[994] Elle est belle, la jeunesse (bis)

Puisqu’Anna essaye de me concurrencer sur mon créneau que j’avais certes un peu délaissé dernièrement, je me dis qu’il est temps de réagir en proposant à vos regards cette publicité vue au cinéma et qui, je dois le dire, déclenche en moi une certaine hilarité, ce qui n’est pas fréquent dans la communication à destination des djeunz.

À écouter avec du volume dans le sonotone, ami lecteur :

http://www.youtube.com/watch?v=eJ1g6DbIgII

Bon, j’ai montré ça à mes gnards, j’espère que ça ne va pas un peu plus saper mon autorité parentale.

[993] Pale shelter

Vu en salle ce film loué par la critique : Take shelter. Je savais que ça n’était pas un film jovial, donc pas forcément idéal à voir en ces heures maussades, mais c’était l’occasion d’une sortie à deux, l’intérêt artistique et conjugal a pris le dessus.

take shelter

J’irai droit au but : le film est lent et très oppressant. Musique oppressante, cadrages oppressants, lumière lourde, séquences de rêve particulièrement stressantes, personnage principal peu causant ; sur ce plan, le film ne manque pas sa cible.
Mais au delà ? Au delà pas grand chose, hélas. What’s’ the point? est la question qui me reste en travers de la gorge à la fin du film qui se termine d’une façon détestable, remettant en cause à la dernière minute le sens des deux heures qui précèdent. Je ne juge toutefois pas ce film à l’aune de son épilogue douteux.
Presque à côté du film, en filigrane, une attaque en règle sur l’Amérique d’aujourd’hui, qui étrangle la petite classe moyenne entre système de santé coûteux, banques étrangloirs et assurance chômage au rabais. Une grosse métaphore ?

Dans la veine des films qui abandonnent leurs spectateurs à eux-mêmes au générique de fin, allez plutôt vous faire un avis sur Shame.

[991] Archet, violons !

Anne Archet n’est pas seulement une talentueuse pornographe à la plume moqueuse et à l’imagination débridée, c’est aussi une collectionneuse avertie de cochonneries délicieusement licensieuses. A côté de ses écrits, vous trouverez donc de fort belles illustrations dans son Curiosa.

En ce moment, Anne Archet nous distille les planches d’une certaine Suzanne Ballivet que je trouve d’une grande puissance érotique. J’ai été d’abord surpris d’apprendre que l’auteure de ces dessins était une femme (tant elles sont rares à exercer dans ce domaine), et puis je me suis dit que la force de ses images venait peut-être justement de ce regard féminin. Les personnages sont beaux, respirent la douceur et le désir. Ils font l’amour.

Cliquez sur les images pour les agrandir.

* * *

J’ai depuis longtemps dans la collection d’images que je recueille au fil de mes furetages sur la toile cette estampe un peu plus ambiguë et que je reconnais aujourd’hui être de la même auteure :Suzanne Ballivet - à la campagne

Sans qu’on puisse en être tout à fait certain, elle semble représenter une scène de viol. Et si trouble qu’elle soit, je suis excité par cette scène érotique. J’ai cru comprendre de mes lectures – et de quelques rencontres – que le fantasme du viol était plutôt un fantasme féminin.

Un soir d’été, lors d’une brève parenthèse enchantée, je revenais d’un diner en ville à P*** au bras de mon amante. Arrivés chez elle, j’allais pour l’enlacer et l’embrasser quand elle se déroba à mon étreinte et me repoussa violemment. Je fus interloqué une seconde et le déclic se fit : elle voulait jouer et je dus donc recourir à la force pour arriver à mes fins et lui violenter un baiser rageur. Cette scène inattendue m’excita puissamment et la suite de la soirée fut bestialement lubrique.

[989] Je suis le seul maître du monde

En tout cas sur ce site…

Et je n’ai pas encore tous les superpouvoirs…

Tout ça pour dire :

  1. Que les utilisateurs de smartphone peuvent désormais plus facilement se connecter sur mon site ;
  2. Que les utilisateurs inscrits peuvent désormais voir, au niveau du formulaire de commentaire, leur « rôle », c’est à dire Abonné (et vous avez alors accès aux notes privées) ou À valider (donc en attente de mon approbation – sous moins de 24 heures – pour vous ouvrir l’accès Abonné). Je vous libère donc du fardeau de maître du monde supplétifs ;-) ;
  3. Que je n’ai pas encore trouvé le moyen de faire en sorte que les billets publiés en mode privé fassent l’objet d’une notification. Cette note-ci me permettra au moins d’avertir mes lecteurs abonnés au fil RSS que 3 billets privés ont été postés récemment (et attendent vos commentaires) ;
  4. De même, pas encore trouvé le truc pour que les recherches et les archives soient plus facilement explorables pour tout ce qui est contenu privé.
Au lieu de jouer avec un concombre, viens m'aider à poweriser mon site !

