Petite publicité pour une demoiselle (déjà liée ci-contre) qui semble avoir besoin d’augmenter son audience (j’ai des faims de toi difficile…).
N’oubliez pas, en visitant, de laisser un petit mot et précisez bien que vous venez de la part de Stéphane. Ça lui fera plaisir.
[EDIT du 06/04/2021] Beaucoup d’eau a passé sous les ponts, mais j’aime toujours Volu, en revanche son blog a déménagé : c’est par ici que ça se passe :
Aujourd’hui à la cantine, pardon, au Restaurant Inter Entreprise (un lieu de matage intense, soit dit en passant, vu le nombre très limité [1 !] de femme à mater dans les couloirs de l’agence de ma boîte où je bosse — sans parler de la qualité qui laisse à désirer), j’ai aperçu une femme qui me paraissait charmante.
De dos.
Un pantalon taille basse (en réalité, c’est pas seulement la taille du pantalon qui est basse mais la longueur de ce qui est au dessus qui est courte) comme c’est la mode en ce moment, le genre qui laisse facilement voir apparaître la culotte ou plus fréquemment le string en fonction de la position adoptée. Par exemple, assise sur une chaise au restaurant.
Tiens, elle a mis du bleu aujourd’hui…
J’aimerais que mes lectrices qui pratiquent le port de ce genre de vêtements m’indiquent si elles ont bien conscience que ce genre de tenue est sexuellement excitant. Que voir un bout de culotte n’est pas anodin. Je sais bien que c’est totalement culturel, comme réaction. Un bout de culotte dans un restaurant inter entreprise peut être bandant, alors que des seins nus sur la plage peuvent laisser indifférents (enfin, ils peuvent être bandants aussi).
Il y a un côté matador agitant sa cape rouge chez ses femmes qui s’habillent et font fumer nos naseaux.
De dos, cette femme était désirable, donc.
Pourquoi ?
Parce que je laissais aller mon imagination… que je la supposais belle, donc, de face également.
Elle court trop vite, l’imagination. Elle se plante sur la beauté réelle de la personne aperçue. Même sur l’âge.
Là, j’ai pris 10 ans dans la vue, quand elle s’est tournée. Elle avait un visage sévère. Pas moche, en fait. Juste trop éloignée de mon fantasme instantané. Donc, décevante.
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Internet, c’est comme un grand restaurant inter entreprise, une ruche, pleine d’abeilles à pantalon taille basse et de frelons en boxer.
Tous de dos.
Nos imaginations font de grand efforts pour reconstituer, à partir des quelques éléments que chacun offre au regard des autres, une personne à part entière. Quand on s’amourache, c’est souvent d’une image qu’on a formée soi même.
Nous sommes tous très forts pour nourrir nos propres désirs…
NB : Ami lecteur, tu (re)trouveras dans cette note-ci un billet abordant sensiblement les mêmes thèmes, avec un angle différent. Malgré quelques répétitions, ils ne sont pas redondants.
Je crois que, me mentant à moi-même, je mens aux autres, en leur refourguant le laïus dont je m’autoconvaincs. Mais depuis quelque temps, mes certitudes se craquellent et j’attends que, sans surprise, la digue cède.
Le contrat (avec moi-même, suite au constat que j’avais fait sur la situation et après plusieurs discussions avec ma femme pour tenter en vain de faire changer la situation) était pourtant simple : je m’ennuyais au sein de mon couple et il me fallait des extras. Je les trouvais auprès de femmes mariées, elles aussi à la recherche d’une sexualité plus solaire, nous nous rencontrions deux à trois fois par mois ; entre deux séances de baise furieuse, nous nous échangions des messages pour nous maintenir en appétit et au bout de quelques mois, nous passions chacun au partenaire suivant une fois épuisé le plaisir de la nouveauté. On ne risquait donc pas de s’attacher, la variété était au programme, le libertinage était homologué NF.
