[1278] Rock-en-Seine 2015 vite fait (3/3)

Quelques douches et neuf heures de sommeil plus tard, après un déjeuner en famille (Mesdames Messieurs les restaurateurs de RES, je vous présente mes excuses)….

Day 3

La météo de ce dernier jour de festival s’annonce aussi chaude que la précédente. J’oublie toute velléité d’élégance (de toute façon je ne choperai jamais à RES, faut être réaliste mon p’tit pote) et je troque mon jean pour un bermuda.

Rester paisiblement allongé pendant que les autres festivaliers vous marchent autour, c'est possible ?
Un festivalier doit savoir vivre dangereusement

À l’attaque avec We are match (des frenchies, comme leur nom l’indique). Les chanteurs n’ont pas beaucoup de voix mais leur musique pop s’écoute très agréablement. Et les voilà victimes d’une coupure son de plusieurs minutes (la seule à laquelle j’aurai assisté de tout le festival – est-ce .  sur la grande scène qui a bouffé tous les watts ?!). Pas facile de tenir le choc mais le public les soutient sans se disperser.
Je profite de ma proximité avec le bar métal pour me prendre une (vraie) bière avant d’aller tater du Pond. Lesquels nous livrent un rock ‘n roll progressif, tendance Pink Floyd actualisé 2015, de bonne facture et offert avec une jolie énergie. Rien de follement original mais ça s’écoute avec plaisir. La petite scène Pression Live qui les accueille a, en tout cas, fait le plein pour eux. (suite…)

[1277] Rock-en-Seine 2015 vite fait (2/3)

Day 2

Il est 15 heures et il fait déjà bien chaud quand je pénètre sur le site de Rock-en-Seine après avoir franchi sans encombre le contrôle – j’ai rempli ma flasque de rhum arrangé avec le reste de poire-vanille d’hier (j’ai oublié de vous préciser que l’alcootest affichait 0,0 g hier soir, on peut donc louer mon sens du raisonnable voire le moquer) et un autre plus corsé – et j’ai fait l’erreur de reprendre le reste de crêpes dentelle enrobées de chocolat au lait qui vont pleurer leur mère sous le cagnard.

The Sunken ChipPour commencer, je vais me choper ma portion de fish ‘n chips car j’ai retrouvé le food truck qui m’avait régalé l’année dernière. Muni de ma barquette, je traverse tout le parc (sans crainte que ça refroidisse, vu la chaleur) pour tester The Maccabees alors que je laisse derrière moi Forever Pavot. Mais une fois là-bas, je comprends mon erreur et je fais demi-tour, ma barquette à la main (ne vous inquiétez pas, elle ne va pas refroidir) pour me re-poser devant la scène de l’industrie et écouter avec plaisir les Frenchies. (suite…)

[1276] Rock-en-Seine 2015 vite fait (1/3)

Oui, vite fait, même le titre de cette note d’une platitude infinie. C’est que j’ai Berlin à finir de vous raconter alors allons-y fissa !

Vous pouvez par ailleurs retrouver mon live tweet en faisant une recherche sur @cmmnmg #RES2015.

Day 1

J’arrive sur le site tranquille, à l’heure qu’il faut, après être passé par la case maison pour troquer mon sac-à-dos ordinateur par mon sac-à-dos pull, cape de pluie, gâteaux, rhum arrangé (y a des traditions qui ont du bon) et petit carnet de notes, toussa.
La fouille est la formalité habituelle, je récupère le programme détaillé et le programme de poche qui seront indispensables à ma première activité sur place : préparer ma sélection pour cette édition. Parce que, comme d’habitude, je ne connais pas les trois quarts des groupes qui passent et je choisis donc en fonction de mes goûts musicaux supposés (ça n’est pas toujours fiable).
Deuxième activité, en fait, car la première consiste à me faire servir une pinte de Kilkenny pour accompagner le bœuf thaï que j’ai sélectionné pour ce premier repas (manger et boire correctement est un des doubles challenges du festivalier auquel je m’astreint autant que faire se peut).

Je me pose sur la pelouse devant la scène de l’industrie pour écouter VKNG, mon premier choix, tout en mangeant, buvant et sélectionnant la suite. J’ai étendu ma cape pour m’asseoir car la pelouse de Saint-Cloud est largement détrempée par la pluie intense qui est tombée la veille. Mais pour ces trois jours, on annonce que du temps sec – et même du temps chaud samedi et dimanche. Et de fait, pas une goutte de pluie supplémentaire ne tombera en trois jours. (suite…)

[1275] Éroffsphère

Est-ce que j’ai une gueule d’Érosphère ?

