[100] It’s good to be the king(s)

Je viens de lire cet article (en anglais) de l’International Herald Tribune, indiquant que les Français seraient les burpeurs les plus intensifs de la burposphère mondiale.

On y lit que le responsable de campagne « web » de Dominique Strauss Kahn n’imagine pas (plus !) qu’un candidat à la présidentielle n’ait pas son burp. On y lit que le bruyant patron burpeur Loic Le Meur présume que cette grande capacité d’expression offerte à tous devrait limiter le nombre de grèves à la rentrée (à mon avis, ce garçon n’a rien compris ou joue à la méthode Coué ; la grève ne sert pas à s’exprimer, mais à être entendu, ce qui n’est pas exactement pareil).

L’article dit aussi qu’on aurait le burp dans la peau, parce que les Français seraient :

  1. égocentriques (je confirme, en ce qui me concerne)
  2. massivement connectés à Internet (idem)
  3. habitués à la communication électronique à cause du Minitel™ (je confirme derechef, on se demande pourquoi je n’ai ouvert mon burp il n’y a que 3 mois alors que j’aurais dû être un leader — cf. point 1)

Hum… J’adore quand les Américains disent de nous qu’on est les meilleurs.

Cf. point 1. 

[99] Nadia

medium_saudek05-01.jpg21:02 J’arrive, avec une ponctualité de quasi-névropathe, dans le bar où nous nous sommes donnés rendez-vous. J’ai choisi à dessein le F***, où j’ai déjà eu l’occasion d’y vivre quelques moments désormais parvenus au statut de jolis souvenirs. Je ne crains pas que l’aura des deux filles qui t’auront précédée ne contamine l’impression que tu me donneras. Je ne t’ai évidemment pas parlé de ce passif, il t’aurait peut-être déplu, je ne sais pas. Il est là plus pour me donner un peu de courage et d’optimisme sur l’issue de notre rencontre.
Et puis ce n’était pas loin de ton travail.

21:04 J’ai fait un tour rapide de la salle, pour essayer de t’y repérer. Je ne sais pas à quoi tu ressembles exactement physiquement. Toi non plus. Nous n’avons pas échangé de photo. Nous nous sommes juste dit comment nous serions habillés. Et puis j’ai dans mon esprit une sorte de portrait robot, hors de propos, certainement, que mon imagination a construit. Nous avons tous les deux accepté ce risque d’être déçus. Quelles qu’en soit les circonstances, toute rencontre comporte ce risque, photo ou pas. Tu n’es pas dans la salle, ou alors je ne t’ai pas repérée. Je m’assois à une table où, j’espère, nous serons suffisamment tranquilles.

21:07 Je commande au serveur un Ti punch. Je me dis qu’il me faudra bien ça pour faire tomber les épaisseurs de briques de ma timidité. J’en ai fait, pourtant, des rencontres, depuis 20 ans que ça dure ; j’arrive aujourd’hui à paraître désinvolte, à l’aise, à parler de tout et de rien, de choses superficielles comme de choses profondes. Mais je ne sais toujours pas être en confiance. (suite…)

[97] Ça fout les jetons

medium_Caddie2.jpgCela fait maintenant 20 ans (au bas mot ?) que les chariots de supermarché disposent d’un machin dans lequel on doit glisser une pièce de 1€ (parfois 2€, parfois 50 Cent) pour pouvoir libérer ce machin de la longue file de ses clônes pour pouvoir avec bonheur parcourir les allées de nos divers temples de la consommation.

Avant, les chariots étaient libres comme l’air. On les prenait là où on les trouvait, et on les abandonnait là où on n’en avait plus besoin.

Monsieur Monoprix se fâcha tout rouge et sonna la fin de la récréation. Assez de ces chariots abandonnés l’été au bord des routes, claudiquant une roulette en moins. Et il décida de mettre ces machins à pièce. Il fallait mettre une pièce de 10FF à l’époque. C’était pas rien, 10 Francs. Ça faisait un paquet de malabars, ça.