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Le premier coup de semonce se fit entendre à l’occasion de ma rencontre avec P***. Non contente d’être une amante très douce et très lubrique, P*** ajoutait à cela une conversation plus qu’agréable : je retrouvais avec elle une complicité intellectuelle proche de celle que je trouvais avec ma femme. Non que les amantes précédentes fussent inintéressantes, encore moins stupides, non, simplement avec elles c’était surtout côté cul que ça collait. Avec P***, ça collait en bas et ça collait en haut [ceci n’est pas une publicité pirate pour SuperGlue™].
Ma belle théorie comme quoi on ne pouvait pas trouver dans une femme tout ce que je recherchais s’en trouva légèrement ébranlée. Je m’enflammais un peu, lui fis part avec tact de mes doutes ; elle me recadra vite fait bien fait et nous poursuivîmes notre relation sur le mode léger & libertin sans accroc. Relation qui dure toujours, d’ailleurs, presque trois ans plus tard, même si désormais nous nous voyons assez peu.
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Le deuxième assaut apporta à mon code de conduite une secousse autrement plus dévastatrice. J’avais enfreint avec J*** la règle « femmes mariées only » (en réalité, plus qu’une règle, c’était plutôt une adaptation aux réalités du marché : l’homme marié et qui annonce franc jeu ne pas souhaiter changer cette situation et rechercher une liaison durable n’a guère la cote chez les célibataires, sauf dans certaines circonstances notamment post-ruptures). J*** étant simultanément une femme seule et monogame (j’avais donc d’une certaine manière la lourde responsabilité d’être pour elle un partenaire épanouissant) et une amante hors pair (ce qui constitue une excellente motivation pour assumer la responsabilité évoquée ci-devant), je me suis retrouvé dans une situation où elle était la seule à qui je voulais donner du plaisir, elle était la seule avec qui je prenais du plaisir.
Autrement dit, quand, avec S***, I*** ou P***, les émois sexuels que je vivais servaient à booster ma vie sexuelle conjugale (je retrouvais avec ma femme l’énergie d’être imaginatif pour deux), avec J***, ma vie de couple se trouvait asséchée. Je n’avais plus guère envie de faire l’amour avec ma femme, et quand je le faisais avec l’impression d’accomplir mon devoir conjugal, pour donner le change, je m’ennuyais. Gestes répétés machinalement, oui mon Amour, je sais te faire jouir, et toi aussi tu sais me faire jouir. Et vite ! En vingt ou trente minutes, la question est réglée. Bonne nuit et à la semaine prochaine.
Pour la première fois, avec J***, je commençais à me poser sérieusement la question : « Et si je quittais ma femme ? ». Se poser la question, ça ne veut pas dire y répondre, mais c’est déjà un début. Il y a une formulation rapide qui permet d’éviter de trop gamberger qui dit « on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne ». Un peu comme à l’armée où l’on s’amusait à nous répéter « réfléchir, c’est commencer à désobéir » (il faut dire qu’on était une bande de Bac+4 et Bac+5, avec quelques normaliens qui posaient des questions aux adjudants que même nous avions parfois du mal à comprendre, mais je ne suis pas là pour vous raconter mes souvenirs de troufion). Réfléchir à se séparer, c’est déjà cesser d’imaginer que ce n’est pas possible. Que l’engagement que j’avais pris en faisant des enfants avec elle pouvait être rompu (que je me renierai, en somme – ce ne serait pas la première fois), que je pouvais, après avoir fait la promesse inverse, faire le même choix que des centaines de milliers d’autres personnes (dont mon frère et une de mes sœurs).
Pour rire, je m’étais dit que ma mère ne survivrait pas à une troisième séparation d’un de ses parfaits enfants et que j’attendrais donc sa mort comme préalable à la prise d’une telle décision.
Pour ne pas rire, je me disais qu’on était avec ma femme dans un projet (les travaux, l’emménagement dans notre nouvelle maison qu’on venait d’acheter cet hiver), que ma femme était également dans une phase importante de sa vie professionnelle et que je devais lui laisser la sérénité nécessaire pour la mener à bien, bref qu’il valait mieux attendre que ces deux échéances soient dernière nous pour prendre une telle décision.
