[180] L’hédonisme est-il de gauche ?

Nu au livre C’était en tout cas la théorie développée par Michel Onfray sur l’antenne de France Inter.

Pas de bol, mes obligations de la matinée ne m’ont pas autorisé à l’entendre dans son intégralité, et puis je n’ai pas pris la peine non plus de choper de podcast correspondant pour me l’écouteur au chaud.

J’aime bien Michel Onfray. Comme philosophe. Disons comme philosophe médiatique. Ça change très agréablement de la soupe servie par André Comte-Sponville. L’entendre prôner hédonisme et athéisme, ça ne me déplaît pas.
Sauf que, bon, quand même, Onfray à une fâcheuse tendance à tordre un peu les propos des philosophes qu’il étudie pour les faire entrer dans le cadre de sa propre pensée. Appelons-ça une tendance à la langue de bois philosophique. 

Quand un homme politique du bord adverse parle la langue de bois, je hurle à la langue de bois !

Quand un homme politique de mon bord parle la langue de bois (ça arrive évidemment un peu moins souvent, hin hin hin), je ne fais que grincer des dents.

Alors quand Onfray prétend que l’hédonisme est de gauche, voire de gauche alter, ça me fait un peu rigoler (enfin, grincer des dents quoi).

Si j’ai bien compris ses arguments (que je n’ai pas entendu, pour rappel, je brode sur les quelques phrases que j’ai entr’entendues), l’hédonisme serait le souhait du plus grand bonheur pour le plus grand nombre.
C’est évidemment sur ce dernier point que porte sa démonstration, puisqu’on dira, en résumé, que la posture de gauche consiste à rechercher le bonheur collectif (Fabius — qui est tout de même un bon orateur — a sorti cette belle phrase à l’occasion du 2ème débat pour l’investiture PS : « Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ».), tandis que la posture de droite ira dans la recherche de la plus grande liberté individuelle (au service donc d’une plus grande réussite mais pour un plus petit nombre).

Tout ça me paraît pour le moins douteux.

* * *

Dans un de ces bouquins, Onfray rapportait également un échange qu’il avait eu au cours d’une conférence auprès d’une brave dame qui s’enquérait de savoir pourquoi il ne voulait pas d’enfant.

Il a répondu un truc fumeux du genre « on ne sait pas dans quel monde (i.e. dans quelle merde) on va les foutre et que donc, principe de précaution tralala, pas d’enfant ».

La vérité, si tu étais un peu moins faux-cul, mon Michel, tu l’avouerais, c’est que les gnards sont un putain d’obstacle à l’hédonisme que je considère, moi, comme une envie (allez, frimons, une philosophie) foncièrement individualiste.
Et je parle en connaissance de cause.

Ben alors, Michel, pourquoi ne fais tu pas des enfants, pourquoi ne les rends-tu pas heureux ?
Au plus grand nombre, que tu dis.
Croître et multiplier

[179] Le repas des fauves – Nadia (3)

L’épisode précédent est ici, l’ouverture était . Pour rappel, nous sommes au mois d’août. Les décors sont de Roger Harth.