Et de facto, on constata rapidement l’efficacité du système : on ne retrouvait plus de chariots loin des supermarchés, et quand on voulait chopper un chariot, on savait où le trouver. Je ne sais pas si ce système génial fit la gloire de son inventeur, mais en tout cas, force est de constater qu’il y avait un certain génie à convaincre tout un chacun que notre piècette valait plus que ce beau bestiau de métal et de plastique.

Le système n’empêcha malheureusement pas les petits désagréments, du style « Merde, y’a plus de chariots » (et vas-y que je poireaute 10 minutes que monsieur chariot arrive avec son impressionnant anaconda à roulettes). Même, il en créa de nouveaux : « j’ai plus de monnaie » (et vas-y que je poireaute 10 minutes à la caisse de l’accueil pour casser un billet) ou encore « putain de saloperie de machin qui se coince » (et vas-y que je m’énerve sur le bidule à pièces tandis que les autres consommateurs pressés soupirent ou se foutent de ma gueule).

Le problème du pas de monnaie se faisant de plus en plus d’actualité à l’heure du porte-monnaie électronique, et d’ingénieux inventeurs de gadgets marketing ayant inventés les jetons logotisés permettant de remplacer la pièce astucieusement intégrés à un porte-clé (j’ai découvert qu’on pouvait même les collectionner et que ça s’appelait la clécaddomanie), on peut désormais assez facilement se procurer des pièces factices pour ces monnayeurs. La fonction crée l’organe ?

La dernière fois que, voulant faire de la monnaie, je me rendais en caisse centrale en maugréant, on me tendit généreusement un de ces jetons plastiques (que j’ai fini par perdre). J’ai actuellement dans ma poche, mélangés avec ma vraie monnaie, pas moins de trois de ces jetons. Un Leroy-Merlin, un Volailles Fermières d’Ancenis et un Carrefour (avis aux clécaddomanes). Ce qui n’est pas sans poser de problème quand je veux me prendre une boisson à la machine à café du deuxième — ce qu’on appelle un dommage collatéral.

Autrement dit, muni de ces jetons distribués au tout venant, je pourrais piquer autant de Caddie™ que je voudrais (sans compter que rapidement des petits malins ont trouvé une méthode pour récupérer leur pièce sans avoir à le raccrocher, je suppose qu’un simple tournevis doit suffire).

Je ne sais pas sur quelle morale finir ce billet.

J’hésite entre la morale On vit une époque moderne où je pointerais du doigt l’absurde de cette situation où l’on nous colle des bitoniaux à nos chariots et dans le même temps on nous offre de quoi les neutraliser

Et une morale plus sombre pour le genre humain, en indiquant qu’on est désormais bien dressés à ramener là où il faut le chariot après nos courses, pour récupérer notre bout de plastique sans valeur. 

[95] Puits à souhait (juillet 2006)

Ami lecteur, si tu découvres ce burp depuis moins d’un mois (ce que j’excuse généreusement, n’ayant pas encore trouvé le temps de dépenser le contenu de mon Livret A sur le programme AdWords™ de Google®) et que tu n’as pas encore pris le temps de lire depuis la première, une à une, toutes les notes qui s’y trouvent (ce que je n’excuserai que difficilement, avec un mot signé de tes deux parents — et pas de Mon papa est mort écrasé par un autobus qui tienne, j’ai un cœur de pierre), sache que s’y pratique ici mensuellement ce dont je compte bien faire une coutume :

La requête gagnante du mois

La sélection a été rude. Faut dire (voir les recalés ci-dessous) que l’imagination n’était pas florissante. Ne dégradons pas par nos remarques dévalorisantes le mérite qui revient au vainqueur.

L’heureuse requête gagnante du mois est
«  jupes courte et bottes gratuit ».

Alors là, bravo le respect des accords. Ça me fait penser à un chef de projet qui bosse dans mon équipe, tiens.