Je profite de ce micro-billet pour vous signaler la parution d’un chouette billet chez Miss Duel (ce qui ne manque pas chez elle) et que  je me délecte des notes excitantes et poétiques de Nora Gaspard. Courez les lire !

[988] Bis repetita necunt (*)

(*) Que les latinistes me pardonnent – et surtout me corrigent – si ma tentative de conjugaison a foiré.

La clairvoyance n’empêche malheureusement pas la souffrance quand le malheur qu’on annonçait est soudain là, devant soi, tangible, même drapé du flou de l’incertitude.

Je ne tourne pas en boucle, je ne revis pas deux fois la même chose, mais il y a des similitudes d’une histoire à une autre, et il a fallu que je me retrouve aujourd’hui, dans ce même état nerveux duquel avait accouché mon burp (en mai 2006), pour percevoir des points communs qui m’avaient échappés entre O*** et J***, dans leur façon d’échapper à une histoire quand la passion devient trop menaçante. Se sauver avant d’avoir trop mal. Consciemment ou inconsciemment, se protéger. Changer les règles sans négociation.

J’interprète les actes d’O*** (dont la logique m’échappe – j’essaye donc tant bien que mal que transposer dans mon référentiel sensible) d’une façon qu’O*** infirmerait sans doute. Une façon qui ménage mon ego. O*** s’est donnée à moi sans retenue, comme je me suis donné à elle le jour même où je l’ai rencontrée. Sourire béat aux lèvres, j’ai déposé à ses pieds mes armes, bouclier, armures, cotte de maille. Sans un regret, j’ai tourné le dos à mon ancienne doctrine (« multiplier les amantes pour éviter de tomber amoureux et de souffrir » – on constate aujourd’hui comme quoi j’apprends de mes erreurs !), sans beaucoup de ménagement (mais avec une once de culpabilité, si, si !) j’ai tourné le dos à mes autres amantes, qui, sans autre contrat que la bienveillance complice de notre relation, m’offraient généreusement tant de plaisir, et je me suis lancé dans une liaison amoureuse qui ne disait pas son nom mais dont la passion transpirait tant des récits offerts ici à votre regard que vos commentaires, amis lecteurs, montraient que vous n’étiez pas dupes.
Il n’a pas fallu longtemps pour que je voie se fissurer le muret de certitudes d’O*** sur son amour pour son compagnon. Assez vite, du haut de ma grande expérience, je jouais les Cassandre. « Dans les scénarios que je me fais, il y en a un qui a la cote, celui où je serais un pont pour toi, qui t’aiderait à traverser de ta vie avec X à autre chose » lui disais-je dès le mois d’avril.

Quelques mois plus tard, la rupture entre O*** et X est effective et, très vite, le grain de sable coince le mécanisme bien huilé de notre relation. Je mets ça sur le compte du choc de sa séparation, mais je ne mesure pas combien l’intensité que je mets dans notre relation lui pèse. C’est un premier coup de semonce quand O*** m’annonce qu’elle se sent – de façon temporaire, mais sans pouvoir être plus précise – non sexuelle. Je serre les dents. J’essaye, tant bien que mal, de ravaler mon désir (pour être franc, je n’y arrive pas vraiment) et d’attendre la fin de cette mauvaise passe.
Les mois qui suivent s’écoulent en dents de scie. Avec des moments d’harmonie formidables, qui me transportent et où je sens O*** si proche de moi, et des moments douloureux où elle devient terriblement distante. Une chose toutefois ne reviendra jamais dans ce nouveau mode de relation, ce sont les témoignages de désir que s’échangent les amants quand ils sont séparés et qui entretiennent la passion, et j’ai dû gérer le manque de nos sextos quasi quotidiens.