La question n’est pas si triviale ! Toujours est-il que, pour la troisième année consécutive, je me rendais au Off du festival Érosphère, un événement très bien résumé par la triple thématique de cette année : douceur, soufre (avec un seul « f », mais libre à vous d’en rajouter un deuxième) et métamorphose. Variations autour de l’érotisme : ludiques, exploratoires, dangereuses, libres, jouissives… On pourrait sans doute compléter par de nombreux autres adjectifs encore.

Le fait est que, si le festival in me fait de l’œil depuis le premier jour (je ne me remets toujours pas d’avoir raté l’immersion oléique de la première édition), je ne participe qu’au off pour deux raisons. La première est que le festival a lieu le week-end et que le week-end est, en principe, réservé à ma vie de famille. La seconde est que le festival tient place comme chaque année en même temps que Rock-en-Seine et en même temps que l’Université d’été du Parti Socialiste. Et que comme chacun sait, chaque année, mon devoir de militant prend le dessus et je vais donc regarder les filles se battre dans la boue de la pelouse de Saint-Cloud. (suite…)

[1274] Love, et c’est raté

Affiche du film de Gaspar Noé « Love » indiquant « En France, l'amour est maintenant interdit aux moins de 18 ans »
Un slogan d’une démagogie écœurante

Je suis donc allé voir, en 3D s’il vous plaît, Love de Gaspar Noé avec, je dois l’avouer, un a priori négatif, qui s’est malheureusement transformé en a posteriori négatif.

Sur le comment et le pourquoi, je vous invite de lire mon avis en commentaire chez une Gaspard beaucoup plus aimable, ma blogueuse aux seins pâles préférée. Ce sera l’occasion de lire également sa critique à elle, puis de vous égarer dans ses chants de Bilitis…

[1273] Carte postale de la canicule (6)

Paisiblement allongé sur la petite plage de Balos (un endroit magnifique, en Crète), j’achève Némésis de Philip Roth.

Je tombe, dans l’épilogue, sur cet extrait :

Il n'avait pas beaucoup d'humour, sachant s'exprimer mais ne se montrant jamais spirituel ; c'était quelqu'un qui n'avait jamais de sa vie tenu de propos caustiques ou ironiques, à qui il n'arrivait que rarement de faire une plaisanterie ou de dire quelque chose pour rire (...)

Nous nous approchons de 17 heures au moment où je lis ce passage, pas spécialement révélateur de la force douloureuse de ce livre, mais (puisque nous parlions récemment avec Brigit d’identification aux personnages) je me fais la réflexion que, sur ce point (et bien d’autres en réalité), je différais beaucoup de Bucky.

Je me remémore la séquence qui s’est déroulée quelques heures plus tôt : il est un peu moins de 14 heures alors, nous venons d’accoster sur la petite île de Gramvousa, au Nord de Kissamos, au Nord-Ouest de la Crète. Le flot de passagers du bateau que nous avons pris pour cette excursion d’une journée s’est déversé sur l’embarcadère. La majorité va immédiatement s’installer sur la petite plage de sable bordée par une eau turquoise, quelques courageux s’attaquent à l’ascension du relief de l’île pour atteindre les restes d’un fort vénitien du XVIe siècle. J’en fais partie tandis que mes trois femmes restent au niveau de la mer. J’atteins d’ailleurs le sommet en premier, visite rapidement les quelques pierres restées en place (ce qui prend moins de temps que la montée jusqu’à la forteresse). Il n’y évidemment pas le moindre guide pour expliquer quoi que ce soit, pas même une plaque explicative.

Nous sommes aux heures chaudes et même si de rares nuages traînent aujourd’hui dans le ciel crétois, la grimpette m’a donné chaud et j’ai maintenant hâte de piquer une tête pour me rafraîchir dans cette eau exceptionnellement limpide.
J’ai marché une vingtaine de mètres après avoir quitté le fort quand je croise un jeune couple qui termine l’ascension. Je leur lance en globish (même si j’ai cru reconnaître de l’allemand dans leurs propos), d’une tonalité neutre :
— It’s closed in one minute!
Mon vis-à-vis écarquille les yeux…
— One minute ?!
Il n’y a évidemment pas la moindre personne sur le site qui pourrait ni ouvrir ni fermer la moindre grille…
Je souris alors et je les rassure :
— Just joking!
— It’s not funny!— Doch, doch !

Je poursuis ma descente et me demande si je vais réutiliser la même vanne avec les prochains touristes que je croise, mais décide de goûter le plaisir de l’unicité.