۞

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Tu lisses ta robe, tu l’époussettes comme si tu allais ressortir. Pendant que je fais le petit nœud à la capote, le petit nœud qui me sert à ne pas oublier que j’ai joui, tu me proposes quelque chose à boire. J’opte pour un jus de fruit. J’ai chaud, j’ai soif, j’ai juste besoin d’énergie et non d’ivresse — elle est déjà au rendez-vous. Tu me tends mon verre. Je me suis assis sur un tabouret de ton bar américain. Tu vas chercher au fond de la pièce son frangin pour t’asseoir face à moi. Je suis nu, tu es encore habillée. Je te dis mon plaisir de t’avoir rencontrée, et la discussion glisse sur Internet, la faune qui y grouille, les rencontres ratées, les rencontres réussies. Et ça dérape sur tout ce qu’Internet a changé à nos vies. Vraiment n’importe quoi. Comment en est-on arrivé à parler de trucs du genre « et toi, ton matelas, tu l’as aussi acheté par Internet ? ». Nous parlons e-commerce en sirotant nos verres et ta main caresse mon sexe. « Le matelas non, mais mon lave-linge oui ». Mon sexe est mou dans ta main mais ta caresse est agréable, tendre. « — Et pour les courses, Internet aussi ? — Non, non, j’ai tout ce qu’il faut en bas de chez moi » (et c’est vrai, tu habites dans un quartier commerçant). Et d’un coup comme si l’on venait de siffler fin de la pause, alors que tu n’as rien changé à la façon dont tu branlais ma queue, elle se met à réagir, à gonfler entre tes doigts. La conversation continue mais tu t’es interrompue une seconde pour sourire. J’en étais à te raconter que je faisais mes courses en supermarché mais que, quand même, pour les primeurs et la boucherie, je préférais les petits commerces de quartier qui servaient tout de même autre chose comme qualité, quand tu as repris mon sexe dans ta bouche. Ah oui, ça t’avait un peu frustrée que je t’interrompe tout à l’heure dans ton exercice de baiseuse décomplexée, qui suce son amant comme on embrasse. Alors je me dis que je vais m’offrir ce petit plaisir sadique de me laisser faire, de voir si tu auras la patience de me sucer jusqu’à ce que je jouisse, ou si tu t’arrêteras avant. Je ne dis rien de ce défi qui restera silencieux, mais tu le relèves en t’appliquant. Tu alternes les baisers autour de mon gland, les jeux de langue et les moments où tu me pompes avec énergie, en me prenant profondément dans ta bouche. Tu me branles aussi de la main droite, tu prends mes couilles dans la main gauche et tu les remues comme ces boules chinoises à grelot. Un chouïa plus délicatement, tout de même. Pendant ce temps, j’essaye de poursuivre la conversation. Je monologue, en réalité, je te donne quelques conseils sur la façon dont j’aime qu’on me suce, je te parle des différents quartiers de Paris que j’ai habités, je détaille quelques endroits de ton corps qui me plaisent (tes seins magnifiquement dessinés, par exemple, le velours de ta peau, l’onde de tes hanches…) et de temps à autre ta bouche laisse un instant ma queue pour commenter ou relancer la conversation mais repart rapidement à l’ouvrage. De temps à autre moi même je fais silence, je lâche un râle quand ta caresse est particulièrement efficace et fait grimper mon plaisir. (suite…)

[175] La chute

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Ça tanguait ferme depuis quelques semaines.
Les derniers jours, on sentait poindre un gros nuage noir.

Et ce matin le verdict est tombé : rayé de la carte, le burp de Sînziana.

Voilà, je voulais dire que j’étais triste de cette disparition.
Même si je ne trouvais plus depuis un moment l’éclat érotique des récits de la chatte en rut, son énergie libidineuse s’étant petit à petit muée en un grand dégoût généralisé (dans lequel mon conformisme ne se retrouvait pas) ; je n’avais plus le même plaisir à la lire. Mais j’étais toujours admiratif devant la force de son style.

Évidemment, c’est plus facile de plaire quand on parle de baise que quand on vomit notre société.

Je te souhaite une belle réincarnation, Sîn. Demande quelques tuyaux à ton pote Dalaï. 

[174] If you say so…

Bon, j’avais promis de pas faire ces machins pour remplir son burp quand on manque d’imagination mais je me suis laissé emporter alors voilà le travail.

***

You are a

Social Liberal
(68% permissive)

and an…

Economic Liberal
(18% permissive)

You are best described as a:

Socialist

Link: The Politics Test on Ok Cupid
Also: The OkCupid Dating Persona Test

 

Oh j’ai hâte de voir si le test de pureté nous apporte aussi peu de surprise.
Hin hin hin…

[173] Nos prisons

Dans l’album de Bashung Fantaisie Militaire, il y a une jolie chanson qui s’appelle Mes Prisons mais je ne vais tout de même pas lui piquer un part un tous ses titres, hein ?

 

Jail par Antje Kroeger

Nos prisons, donc, nos prisons sont une honte. Une honte de la République comme dit l’expression consacrée. Sauf que pour la République, c’est un sujet tabou. Éminemment politique et terriblement antidémagogique.

Le journal Libération qui est assez en pointe sur ce sujet (un des derniers sujets historiques traités par ce journal dont il puisse tirer fierté) publie régulièrement des articles sur l’état désastreux dans lesquels les prisonniers vivent ; conditions de vie abbérantes, conditions de fin de vie à filer la gerbe, surpeuplement, promiscuité, etc.
Une des brillantes signatures, Dominique Simmonot, a hélas quitté le journal suite aux difficultés que traverse actuellement le journal. Lisez ses articles (je ne sais pas si elle a trouvé un nouveau journal d’asile) excellement documentés !

