[764] Une araignée au plafond

L’avantage avec mon casque intégral de moto, c’est que si je l’enfonce sur ma tête, dans l’hypothèse où j’aurais sur le crâne une araignée, surtout du genre grosse araignée velue avec un gros corps (non, parce qu’une toute petite araignée à fines pattes pourrait peut-être s’en sortir), eh ben elle se ferait aplatir – splitch ! – et crèverait comme elle le mérite, d’avoir osé se balader sur ma tête.

J’ai trouvé ça drôlement rassurant, ce matin, quand j’ai enfilé mon casque.

Parce que, un peu plus tôt dans la matinée, quand j’ai senti un truc bizarre sur ma tête, quand j’ai senti que ce truc bizarre se déplaçait sur ma tête, que mon cerveau en une fraction de seconde a imaginé que ça pouvait être une araignée, que convulsivement ma tête s’est agitée, que mes mains ont brossé frénétiquement mes cheveux, que mes yeux ont vu en effet tomber au sol cette grosse araignée, que de ma gorge sortait un cri étrange dont la frayeur dont il était imbibé me rappelait les terreurs enfantines ou celles des cauchemars qui nous réveillent en sursaut et qui ce soir résonne encore en moi tandis que je rédige cette note, je n’avais pas de casque, pas plus que je n’avais de bottes de moto, habillé d’un seul peignoir que j’étais pour écraser le petit monstre inoffensif qui fila se réfugier sous un meuble.

Et ne comptez pas sur moi pour trouver une illustration pour cette note.

[762] Les quatre fantastiques

Quatre filles (nues) dans le vent (et le sable)Quatre années que j’ai ouvert ce journal et que je le poursuis avec une assiduité qui n’est peut-être pas celle des premiers mois mais qui me paraît tout de même honorable. Quelques rides, quelques redites, sans doute, des lecteurs qui vont et qui viennent (les absents ont toujours tort), et malgré l’impression que mon inspiration n’est pas toujours au rendez-vous, je reste heureux que mon burp reste un lieu actif d’échange, où les commentateurs et commentatrices ne se gênent pas pour prendre ici la place qui est la leur.

Je leur rends donc hommage avec un petit « Top 10 » année par année :

  1. De 2006 à 2007 : Roumi, strip, t., lapetitebrune, D.e.S., cassiopée, Miss S, Madame B, Krazy Kitty, K’tastrof.
  2. De 2007 à 2008 : Miss S, columbine, cassiopée, Agatha, Emeline, sélène, Mina, Krazy Kitty, Athena, Vagant.
  3. De 2008 à 2009 : Emeline, Storia Giovanna-Tiny, columbine, Agatha, Athena, Miss S, Netzah, Storia Giovanna, Fiso, Krazy Kitty.
  4. De 2009 à 2010 : Emeline, columbine, Storia Giovanna-Tiny, Goormand, petite française, X-Addict, *in virgo veritas*, Mel’Ody, Gicerilla, pateric.

(Et merci pour vos bougies ensablées, les filles…)

Addendum : Et un très joyeux anniversaire à ma copine lectrice, et commentatrice occasionnelle, née le même jour que mon burp (à moins que ça ne soit le contraire ?).


Notre illustration : LIDIYA, RITA, TANYA, ULIYA BY GONCHAROV – RUSSIA – © 2006 MET-ART.COM

[760] (toute) petite publicité française

J’imagine que vous serez volontiers d’accord avec moi, amis lecteurs, bien que vous soyez en permanence invités à m’apporter la contradiction, pour affirmer que cette publicité est nulle. D’abord, le slogan est quelque peu la-bo-rieux. Poussif.

Ensuite, j’en ai personnellement ma claque (et 70 % des Français avec moi) de bouffer du Kayser Sözy night and day dans tous les journaux, magazines, radio, etc. La publicité est censée anticiper des tendances, là, elle est médiocrement suiveuse et rabâcheuse.

Poubelle.

* * *

Par ailleurs et sans aucun rapport sinon une consonance, j’apprécierai que la demoiselle qui tenait un journal de Six(t) réponde au courriel que je lui ai envoyé dans une de ses boîtes aux lettres probablement rarement relevée. Avec mon affection.

[759] I’ve got you upon my Skyn™

Il y a quelques temps, je vous avais fait part de mon essai des préservatifs phosphorescents Intimity. Toujours à la pointe de veille technologique en matière de capotes (sortez couverts !), je fus attiré par la boîte noire et le slogan attractif des nouveaux préservatifs Manix Skyn : La sensation de ne rien porter, la matière presque imperceptible.

Une révolution, qu’ils annoncent. Pas moins (ces gens-là ont toujours eu le sens de la mesure – et je ne parle pas de leur préservatifs XL).

Donc, ce n’est pas fait en latex mais dans une matière synthétique au toucher effectivement légèrement différent. Je n’arrive plus très bien à me souvenir dans quelles circonstances j’ai testé, pour la première fois, ce préservatif. J’ai juste eu l’impression que c’était « comme d’habitude ». Donc, que je sentais tout-à-fait le préservatif ce qui, soit dit en passant, ne me dérange pas plus que ça (je ne fais pas partie de ceux qui débandent ou font la grimace dès qu’il est question d’utiliser cet indispensable compagnon de nos nuits débridées – et même, j’adore les [trop rares] demoiselles qui prennent l’initiative de le dérouler sur mon sexe et d’en faire un élément de jeu dans notre corps à corps).