Pour pleurer, je me disais que ma plus petite fille n’avait que quatre ans et demi et qu’elle ne comprendrait pas très bien que papa la quitte et que ma grande fille comprendrait mieux mais n’en serait pas moins triste, et que ce serait triste également pour moi de choisir de ne plus les voir grandir au quotidien parce que je pense pouvoir être plus heureux ailleurs ; de faire passer mon bonheur personnel devant le leur.
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Le troisième assaut, je suis en plein dedans et je vous écris au cœur du cyclone. Sa si grande proximité avec le coup d’avant (doublé en 2006 – lire aussi ici) est probablement révélatrice des dégâts causés à l’ouvrage. Une rencontre qui me bouleverse à tel point qu’en regardant vendredi, sur mon magnétoscope, les épisodes d’Urgences diffusés le dimanche qui précédait, je voyais dans les yeux de Juliette Goglia, guest star de dix ans (!) une ressemblance avec ceux de la femme avec qui j’avais joui dimanche et compatis (au strict sens étymologique) jeudi.
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Que ce soit avec J*** que j’ai perdue, ou avec M*** que j’attends (et qui à juste titre peut m’en vouloir de gamberger ainsi), ou avec une prochaine rencontre qui saura m’ébranler, je ne suis plus sûr de ne plus vouloir me contenter de cet équilibre que j’avais trouvé acceptable il y a quelques années.
Accepter de me priver de ces autres instants de la vie à deux que ne partagent pas les amants.
Continuer de ne vivre pleinement ma sexualité que sur des créneaux planifiés généralement avec une semaine d’avance (merci de prévenir par SMS avec accusé de réception).
Ne jamais, ou quasiment jamais, dormir avec celle qui aura illuminé ma soirée (sentir nos deux corps collés l’un contre l’autre sans regarder ma montre, m’endormir, me réveiller pour la caresser et lui refaire l’amour, à moins que ça ne soit justement elle qui viennent de me tirer des songes avec sa bouche érectophère).
Ne pas faire la cuisine pour elle, en racontant ma journée de merde et dire du mal de Ségolène Royal. Ce soir, je mets de l’ail dans la sauce, on ne s’embrassera pas ! Et en repoussant les vampires, la nuit venue, nous nous embrasserons quand même.
Le modèle Monoprix, blanc, on ne peut plus standard. Acheté avec amour (?) par ma môman. Increvable. Pendant longtemps, je ne m’en souciais guère, marchand d’pomme de terre, mais quand je me suis rendu compte que mes envies de baiser pouvait être réciproque, c’est à dire sur le coup de mes 18 ans ½, il s’est avéré utile de renouveler un peu ma garde-robe (quoi qu’en l’occurrence garde-robe ne semble pas le terme le plus approprié). À l’époque (projette-toi, ami lecteur, vingt ans en arrière. Ouch !), le boxer n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui (à savoir : incontournable), et, amie lectrice, le string n’avait pas non plus le succès qu’il a aujourd’hui (succès à mon sens immérité, mais c’est un autre sujet sur lequel je reviendrai peut-être à une autre occasion).
Ainsi, j’ai donc commencé à m’équiper en caleçon. Mon tout premier devait être un caleçon Citroën (si, si, avec le double chevron rouge) offert par mon oncle qui bossait chez P.S.A. et piqué à ma sœur (car le caleçon était mixte à cette époque troublée). Puis quelques autres. Je tournais avec un stock restreint de deux ou trois caleçons, réservés aux — rares — journées où j’avais un rendez-vous galant et le reste du temps j’essayais de faire rendre l’âme à mes slips en les portant autant que possible (incapacité névrotique à jeter). Increvables, ces trucs, je vous dis.
