[710] En avoir ou pas

Мягкость белого кресла
playmate novembre 1979 (Sylvie Garant)

Que ses cuisses écartées fassent apparaître un sexe lisse ou un triangle dense et sombre (fut-il millésimé 1979, le modèle se fait encore de nos jours), peu m’importe, je trouve ces deux femmes excitantes, désirables et indifféremment dans leur sexe j’irai plonger mon sexe, mes doigts, ma langue.

Que certains préfèrent les sexes épilés ou d’autres le naturel, je le conçois, mais qu’ils en fassent une condition sine qua non pour que leur partenaire leur « convienne » ou pas, ma foi, ça échappe totalement à ma compréhension.

[708] C’est pas facile tous les jours d’être père de famille

M’enfin des fois, c’est quand même pas trop épouvantable

Dernièrement, j’ai profité des vacances scolaires pour me prendre une journée de reuteuteu et, entre autres occupations, aller voir un film au cinéma avec mes enfants.

Clic clic clic, les films proposés sur Allociné ne me tentent pas plus que ça. Le petit Nicolas n’a pas super bonne presse, et Panique au village qui a l’air joyeusement délirant n’est pas encore sorti. Je me rabats donc sur Tempête de boulettes géantes malgré une bande annonce qui ne m’avait pas convaincu et une critique pas tellement enthousiasmante non plus.

Tempête de boulettes géantes - le palais en geléeEh bien, eh bien, je dois vous dire que j’ai été agréablement surpris par ce film. Bon ! Ne nous méprenons pas ! Je ne vous vends pas un chef d’œuvre. Malgré l’idée un peu farfelue (un jeune inventeur poursuivi par la louze – faut l’écrire comme ça, M’sieur Chapeau ? – finit par inventer une machine qui transforme l’eau en nourriture, mais la machine s’emballe et …), le scénario reste tout de même assez convaincu. Quand j’ai vu la miss météo arriver, j’ai su comment ça allait se terminer entre les deux oiseaux, et puis on retrouve tous les ingrédients (eh eh) classiques du film pour enfant, y compris la grande spécialité Pixar d’offrir plusieurs niveaux de lecture pour séduire les différents publics (jeunes et adultes, quoi). Sur ce coup, Sony/Columbia réussit à reprendre à son compte la recette (eh eh – ça va finir par se voir) Pixar et truffe son film d’une multitude de gags assez déjantés, limite humour absurde vraiment réjouissant (ne loupez pas, dans le générique de fin, le clin d’œil à la nourriture anglaise).

Une scène s’avère particulièrement ambigüe, celle où le héros fait fabriquer pour séduire sa belle un palais en jelly (notre illustration) dans laquelle ils vont pénétrer et s’ébattre (et pas le contraire).

Et puis la scène de la bataille contre les ours en confiserie est à mourir de rire, un sorte de concentré de clin d’œil à Twilight Zone + Indiana Jones + films de zombies + Matrix + Kung-Fu Panda + d’autres encore que j’ai dû louper.

Bref ! Si vous n’avez pas le choix et que vous devez aller voir ce film, ce ne sera pas forcément la corvée que vous imaginez.

[706] Le supplice de Tantale (mythologie revisitée)

Un billet interactif commis par mon esprit malade.

Dans l’Odyssée, Homère raconte comment Tantale, roi de Lydie, fut puni pour avoir osé donner à manger aux dieux de l’Olympe de la chair humaine.

Il fut placé au milieu d’un fleuve et sous des arbres fruitiers, affligé d’une faim et d’une soif inextinguibles.

Quand il se penche pour tenter de boire, le cours du fleuve s’assèche.

Non, j'ai fini de picorerPremier supplice de Tantale

Quand il tend la main pour attraper les fruits d’un arbre, le vent éloigne les branches l’empêchant ainsi de les saisir.

Non, j'ai fini de picorerSecond supplice de Tantale

Enfin, juste au dessus de lui, dans un équilibre fragile, se trouve un énorme rocher qui menace de tomber à tout instant, le condamnant ainsi à une angoisse mortelle s’ajoutant à sa frustration permanente.

Troisième supplice de TantaleTroisième supplice de Tantale

* * *

À part ça, j’ai passé un excellent repas en sa compagnie.

* * *

Et je vis Tantalos, subissant de cruelles douleurs, debout dans un lac qui lui baignait le menton. Et il était là, souffrant la soif et ne pouvant boire. Toutes les fois, en effet, que le vieillard se penchait, dans son désir de boire, l’eau décroissait absorbée, et la terre noire apparaissait autour de ses pieds, et un Daimôn la desséchait. Et des arbres élevés laissaient pendre leurs fruits sur sa tête, des poires, des grenades, des oranges, des figues douces et des olives vertes. Et toutes les fois que le vieillard voulait les saisir de ses mains, le vent les soulevait jusqu’aux nuées sombres.

Homère – L’Odyssée – Chant XI (Traduction de Leconte de Lisle)


Le grillage en fer forgé motif « Oiseaux » très cuicuiesque est une création d’Agnès Emery.

[704] Toute ressemblance etc etc

Photo de John Isaacs

Fiche de jolicouple95

Bonjour,

Nous sommes un couple libertin très coquins tous les deux sans tabou et ouverts à tout.
Nous cherchons à partager des moments intenses dans le respect et la tolérance mutuelle et sans prise de tête.
Madame est très bi.

H seuls : nous saurons où vous trouver
Pas de poils !
Pas de fumeurs !
Pas d’h bi !
Interdit aux fantasmeurs lol
Interdit aux pros du sexe addictif

Bisoux aux vrais libertins.

J’ai oublié quelque chose ?