Bref, premier essai, et rien à signaler (il se déroule sans difficulté une fois qu’on a repéré le bon sens – problème classique que je n’ai jamais su résoudre autrement qu’en soufflant sur le réservoir, mon petit rituel – et ne craque pas under pressure).

* * *

C’est au deuxième essai qu’il s’est produit quelque chose que je n’avais pas du tout prévue.
J’étais dans le lit d’une jeune femme qui m’ouvrait sa couche pour la première fois. C’est toujours un moment émouvant de découvrir un nouveau corps et le moment de la fusion, l’instant où mon sexe pénètre le sien, qui ne dure qu’une fraction de temps, ce moment précieux, où les amants retiennent leur souffle avant de soupirer, était imminent. Je m’emparais donc du petit emballage carré et noir qui contenait le préservatif, je le déchirai avec délicatesse et le déroulai sur ma verge tandis que ma princesse attendait l’assaut du chevalier (à moins que ce ne soit l’attaque du dragon).

Et donc, me voici vaillamment à l’assaut de l’entrejambe que j’écarte pour me frayer un chemin jusqu’à son sexe. De la main, je guide ma verge jusqu’à l’entrée de son con et d’un lent coup de rein, je m’enfonce entièrement en elle. Et là, donc, elle me dit :
— Incroyable, ce préservatif ! D’habitude, ils me dérangent, surtout au niveau de la base du sexe, là où ils s’arrêtent, et là, je ne sens rien !
— Mais oui ! C’est le nouveau préservatif Manix Skyn™, la matière presque imperceptible, n’est-ce pas formidable ?
— Oh oui ! Je sens bien là différence, je la sens bien !
— Madame, échangeriez-vous un amant Skyn™ contre deux malabars avec un préservatif ordinaire ?

La suite de l’échange relève du secret de l’alcôve et je n’en dirai rien.

* * *

Aucun rapport, mais les nouveaux Mikado « clash » (chocolat-pistache) sont une tuerie.

C’était CUI en direct du temple du consumérisme, à vous les studios.

[755] Sainte-Valentine

Mobilisation généraleMARSEILLE FINI – STOP – CUI INCONSOLABLE – STOP – MAINTENANT VALENCE POUR TRAVAIL – STOP – CHERCHE VALENTINOISE POUR DÉCOUVRIR SA VILLE ET OUBLIER TRAVAIL – STOP – ENVOYER PROPOSITION MALHONNÊTE + CV + PHOTOS EN PIED FACE ET PROFIL AU BURPEUR QUI TRANSMETTRA – STOP – VINTAGES 1960-1970-1980 WELCOME – STOP – SOUHAITE QUE CE TÉLÉGRAMME REÇOIVE MÊME HEUREUSE SUITE QUE PRÉCÉDENT – STOP
VOTRE TOUJOURS DÉVOUÉ
COMME UNE IMAGE

[752] Le pire n’est jamais sûr

Je rentre d’un déplacement sur Valence. Mon TGV doit arriver vers 20 heures en gare de Lyon et de là, je dois rejoindre dare-dare (sur mon fidèle destrier of course) C*** qui m’attend avec une nouvelle demoiselle qui doit nous faire oublier le fiasco Ô*** [lien]. Et je rêve d’un trio HHF.

14h29 : C*** m’annonce que notre rendez-vous mystère viendra accompagnée d’une amie ayant déjà goûté au trio et voulant essayer plus. Je m’emballe en déduisant que la probabilité de ne pas emballer s’amincit comme un préservatif [marque].

18h09 : je suis dans mon TGV depuis une petite demie heure quand on nous annonce que pour dépanner un autre TGV, nous allons le remorquer (et prendre du retard). Grrrrr….

18h31 : C*** m’annonce avec un grand Aaaaaargh que notre rencard est annulé. Re-grrrr…

19h12 : Je suis un grand optimiste et demande si l’amie de notre lapin ne voudrait pas, quand même, venir à notre rencontre. Eh bien C*** avait eu la même idée et lance la piste qui s’avèrera une impasse 26 minutes plus tard.

19h23 : Je ne me désarme pas devant l’adversité. Je propose à I***, une inconnue amie de J*** (une de mes amantes) qui joue les entremetteuses, que je dois rencontrer depuis des semaines, mais avec qui nous désespérons de trouver une date de rendez-vous concordante de saisir la balle au bond. J’avais anticipé l’annulation possible en lui parlant d’un créneau possible ce soir, mais elle m’avait répondu qu’elle avait déjà un rendez-vous coquin la veille et préférait qu’on se voit donc plus tard (petite nature !).

19h28 : I*** se laisse tenter par mes manœuvres reptiliennes et réfléchit à annuler un dîner avec des amis pour me rencontrer (son garçon de la veille l’aurait-il laissée sur sa faim ?)

19h41 : I*** me confirme qu’elle ne résiste pas au piège que je lui tends.

19h44 : Diffusion d’un nouveau message dans la rame. Nous passons d’un retard de 20 minutes à un retard annoncé de … deux heures ! Arghhh ! Je me dis que dans ces circonstances, ce n’est pas plus mal que notre rendez-vous initial ait été annulé parce que mon retard aurait pu compromettre la suite de la soirée. J’annonce à I*** de ne pas renoncer à son dîner et que je la rejoindrai ensuite.

20h16 : I*** m’annonce qu’elle dîne avec J***, justement.

20h20 : J*** m’appelle et m’annonce qu’elle se fera un plaisir de boire un verre avec I*** et moi à mon arrivée.

20h53 : I*** me propose d’aller directement chez elle à mon arrivée. J*** sera des nôtres.

Et je rêve d’un trio HFF.

Alex Fomin - Glamour