[32] cerveau droit contre cerveau gauche : c’est du 50/50

La connerie du moment, entendue un peu partout à propos des élections internes chez les Verts.
Vous savez : Cochet et Voynet arrivés dans un mouchoir de poche (NB : rien à voir avec une note récente où était question de Kleenex©), 2 voix d’écart sur les quelques milliers de suffrages, à tel point que l’on n’ait pas dévoilé – et j’ai trouvé ça judicieux malgré la curiosité qui me taraudait – lequel des deux était arrivé légèrement en tête.

Rien à dire à cela.

Non, ce qui me fait hausser les sourcils, c’est quand j’entends les journalistes demander : « cela ne signifierait-il pas que les militants ont du mal à faire la différence entre deux candidats très proches ? ». Mais quelle ânerie ! Éventuellement s’il y avait eu un fort taux d’absention ou de suffrages non exprimés, on pourrait éventuellement tenter cette interprétation (de manière générale, j’ai toujours trouvé douteux toutes les analyses visant à considérer globalement les résultats d’un vote comme un message passé par les Français, comme si ce n’était qu’une seule entité qui se disait « tiens, je vais voter un dizième de Chirac et trois douzièmes de Jospin, une pincée d’extrème gauche et une bonne louche d’extrème droite ».
Certes, Voynet et Cochet défendent des lignes proches, mais chacun de ceux qui ont voté pour l’un ou l’autre se sont exprimés et ont fait un choix. Pourquoi sous-entendre que ces choix n’en sont pas ? Osa-t-on lâcher la même connerie en Italie quand Prodi a battu Berlusconi d’un chouïa, ou moins récemment quand le décompte des voix en Floride permit de proclamer G.W. Bush vainqueur devant Al Gore ?

Groumpf…

[30] De l’existence de Dieu

Partie I

Lu dans le journal ce petit fait divers en provenance d’Ukraine. Dans le zoo de Kiev, un homme s’introduit dans la cage aux lions en criant : « Dieu me sauvera, si Dieu existe ».
Une lionne probablement agnostique lui a sectionné la carotide.

Partie II

Ce week-end sur France Inter, une émission sur la vulgarisation scientifique. Vient le passage sur Dieu et la science, on parle des créationistes, qui évidemment provoquent l’exaspération de la docte assemblée. Un paléontologue s’emporte : « m’enfin, quand même, les fossiles, bla bla… comment peut-on soutenir que le monde n’est âgé que de 6000 ans ? »
Tss tss… Si Dieu créateur de toute chose existe, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas capable de fabriquer un monde ayant l’apparence d’un truc vachement plus vieux. Si ça se trouve, le monde n’existe que depuis hier. Drôlement bien fichu non ?

[29] Connaissance du monde

Prologue

La première fois que je suis allé en Bretagne, c’était avec mes grands-parents. Ils m’emmenèrent, ma sœur et moi, dans leur Peugeot©, au Village Vacances Famille de Beg Meil.
Vous imaginez un Paris-Beg Meil en Peugeot ©1974, avec des gamins, un pur bonheur que mes grands-parents devaient savourer, pas mécontents d’enfin être à la retraite pour bien profiter de leur petits-enfants.

— C’est bientôt qu’on arrive en Bretagne ?
— Pas encore les enfants, un peu de patience…
— Ça y est, on est en Bretagne ?
— On est encore sur le périphérique, les enfants…
(Quelques heures plus tard…)
— Quand est-ce qu’on arrive en Bretagne ?
— Ben on est en Bretagne déjà !
— Ah bon ? Et pourtant, les publicités sont toujours en français !

Voilà, j’avais 7 ans, et allant à Beg Meil, je pensais que les Bretons parlaient breton.

Propos

Ceci n’est qu’un préambule au sujet que je voulais vraiment évoquer. J’aurais pu titrer cette note « Les voyages forment la jeunesse » ou encore « qu’est-ce qu’on peut croire comme conneries sur l’Étranger » – et je mets une majuscule sur Étranger pas seulement pour souligner mon penchant maniaque pour les majuscules accentuées mais aussi pour signifier que mon Étranger recouvre tant les personnes que les lieux, de manière générale : ce qu’on ne connaît pas, qui est étrange(r).