[703] Avenir du désir

Un titre ségoléniste en diable

Avant-propos :

Accouchement difficile pour ce billet dont la rédaction a été entamée il y a plus d’un mois, au moment des faits, et qui s’est trouvée bloquée sur le troisième épisode.
On enclenche le rembobineur et on se place en semaine 38 (ça, ça fait biznessman, de numéroter les semaines, pas vrai Mzelle Dusk ?).

∙▪♦▪∙

Toute chose, dernièrement, me ramène à 2006.

(…)

1995, 2000, 2006. Si je regarde un peu plus loin en arrière, voici les trois dernières années de bouleversement dans ma vie, là où l’on redistribue les cartes. Des années qui annoncent de grands changements à venir, des évolutions dans mon comportement et ma façon d’appréhender le monde. Si le rythme se poursuit, la prochaine secousse m’attend en 2011 ou 2012 ! Mais pour l’heure, c’est 2006 qui revient à moi.

Toute chose, dernièrement, me ramène à 2006.

Lundi, j’ai mis en ligne mon nouvel habillage de burp et cela me renvoie fatalement à sa naissance en mai 2006. J’en ai parlé déjà, je n’y reviens pas.

* * *

Mardi, j’ai revu J***. Avec « ma bande du jeudi » à laquelle elle est désormais intégrée. Comment qualifier nos rapports désormais ? Complices et distants à la fois. Avec d’un côté la connaissance de l’autre au plus intime, venue de ces mois passés ensemble à communier sexuellement ensemble, mais bien au-delà, à parler et vivre des moments que l’on réserve normalement à l’épouse et non l’amante (franchissant ainsi clairement la ligne tracée par Sophie) : aller au cinéma, au restaurant, sortir avec des amis. Il y avait ce simulacre de vie conjugale amputé des mots, tabous pour tous les sous-entendus destructeurs qu’ils contenaient, les mots qui disent l’amour et le bonheur.

Distants sans doute pour les mêmes raisons. Je suis là, d’un côté, affichant la même insouciance « d’avant » 2006, à l’époque où le mot d’ordre, redevenu d’actualité, donc, était « des liaisons, tant qu’elles ne mettent pas en danger ma vie de couple ». Et elle, de l’autre, ne trouvant pas dans ses rencontres (de plus en plus espacées, par lassitude sans doute) orgasme à son pied. Les mêmes ingrédients que lors de notre rencontre, donc, au moins en surface. Et donc le spectre de notre relation passée qui flotte et me murmure à une oreille « c’était quand même incroyable, cette complicité » puis immédiatement à l’autre « souviens-toi comme tu avais morflé ». Ma pensée rationnelle me dicte qu’avec les mêmes ingrédients, on fait les mêmes recettes, même si par ailleurs je pense que le temps nous transforme.

* * *

Jeudi, j’ai revu L***, que je n’avais pas revue depuis trop longtemps. Elle est rayonnante et je me liquéfie dès que je la revois et me lance un sourire. Teint hâlé, et la taille fine qui m’avait fait frémir trois ans plus tôt quand, pour la première fois, je posais mes mains sur elle dans une chambre d’hôtel. Elle monte sur mon scooter (oui, je ne vous avais pas encore dit que j’avais un scooter, depuis plus de 6 mois, je suis un petit cachotier), s’agrippe à ma taille (pas tout à fait aussi fine qu’il y a 3 ans, elle, par contre) et se colle amoureusement contre moi. Elle. Pendant tout le repas, on se dévore des yeux et plusieurs fois, son regard brillant fait baisser le mien. Je suis toujours intimidé par cette femme, et c’est finalement elle qui devra se précipiter sur moi pour qu’enfin on s’embrasse. Un vieil homme à côté de nous, qui mange seul et avec qui nous avions échangés quelques plaisanteries nous dit simplement « c’est beau de voir ça ». Je sens de la tristesse dans son propos et je me projette un instant dans ce futur que j’espère encore lointain où plus jamais mon cœur ne vivra la passion, ou ne saura l’inspirer. Mais le présent reprend vite ses droits. L*** et moi filons du restaurant et nous embrassons, collés l’un à l’autre, contre un mur parisien. Je dois repartir au boulot. Elle doit récupérer ses enfants. « Si on se voyait demain ? » « Je vais voir si je peux me libérer ». Le cœur emballé par cette perspective, je m’imagine déjà demain, avec elle, rien qu’elle et moi pour la première fois depuis une éternité, dans une chambre d’hôtel – pourquoi pas la même que celle qui vit nos premiers pas amoureux ? – et j’ai la vision de son corps secoué par le plaisir.

Untitled, de Warwick Saint

Mais elle ne pourra pas se libérer, puis elle est repartie, trop loin pour rendre simple cette parenthèse que nous n’avons jamais plus pu nous offrir depuis qu’elle et moi avons, chacun de notre côté, poursuivi nos vies respectives. J’ai l’impression que quand j’ai pris la décision d’arrêter de la voir pour entamer une thérapie avec ma femme, nous n’avons pas mis fin à notre relation. Nous l’avons juste mise en pause. L*** et moi avons encore des choses à vivre encore, mais ni elle ni moi ne pouvons dire quand, ou quoi.

« Tu es ma plus belle uchronie ! »

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Épilogue :

Non, pas vraiment un épilogue, bien sûr, mais la constatation, troublante, qu’il y a tout juste un an, comme le rappelle mon petit widget « Souvenez-vous l’été dernier », je publiais cette note : Le jour où je n’ai pas changé de vie qui, sur de nombreux points, ressemble à ce que j’exprime dans le présent billet à propos de L*** et qui sonne du coup comme une redite. Comme si rien, ou si peut, n’avait changé en un an.