Puis est venu le jour où l’on m’a offert un caleçon en soie. Alors là, pour moi, c’était le sommet du raffinement. Extrêmement doux, brillant, j’y voyais le comble de l’érotisme en matière de sous-vêtement masculin. Je le réservais donc aux grandes occasions mais je ne crois pas (il faut toutefois se méfier de ma mémoire que je n’estime pas fiable sur ce point-là) qu’il m’ait valu des commentaires particulièrement élogieux. Il faut dire que le caleçon a un gros défaut, c’est qu’il ne (se) maintient pas. On peut donc facilement se retrouver avec un bout de sexe qui pendouille d’une jambe retroussée, ce qui n’est pas très glamour. Face à une femme, un gentleman évite d’avoir le sexe qui pendouille : il bande avec ferveur pour montrer à sa dame l’émotion qu’elle lui procure. En ces circonstances, le caleçon (en soie ou pas) n’offre pas une prestation de premier choix. Certes, il ne comprime pas le sexe comme dans un slip où la bandaison est toujours délicate et généralement inconfortable. Mais là où le boxer dessinera un doux relief que votre partenaire a immanquablement envie de dessiner des doigts, le caleçon ne laissera apparaître qu’une bosse proéminente. Tu as un lapin dans la poche où c’est la joie de me revoir ? Reconnaissons au caleçon toutefois une qualité érotique : la facilité avec laquelle une main peut s’engouffrer dans une de ses jambes (voire deux mains) pour aller caresser le lapin.
Péter dans la soie n’apporte pas de plaisir particulier, par rapport à du coton. Le caleçon en soie est certes plus doux et chatoyant que son homologue en coton, mais il a un grand inconvénient : il se lave à la main. Et passé les instants de tendresse et/ou de sexualité bestiale avec ma partenaire, quand il s’agit de devoir nettoyer ce charmant bout de tissu, curieusement, les femmes de ma vie ne montraient aucun enthousiasme : Démerde-toi (sic) avec ton caleçon, Jérôme ! (ami lecteur, et surtout amie lectrice, quelques précisions pour que je ne passe pas ici pour un sale macho : d’une part, je n’ai jamais demandé à mes amantes de s’occuper de laver mon linge, d’autre part, s’il est exact qu’au court des deux périodes de ma vie où j’ai vécu en couple, la lessive était plutôt une tâche prise en charge par ma partenaire, il n’en reste pas moins que je participe aux tâches domestiques et au tout premier rang desquelles : les courses et la cuisine. Quand je ne fais pas jouir ma femme, je la fais rire. Quand je ne la fais pas rire, je la régale. Elle est ma prisonnière à jamais ! ah ah ah ah ah !).
Péter dans la soie (et là, attention, on entre dans un niveau de glamour rarement atteint ici qui plaira à mon amie Lib) fait courir le risque de se retrouver à nettoyer sa merde.
Bref, péter dans la soie, quand on n’a pas de domestique, c’est un peu péter plus haut que son cul.
Il était autour de 20 heures. Deux coups frappés sur la porte. Nous voilà elle et moi au pied du mur.
J’enclenchai sur mon lecteur L’hôtel, la reprise par Michaël Stipe du morceau de Gainsbourg L’hôtel particulier de l’album Monsieur Gainsbourg Revisited. Les autres morceaux qui s’enchaîneront seront ceux que j’ai réussi à mettre en file dans la fébrilité des derniers préparatifs, pris par le temps alors qu’elle m’avait annoncé son arrivée.
Au cinquante-six, sept, huit, peu importe
De la rue X, si vous frappez à la porte
D’abord un coup, puis trois autres, on vous laisse entrer
Seul(e) et parfois même accompagné(e).