Toilettes à la TurqueAinsi, lorsqu’à 20 ans, j’allais avec ma chérie d’alors en voyage en Turquie, j’avais un peu mûri, et je devais en principe être mieux armé pour appréhender l’étranger, sans trop d’idées préconçues idiotes. Pour autant, si je n’harcelais pas le conducteur de notre charter en faisant régulièrement demander à l’hôtesse si c’était bientôt qu’on décollait (question pourtant fort à propos vu qu’on est arrivés avec 5 heures de retard, et qu’on s’est retrouvés dans la merde pour trouver un hôtel – mais n’anticipons pas trop !), pour autant, j’étais persuadé que pendant ces trois semaines en Turquie, j’allais devoir me résoudre à déféquer systématiquement sur des toilettes à la turque.

Et bien figurez-vous que je fus doublement surpris. Même doublement agréablement surpris.

D’abord, parce que la plupart des WC sont à l’européenne, voilà, avec lunette et tout le tralala. On peut s’asseoir tranquillement et lire Le Guide du Routard – Turquie pépère, pour apprendre à compter en turc (fastoche), comme en France.
Je ne dis pas qu’on ne tombe pas parfois dans certains lieux sur les fameux WC à la turque, mais ma foi, cela arrive aussi en France et on s’en accommode.

Ma deuxième surprise fut de constater que ces WC différaient toutefois légèrement de ceux que j’avais la coutume d’utiliser dans mon pays natal, en cela qu’ils étaient munis d’un petit tuyau en plastique relié au réservoir et dotés d’un petit robinet. Je me suis d’abord interrogé sur l’usage de ce bitoniau : machin pour la vidange ? système anti-débordement ? avant de comprendre (ou d’apprendre) que les musulmans utilisaient de l’eau pour se laver le cul après avoir déféqué, plutôt que du papier, et que le bitoniau bricolé était donc une petite douchette de fortune prévue à cet effet.
(Pour info, un bon musulman se torche avec la main gauche et n’utilise donc la droite pour manger ou serrer la main. Je n’ai pas d’info sur les tolérances accordées aux manchots. Je recommande également de malgré tout se laver la main gauche après l’opération, ne serait-ce que pour manger des kebabs de la main droite et des frites simultanément de la main gauche. Burp.)

Il y eut donc la phase de découverte.
La phase de compréhension.
Puis vint donc la phase d’expérimentation : voyons donc voir ce que ça donne.

On prend le tuyau, on ouvre son robinet (faut se tortiller un peu pour ne pas foutre de l’eau partout) et puis on vise (à l’aveugle, précisé-je à l’attention des personnes ayant une mauvaise perception tridimensionnelle et des contorsionnistes) le trou du cul. Ouhhh c’est froid !
Bon… comme le jet n’a rien d’un Kärcher©, on est obligé d’y mettre du sien. En clair : se mettre le doigt dans le cul pour nettoyer. La toute première sensation du doigt rencontrant un peu de caca mou n’est pas forcément ragoutante, mais après tout, tant qu’à essayer, autant faire les choses jusqu’au bout, et ne pas tergiverser. Figurez-vous qu’une fois le gros de la merde enlevé (NB : les choses se passent probablement différemment selon qu’on fait plutôt caca mou – vous mangez trop gras – ou caca dur – vous ne mangez pas assez de fibre), l’anus étant une zone érogène, la pratique n’est pas désagréable – au contraire. Et puis reconnaissons également que quand on se lave sérieusement, le cul est bien propre, et le risque de marques jaunâtres au fond du slip est réduit à quasi nul, sauf si la nourriture turque vous file la tourista, mais c’est une autre histoire.

Le papier toilettes, fourni, ne sert plus qu’à se sécher les fesses, plus la peine d’en utiliser des tonnes, c’est écologique.

L’essayer, c’était donc l’adopter, et jusqu’à la fin de mon voyage en Turquie, je profitais donc pleinement des toilettes turques (les vraies), avec la satisfaction très bobo d’avoir, en touriste évolué, su adopter une coutume locale.