* * * 

Il y a quelques mois, j’avais reçu d’une copine un petit PowerPoint (Le travail c’est la Santé) qui se voulait une comparaison rigolote entre bureau et prison (le message étant évidemment que c’est plus cool en prison) mais qui m’avait écœuré de bêtise, de contre-vérités, de poujadisme, sans oublier les quelques fautes d’orthographe qui émaillent généralement ce genre de jus de cerveau. Faut dire que dans les jours qui précédaient j’avais lu un article désolant sur l’état des prisons et dans les jours qui ont suivi un autre article relatait la triste histoire d’un gars tué dans sa cellule par son co-détenu cinglé.

* * * 

Évidemment, politiquement parlant, ce n’est pas très payant de dire qu’il faut mettre plus de fric pour la lie de la société. Gnagnagna on dépense plus pour les criminels que pour les victimes (entendu ce matin à la radio mais c’était pas en France, qu’importe, les réactions ici seraient les mêmes). (Sans parler de l’idée saugrenue de penser à envoyer moins de personnes en prisons et de travailler plutôt sur les causes en prévention et sur les alternatives quand il est déjà démontré que dans pas mal de cas la prison ne fait qu’aggraver les problèmes). Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : la société doit se protéger contre les individus dangereux et punir justement ceux qui transgressent la loi (la Justice est conçue pour ça).

Petit rayon de soleil : les résultats sortent aujourd’hui d’une étude lancée en mai dernier (il y a cet article du 25 mai 2006 qui traîne sur mon bureau depuis, c’était l’époque où je démarrais ce burp… il m’aura fallu cinq mois pour pondre enfin une note sur le sujet), l’ensemble des détenus ont reçu un questionnaire sur la condition pénitentiaire ; j’espère qu’il en sortira quelques choses de bons. Et je fais le vœu pieu que des candidats courageux pour la Présidentielle mettent ce sujet sur le tapis, mais je sais qu’ils ne le feront hélas pas. 

* * *

Pour en savoir un peu plus : le site de l’Observatoire International des Prisons

 


La photo d’illustration est de Antje Kroeger

[172] Accentuons avec entrain nos majuscules

Tu l’auras peut-être noté, ami lecteur, je suis un peu maniaque des majuscules accentuées.
Je ne saurais plus dire quand cette addiction a commencé. C’était il n’y a pas si longtemps que ça. Bon, ça faisait longtemps que j’étais chatouilleux sur les questions orthographiques (en dépit de mes nombreuses lacunes, je ne prétends pas briller aux dictées de Mérimée ou de Pivot (o tempora…) et puis j’irai pô, si j’en ai enfin terminé avec les études ce n’est pas pour me remettre à plancher, les concours, ras-le-bol !). Je m’étais aussi intéressé aux questions typographiques lorsque j’étais rédac’chef de la feuille de chou dans mon école d’ingénieur, mais à cette lointaine époque, le Net n’existait pas (et toi, ami lecteur, te souviens-tu de ce que pouvait être ta vie sans Internet ? la téloche comme seul écran sur le monde ? moi j’ai oublié comment je survivais dans cette préhistoire).

Quand j’ai ouvert cette vaste fenêtre, forcément, le monde a changé et c’est sans difficulté que, cherchant des précisions sur les tirets cadratins ou les espaces (n.f.pl.) insécables, je tombai sur des sites documentés et étayés de spécialistes de typographie. Ô extase ! 

Quant aux majuscules accentuées, je me souviens d’être tombé sur une polémique concernant l’acronyme UQAM (ou UQÀM). Fallait-il mettre ou non son accent au A majuscule de l’Université du Québec À Montréal? Il faut savoir que les francophones du Canada sont accrochés à la langue française bien plus que les Français de France ne le sont, probablement parce que cette langue est fondamentalement constitutive de leur différence (quand pour nous elle n’est que vecteur de rassemblement, ce qui n’est pas si mal).

Si tu vas sur leur site, ami lecteur, tu constateras que le choix a été fait de mettre l’accent et j’en suis fort aise car je préconise moi aussi l’usage immodéré des majuscules accentuées.