J’étais chargé de m’occuper de l’ambiance musicale, et elle « du reste ». J’ai un peu empiété sur mes prérogatives, j’ai aussi arrangé l’éclairage (qu’elle voulait feutré) et prévu de quoi nous désaltérer (une bouteille au frais) et de quoi la pénétrer (préservatifs & gel sur une tablette). Tout devait être en place, car voyez-vous, moi je n’allais plus y voir grand chose. Depuis le matin, je transpirais. Je transpirais d’angoisse, de stress, de tous les « et si… » que mon cerveau envisageait, « et si… » qui conduiraient à l’échec de cette rencontre. La nuit qui avait précédé, déjà, n’avait pas été bonne. Je ne trouvais pas le sommeil, je me tournais et retournais dans mon lit. J’avais anticipée cette insomnie, j’avais tenté de la désamorcer en faisant l’amour avec ma femme, mais ce soir-là, comme beaucoup d’autres, elle n’avait simplement pas envie. J’ai tant d’amour et de désir à donner, elle en accepte si peu… J’arrivais à sauver 5 heures de sommeil dans cette nuit. Depuis le matin se secrétait donc sous mes aisselles l’odeur âcre de la peur que je tentai de dissimuler avec un peu de parfum et un rapide coup d’eau savonneuse arrivé dans la chambre de l’hôtel. La transpiration des préparatifs a changé de nature. Je transpirais d’émotion. Je n’avais plus le temps d’avoir peur. Mon visage était rouge et mon cœur palpitait.
Deux coups frappés à la porte, c’était elle. Je plaçai sur mes yeux le foulard que j’avais choisi pour bandeau. Il cacherait un peu de mon émotion, finalement.
Aveugle. D’un pas peu assuré, j’entrouvris la porte et me rassis comme il avait été convenu, entièrement habillé, sur la chaise, immobile.
Une servante, sans vous dire un mot, vous précède
Des escaliers, des couloirs sans fin se succèdent
Décorés de bronzes baroques, d’anges dorés,
D’Aphrodites et de Salomés.
On peut rire des craintes que je formulais à ce moment. La première, qu’elle ne vienne tout simplement pas, était repoussée (crainte qui n’avait rien d’absurde : dans le passé j’ai hélas eu droit à un lapin dans un hôtel, d’une femme qui avait eu peur). Elle était là. La seconde, que ce soit une imposteuse (autour de cette crainte, des tas de variantes : qu’elle soit plus vieille, difforme, moqueuse, violente…) et la troisième, qu’elle soit simplement déçue et tourne les talons… ces deux-là s’évanouirent quand j’entendis le premier son qu’elle prononça. C’était un grand soupir ou un Oh ! qui ne dissimulait pas sa propre émotion de se retrouver à mes côtés, dans la même situation. Elle aussi avait mal dormi. Elle aussi avait eu son cœur agité toute la journée, l’esprit tout entier tourné vers son rendez-vous clandestin du soir avec moi.
S’il est libre, dites que vous voulez le quarante-quatre
C’est la chambre qu’ils appellent ici de Cléopâtre
Dont les colonnes du lit de style rococo
Sont des nègres portant des flambeaux.
Je n’ai pas contrôlé le premier geste que j’ai eu, je n’imaginais pas que ce serait celui-là : j’ai tendu ma main vers elle, comme si j’allais me noyer. Je me noie si je ne te touche pas. Je suis perdu dans le noir et j’ai besoin de ton contact. Les effleurements auraient pu durer longtemps. Nous avions du temps devant nous. Nous découvrions chacun ce jeu pour la première fois. Elle aurait pu lentement me supplicier, faire monter son désir, éprouver le mien. J’étais à sa merci, vous disais-je. Mais le désir ne s’est pas fait attendre, il nous a bien vite emporté l’un contre l’autre.
Entre ces esclaves nus taillés dans l’ébène
Qui seront les témoins muets de cette scène
Tandis que là-haut un miroir nous réfléchit,
Lentement j’enlace Melody.
…
J’ai revu M*** quelques jours après.
Frappée par un éclair, un autre, vacillante, au bord du vide.
Un sourire triste, mais un sourire tout de même, passait de temps à autre sur son visage.
Ses yeux, magnifiques, me faisaient baisser les miens. Je souhaitais qu’ils me dévorent encore.
Que notre rencontre ne se résume pas à ces deux éclairs.
Premier éclair de plaisir — qui nous emporte.
Second éclair de destruction — qui punit au prix fort les amants adultères.
Merde merde merde ! La vie doit l’emporter. La vie devrait toujours l’emporter.
Et moi, pour la deuxième fois cette année, condamné à voir souffrir une femme à laquelle je tiens sans pouvoir vraiment l’aider.
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