Bon, alors comme je ne sais pas trop ce qui devait s’accorder avec quoi, j’émets différentes hypothèses :

  • Jupe courte et bottes gratuites : comme à l’Armée du Salut ? Bon, à l’Armée du Salut, courte, ça doit laisser apparaître un bout de rotule.
  • Jupes courtes et bottes gratuites : elle croyait au Père Noël la minette qui a tapé ça dans Google et qui est tombée sur mon burp ?
  • Jupe courte et botte gratuite : ouais, s’il n’y a qu’une seule botte, on peut imaginer qu’elle soit offerte. Ça me fait penser à ces devantures de magasin de chaussures qui présentent un lot de chaussures à même la rue. N’importe qui pourrait les voler et partir avec, sauf qu’il n’y a que des pieds gauches (ou droits, je ne sais pas). Je suppose que tous les magasins se sont donnés le mot. Ça serait assez con que le André de la rue de Rennes offre le pied gauche et que celui des Quatre temps – La Défense offre le pied droit. On pourrait s’acheter une paire de sandale pour le prix d’un ticket de métro, ça se saurait.
    On a tous imaginé un jour que ces étalages devaient faire le bonheur des unijambistes (ceux qui se sont fait couper la bonne jambe, parce que les autres, ils ne leur reste que leur yeux pour pleurer). Sauf que 1918 ça commence à faire loin et que les unijambistes ne courent pas (ah ah ah) les rues.

Mouais, allez, je vais arrêter de faire mon faux naïf ; on sait bien que le furieux qui a tapoté ça avait en tête :

  • jupe courte et bottes, et ne m’envoie pas sur une saloperie de site payant, moteur de recherche à la con, j’ai plus une thune (variante : il n’est pas venu le jour où j’ouvrirai ma bourse pour me branler).
    Ami masturbateur économe, tu ne rêves pas : aujourd’hui j’exauce ton rêve.

medium_mode3.jpg

Oui, je te comprends, tu as eu un peu de mal à te relever de ces épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir que tu regardais quand tu étais jeunot. Faut dire qu’elle était assez sexy Diana Riggs avec sa voix de doublure qui à elle seule nous renvoie direct dans le souvenir de nos premiers Guigoz.

J’ai fait une fois l’amour avec ma femme en lui demandant de ne garder que ses bottes. Même pas de mini-jupe, ni rien, non, juste les bottes. Évidemment, cela supposait qu’elle ne portait pas de collant ni de bas, enfin, de manière générale aucun vêtement qui ne puisse s’enlever sans nécessiter d’ôter les bottes. Pour le grand confort de ma femme qui n’était pas à l’époque (l’histoire date un peu) grande spécialiste de ce genre de frasques (quelques années plus tard, elle ne l’est toujours pas. Comme disait Kant : tout être tend à persévérer dans l’être — ne débande pas ami lecteur, j’arrête avec mes digressions), les culottes et les soutiens-gorges font partie des vêtements que l’on arrive à enlever en gardant des bottes aux pieds.

C ‘était vraiment très excitant.

(Ouais, c’est tout.) 

 

Les recalés du mois sont (échantillon sélectif) :

