sexe contre son pubis. Je baisse son pantalon et sa culotte sans avoir ôté ses chaussures. Je glisse ma tête entre ses jambes prisonnières et je la lèche, même si ce n’est pas trop son truc (ça permet au moins de lubrifier). Puis, assez vite, je me faufile et remonte entre ses cuisses pour la pénétrer. Elle jouira assez vite. Je jouirai un peu après. C’était un chouette quicky. C’était nettement mieux que l’orgasme médiocre du 22/12, sans envie.

Cela permet en tout cas de passer une fin de journée détendue. Merry christmas…

Dinde de Noël

Le menu

Au menu de notre réveillon, amuse-gueules simplissimes ; pas eu envie de passer des heures à préparer des petits machins sophistiqués (au grand dam de ma mère, de plus en plus snob à mesure que les années passent). Des crackers qui réjouissent les enfants. De petits boudins blancs et créoles, un peu fadasse, que je sers avec un excellent pineau en attendant les retardataires.

Ils arrivent.
Champagne.

Nous passons assez vite à l’entrée (les retardataires étaient assez en retard !). Du foie gras apporté par ma tante. Pour les enfants, des blinis au saumon ou au tarama. Le foie gras est un peu petit pour 9 adultes. Tant pis, on ne s’éclatera pas la panse sur ce coup-là. J’adore le foie gras. Je crains que le politiquement correct nous fasse un jour renoncer au gavage des oies et des canards ; mais en attendant cette funeste échéance, je me gave. J’avais prévu un Gewürtztraminer et/ou un coteau du Layon pour accompagner, mais ce sera finalement avec le reste du champagne que nous accompagneront nos maigres bouchées.

Délicieux pain aux épices (de chez Monoprix) en accompagnement.

La suite : rôti de Biche sauce Grand Veneur (j’ai mis ça à mariner la veille) légèrement modifiée (j’ai mis de l’anis et quelques autres épices piquées à une autre recette ; j’aime bien faire des mélanges). Servi avec des pommes de terre sautées à la graisse d’oie, des champignons poêlés eux aussi (hmmm) et une purée de céleri. Le tout, très savoureux. Un vin rouge de Bourgogne hélas pas du tout à la hauteur. Sans saveur, ne sentant que l’alcool.

Petit sorbet.
Depuis que je prépare un sorbet alcoolisé pour ces repas, je me reçois à chaque fois une quantité de compliments inversement proportionnel à la difficulté de réalisation de ce truc : un peu de sirop de sucre, du jus d’orange, quelques zestes, de l’alcool (du Cointreau ou du Grand-Marnier, pour ceux qui n’auraient pas suivi). On prépare ça en 15 minutes la veille. On homogénéise le mélange deux ou trois fois en 24 heures (bon, j’ai une sorbetière désormais, alors c’est plus facile, mais sûrement pas indispensable).
Et puis, je ne fais pas ça pour les louanges. Je fais ça pour le plaisir de cette douceur en cours de repas.

Plateau de fromage (rien à redire, hormis que je suis un rustre qui n’apprécie pas le fromage) & salade croquante (quelques grains de grenade, tranchettes de radis, copeaux de chou rouge).

Baba au rhum, buche aux framboises pour les enfants, fruits déguisés, salade d’orange, et champagne pour terminer.

Note finale : 13/20 (plusieurs déceptions, mais oubliées grâce à toi, ma bibiche).

Des cadeaux par milliers

J’ai eu une jolie chemise et une jolie lampe et un livre.

Demain

L*** !

 

Dernière minute

Nous apprenons à l’instant la mort de James Brown.

Avec une sex machine de moins parmi nous. C’est un peu moins a men men’s world du coup.

 

[234] En vrac

Jour O

J’ai finalement, à 23h47, apporté une modeste contribution de dernière minute, à la journée de l’orgasme global. Avec toute la propagande que j’avais faite à ce sujet, je vous devais bien ça.

 

Bikini magnifique

Vous pourrez apercevoir ici un bikini très très pratique. Bon, ce n’est pas tout à fait une actu d’actualité, vu la température extérieure (je n’ai pas encore repéré sur Google Analytics de visiteur aux antipodes, mais si tu existes, ami lecteur en maillot, envoie moi une preuve de ton existence). C’est un super gadget de geek. Le problème (pour la majorité d’entre eux) sera de trouver la nana qui va avec (et qui accepte de le porter).

En tout cas, extrêmement pratique pour pouvoir jouer sur son PDA toute la journée à la plage ou encore pour recharger la batterie de son téléphone portable (de quoi passer des séances de bronzette très bavardes).

Un doute m’assaille : ce truc-là est-il étanche ???

 

Surprise

As-tu été assez curieux(-se) arrivé(e) au dernier jour de mon calendrier de l’Avent ?
Hum… J’en doute ! (Sur un échantillon de 2 personnes, 100% ne l’avaient pas été !)

 

Odyssée de l’espace

Le cap du 2001e commentaire a été franchi ce week-end. Dû aux imprécisions de H&F, je ne sais pas s’il revient à six ou à Cassiopée. Si l’une ou l’autre veut un petit cadeau en remerciement, qu’elle se fasse connaître. 

[228] Pastiche de minuit

Dans la nuit de nos corps aveugles et nus.
Vêtements effacés un à un, fièvre douce qui nous dévore, évidence de nos désirs répliques. Toujours le silence, quand mon sexe ouvre le vôtre et s’y enfonce. Bassins qui ondulent au rythme d’une valse lente, souffles qui donnent le tempo.
Et dans cette obscurité monte la flamme de votre jouissance, vos doigts qui m’accrochent, votre corps tout entier qui presse le mien, l’accapare. Fusion. Engloutissement.