Pourquoi les majuscules accentuées sont rares ? Tout simplement pour des raisons techniques. Quand les premières machines à écrire ont vu le jour, il n’y avait pas la possibilité de mettre assez de touches pour faire figurer ces caractères accentués.

On est légèrement dans la merde avec nos claviers d’ordinateur car le clavier AZERTY en usage en France n’offre qu’à peine mieux (ami lecteur utilisateur d’Apple™, je te prie de m’excuser de ma méconnaissance du clavier des Mac, il n’est pas impossible — mais pas certain non plus — qu’Apple offre une ergonomie plus élevée que PC dans le domaine de la saisie des majuscules accentuées : un commentaire pour nous éclairer sera le bienvenu).

Bon, pour les circonflexes ^ et les trémas ¨, c’est fastoche. La touche est prévue pour.
On commence par appuyer sur la touche ^ (celle qui est à droite du P) puis la lettre majuscule souhaitée :
Â Ê Î Ô Û
ou Maj + ^ pour les trémas
Ä Ë Ï Ö Ü

Au passage : je suis assez nul en tréma (l’accent qui sert à dire qu’une lettre doit se prononcer : ambiguë ne se prononce pas comme garigue), je ne sais jamais trop quand il faut le mettre ou pas : ambiguë ou ambigüe ? inouï ou inoui ? Alors → dico !

Ça se complique par la suite.
Commençons par l’accent grave. Pour celui-là, Windows nous facilite (légèrement) la tâche. Ami lecteur, entraîne toi, tire la langue et appuie sur les touches Ctrl + Alt + 7 (le 7 qui est au dessus du Y et du U : [7è`]) puis sur la lettre majuscule à accentuer. Truc de ouf ! À È Ì Ò Ù 

Quant à l’accent aigu, il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer.
On pourrait imaginer répéter le miracle de l’accent grave avec la touche [4′{] mais walou, ça marche pô.
C’est plus pervers que ça. Ça marche dans Word™ uniquement.

Ctrl+4 puis E, sous Word,  ça donne bien É. Mais pas ailleurs.

Comment faire, alors ???

Eh ben, autant être franc avec toi, ami lecteur, il faut se faire chier.
La première méthode consiste à apprendre par cœur les codes à saisir pour chacun des caractères fréquents dont on a besoin.

0201 pour un É : Maintenir la touche ‘Alt’ appuyée, saisir 0201 sur le pavé numérique à droite (sinon ça ne marche pas), relâcher le Alt et hop, le É apparaît.

Quelques uns des codes que j’utilise le plus : 

0199 pour le Ç
0201 pour le É
0156 pour le œ
174 pour le «
175 pour le »
0153 pour le ™
0174 pour le ®
0169 pour le ©
0160 pour l’espace insécable (que ce salaud d’éditeur de notes sur H&F fait disparaître, grrr)

Et pour le reste, j’utilise la table des caractères :

Menu Démarrer / Programmes / Accessoires / Outils système / Table des caractères.
(NB : Je me suis programmé un raccourci clavier pour le lancer directement sans avoir à me fader tout le menu.) 

Table des caractères

Dans cette petite application, on trouve une tripotée de caractères dont on ne sait que faire (c’est beau l’unicode) et pour une partie d’entre eux, on trouve l’indication que j’ai ici entourée en rouge : le « raccourci » (c’est un bien grand mot) clavier à saisir pour obtenir directement le caractère.

Sinon, on sélectionne les caractères souhaités, et on fait un classique copier-coller.

C’est comme ça que je fais de jolies frises. 

jolie frise
↓ 

₪ ₪ ₪

 

Une alternative consiste à activer, dans Word™, l’option Majuscules accentuées. Ensuite on tape son texte et avec un peu de chance Word propose alors de corriger les mots où l’accent manque. Si vous tapez « Elèves » il proposera « Élèves ». Si vous tapez « A demain », il s’en satisfera et il ne vous restera plus qu’à vous taper à la main le « À » par l’une des méthodes proposée ci-dessus.

Pour activer l’option en question, Menu Outils choix Options… onglet Édition (notez l’accentuation dans le choix Word !) puis cochez Majuscules accentuées en français.

Options Word

 

Bon courage !