Je m’obstine dans ma voie, elle persiste dans la sienne. Je lui dis que je l’aime, elle me dit qu’elle ne m’aime pas. Elle me dit qu’elle veut être libre. Je lui dis que peu m’importe qu’elle vive d’autres histoires ailleurs, puisqu’avec elle, j’ai l’illusion de l’amour (et je ne lui mens pas en disant cela). Mais cette position inégale ne lui convient pas et je comprends que si je continue à faire d’elle ma partenaire unique, je finirai par la perdre complètement. Peut-on se forcer à désirer ailleurs quand on a une amante qui, tel un trou noir, absorbe tous vos désirs ? Ami lecteur, pas moins romantique que moi, tu me disais que non en commentaire. Je réponds oui, quand on comprend, profondément, que c’est nécessaire pour se protéger soi même. C’est mon instinct de conservation qui me pousse à, lentement, commencer à retisser des liens dénoués, réveiller des désirs enfouis… Mais cela ne se fait pas d’un simple claquement de doigt, le processus est enclenché mais l’attraction vers O*** ralentit. Je veux rester le favori, ou plutôt je veux qu’O*** reconnaisse cette place particulière que j’ai pour elle. Elle s’y refuse, et chaque attente que j’ai d’elle l’éloigne plus durement encore.
Dans cette période paroxystique, j’entends ses mots tendres qui me disent son affection pour moi, mais aucun mot qui me dit son désir. Je ne peux plus me défaire de l’idée qu’il soit mort, ou sur le point d’expirer, même si de nombreux signes tangibles devraient m’inciter à penser le contraire (je m’imagine alors qu’ils ne sont là que pour me préserver, par bienveillance, d’un chagrin trop brutal). Mais le chagrin est là qui me submerge. Cœur serré toute la journée, sensation de mal-être qui me ruine le sommeil, larmes versées en cachette. Cet état détestable rend d’ailleurs délicates les discussions avec ma femme qui, de son côté, fait l’effort de se projeter dans un futur où elle aimerait un homme devenu adultère, et voit que c’est moi qui suis abattu.
Je me dis que ce sont quelques semaines ou mois pénibles à passer, je me souviens que des petites pilules peuvent m’aider à les traverser, j’espère surtout que très vite je puisse serrer dans mes bras une donzelle toute disposée à me démontrer qu’une partie de baise peut être très jubilatoire même sans O*** (mais hélas dans cette courte période, toutes mes perspectives proches s’évanouissent). Et surtout, je me convaincs qu’O***, comme J***, confrontée à la perspective d’une histoire d’amour avec un homme marié, convaincue qu’elle ne pourrait, à terme, qu’être stérile, fait le même choix de la sacrifier sans même chercher à voir comment la sauver, comme si le combat était perdu d’avance.
Comme si le prix de la victoire ne valait pas ce combat.

J’ai quarante quatre ans, et je pleure ma cinquième histoire d’amour.
Sans doute égaré par la douleur, je me dis que si une sixième occasion se présente, je ferai un gâchis différent pour éviter celui qui s’annoncerait sur l’air de jamais deux sans trois.

[985] Message de service (3)

Chers visiteurs,

Pour une durée toujours indéterminée, je réorganise le fonctionnement de ce burp. Vous aurez noté que je n’aurais pas traîné à relâcher le bouton pause. Écrire – écrire ici, pour vous – m’a vite manqué et s’avère aujourd’hui, plus cruellement encore, nécessaire, indispensable.

Je finissais 2011 plein d’espoir et de sérénité, quelques jours à peine après, tout s’effondre, et j’ai besoin de mon burp comme exutoire.

Progressivement, je redessine le contour de mon site : la partie que j’avais dissimulé aux yeux de tous est désormais privé, accessible sur demande (voir dans la colonne de droite). Petit à petit, je rends publics les billets qui, selon moi, sont peu, ou ne sont pas, autobiographiques (c’est un travail assez laborieux vu la taille du corpus !) et je publierai ici des billets publics (comme celui-ci) ou privés (comme d’autres à venir très bientôt).

Peut-être dans une semaine, un mois, un an, je changerai encore de politique éditoriale. Mais aujourd’hui, c’est celle qui colle au mieux à la situation que je traverse.

Je présente par avance mes excuses à la masse silencieuse qui me lit et pourrait voir dans ce système d’inscription une atteinte à leur légitime anonymat. Je ne mets pas ça en place pour vous surveiller, ni vous répertorier.

Le tenancier

P.S. : On me signale qu’il arrive que le message de confirmation d’inscription qui vous communique le mot de passe se retrouve dans la boîte « Courrier indésirable » ! Si vous ne voyez rien arriver, vérifier parmi le spam, vous pouvez aussi demander la réinitialisation du mot de passe. Bon courage.