  • histoires erotiques      5,99%
  • touche pipi     4,19% et son frangin touche-pipi     1,20% : ce qui prouve que la nostalgie et le cul font souvent bon ménage
  • histoires     3,59% : j’ai lu récemment une stat qui indiquait que le nombre de requêtes avec un seul mot étaient en décrudescence. C’est assez fascinant qu’avec ce seul mot, on arrive sur mon site. J’étais à la 231ème page ?
  • histoire d’o     2,99% : ahhhh ben oui, c’était bien pour ça le mois de juillet.
  • pipi     2,99% : encore une requête avec un seul mot. No more comment.
  • hexaspray     2,40% qui confirme sa présence en deuxième mois (2,80% le mois dernier, fortiche non ?) ce qui prouve qu’il n’y a pas que le cul qui fasse vendre, mais qui ne me convainc pas pour autant de renommer mon burp Comme un Vidal
  • cyprine     1,80% : la cyprine aussi fait vendre.
  • dim’up     1,80% burp sur les bas nylon     1,20% : j’étais tenté pour ces deux sujets d’en faire les élus du mois, mais j’avais peur de faire un peu trop dans la même lignée que le mois précédent et je ne voudrais pas que ça soit trop voyant que moi aussi ça m’excite à mort.
  • caressé la cuisse     1,20% : je cherche un commentaire spirituel mais je ne trouve pas.
  • clito en image     1,20% : pas de ça chez moi en juillet en tout cas. Une autre fois peut-être ?
  • cyprine et histoire erotiques     1,20% : où l’on voit que les requêtes avec plusieurs mots donnent des résultats probants. Prenez-en de la graine.
  • enfonã§a dans le cul     1,20% : ah ! celui-là, je dois dire qu’il mérite un accessit pour la requête du mois. En temps qu’informaticien, je trouve affolant qu’en 2006 on en soit encore à ramer entre les différents jeux de caractères, et vas-y que mon Mac en ISO-8859-1 il ne comprend pas ton PC en UTF-8, et inversement, et même pire.
  • extraits de pubis humides de plaisir     1,20% : ça, c’était tellement beau que ça aurait mérité de gagner ce mois-ci. Mais le monde est cruel. Et ce ne sont pas les meilleurs qui gagnent. Regarde le Tour de France. Allez Poupou !
  • site:commeuneimage.hautetfort.com frantico     1,20% : voilà un monomaniaque qui a voulu savoir tout ce que j’avais raconté sur Frantico sur ce burp. C’est vrai que j’en ai pas mal causé. Il n’est pas totalement impossible que ce soit moi, d’ailleurs, qui ai lancé cette requête. Je ne me souviens plus.

NB : pour des raisons techniques dépendantes de ma volonté, le mot burp remplace ci-dessus un autre mot ayant la même initiale et le même nombre de lettres. Apparemment, le monde francophone n’a pas encore adopté ma transcription de ce mot vomitif anglais. Bizarre. Je reste patient.

Il y avait les jours précédents des requêtes rigolotes hélas passées à la trappe, alors qu’elles méritaient une place ici. Qu’on se le dise : une pareille désinvolture de ma part ne se reproduira pas et je promets que pour le mois d’août, tout le jus de neurone qui aura conduit les visiteurs hagards sera consigné comme il se doit.

 

[94] Un petit divertissement

Ce n’est pas tant que l’inspiration me manque ; c’est plutôt que j’ai à vous faire découvrir une œuvre selon moi encore trop méconnue [Nota : après vérification, tout de même 130 occurrences dans Google, je ne me ferai pas si facilement passer pour un Christophe Colomb de la poésie oulipienne], quand les jeux de George Sand et d’Alfred de Musset se sont, eux, déjà largement couverts de gloire.

Le poème naïf qui suit est de Paul Adam (romancier français, 1862 – 1920) :

La première fois quand je l’ai vue
J’ai tout de suite remarqué son regard
J’en étais complètement hagard

Dans ce jardin du Luxembourg
Je me suis dit: Faut que je l’aborde
Pour voir si tous deux on s’accorde

J’ai déposé mon baluchon
Alors j’ai vu tes gros yeux doux
J’en suis dev’nu un peu comme fou

Quand je t’ai dis que tu me plaisais
Que j’aimerais bien te revoir
Tu m’as donné rendez-vous le soir

Et je t’ai dis: Oh Pénélope
Que tu étais une sacrée belle fille
Que je t’aimerai toute ma vie

Quand dans ce lit de marguerites
Tu m’as caressé doucement la tête
Ma vie entière est une fête

Et sous les regards de la foule
J’ai posé ma main sur ta main
Vous voyez bien que ce n’est pas malsain

À l’ombre des eucalyptus
Je t’ai dit: je veux que tu me suives
Je te sentais d’humeur lascive

Alors comme ça dans les tulipes
Tu m’as fait une petite promesse
Gage d’affection et de tendresse

Si notre amour devait céder
Je n’aurais plus qu’à me faire prêtre
Je ne pourrai jamais m’en remettre

Car si un jour notre amour rouille
Je m’en mordrai très fort les doigts
Chérie vraiment je n’aime que toi

ornement séparateur

Naïf mon œil ! Changez maintenant la fin du second vers de chaque strophe, avec ce qui vous traversera l’esprit, de manière à ce que la rime se fasse non plus avec le dernier vers, mais avec le premier.