De retour en France, il m’arrive fréquemment de ne pas avoir à ma disposition cette petite douchette. Ayant eu l’occasion d’acheter pour mon chez-moi un nouveau chiotte, j’ai cherché à trouver un modèle similaire. Et bien si on recherche via Google des WC avec douchette, on ne tombe que sur des bolides japonais truffés de technologies qui soufflent de l’air frais, diffusent un programme radio, et calculent votre espérance de vie par IRM de votre étron.

Vous comprendrez dans ces conditions que je sois un farouche partisan de l’entrée de la Turquie dans la Communauté Européenne.

Épilogue – I

rouleau de papier toilettesMa connaissance sur l’art subtil de l’after-défécation a fait un progrès inattendu en lisant le résultat d’un étrange sondage dans un magazine, concernant la façon dont chacun avait l’usage de se torcher le cul. Une large majorité des sondés procèdent en allant de bas en haut (c’est d’ailleurs la méthode fortement recommandée pour toutes les femmes, afin d’éviter d’approcher de vilains germes de leur proche muqueuse vaginale, NDLR), puis se répartissaient – je n’ai plus les chiffres en tête – ceux qui procédaient dans les deux sens et ceux qui allaient de haut en bas.
Moi, à cet époque, je faisais justement partie de cette dernière catégorie, et un océan de possibilités s’est ouvert devant moi en un instant. Depuis, j’appartiens à la deuxième catégorie. Je me torche bi(-directionnel).

Épilogue – II

Sur mon lieu de travail, il y a quelques mois, se sont mises à apparaître dans les toilettes collectives de l’étage des bouteilles d’eau vides. Enfin, une bouteille d’eau vide. Je me suis d’abord dit « Tiens, la femme de ménage a laissé par inadvertance une bouteille de produit d’entretien » (mais c’était j’en conviens une hypothèse absurde) puis « Ça doit être quelqu’un qui était venu remplir sa bouteille au robinet qui l’aura oubliée » et puis un jour, la bouteille ne fut plus vide et ce n’est qu’alors que j’ai compris (je suis un peu dur de la comprenette, ami lecteur, toi tu auras sûrement déjà deviné de quoi il était question vu que mon billet ne parle que de ça) qu’il devait y avoir parmi nous un bon musulman qui tenait à se laver les fesses comme il est de coutume, et que faute de bitoniau, une bouteille faisait l’affaire.

Décidément, moi habituellement si imaginatif, il fallait vraiment qu’on me mette le nez dedans pour que je progresse dans ce domaine. J’ai donc à nouveau adopté l’usage de la bouteille d’eau, même si ce n’est qu’occasionnellement. Parce que je n’y pense souvent que trop tard. Si la bouteille est moins pratique que le petit tuyau, elle a l’avantage de pouvoir être préalablement remplie d’eau tiède, ce qui rend le contact sur les fesses assez plaisant.

J’ai notamment pris l’habitude de procéder ainsi tous les jours où je vais rejoindre mon amante, afin que mon cul soit propre si l’envie lui vient de vouloir l’embrasser. Et l’envie lui prend plutôt souvent. Et je m’en réjouis à chaque fois ostensiblement.

[28] Ketchdown

Lu récemment un article sur Heinz qui va procéder prochainement à la fermeture de 20 usines et licencier dans la foulée environ 2 700 personnes, poussée dans cette charmante direction sous la pression d’un puissant actionnaire qui voudrait qu’augmentent encore la marge, les bénéfices, le rendement.

 

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Ainsi va notre monde, sous la pression de certains hommes obnubilés par le pouvoir et la puissance. Cet actionnaire a probablement déjà dû gagner plus d’argent qu’il ne pourrait jamais en dépenser (j’entends : pour en profiter personnellement, se payer de chouettes vacances au Groënland, faire dorer à l’or fin son porte brosse-à-dents, acheter un berlingot d’adoucissant Fraîcheur de pommier parce que l’autre va être bientôt vide, etc.), mais il en veut encore, et tant pis si pour un homme plus riche, on en fait 2 700 plus pauvres. Qui devront probablement faire quelques restrictions sur le ketchup, mais c’est probablement quantité négligeable.

 

Jusqu’à quand ?

PS1 : Le visuel défend une toute autre cause que celle qui transparait dans ce message mais je me suis qu’après tout peu importait.

PS2 : en cherchant cette image, je suis tombé sur une autre qui me rappelait que John Kerry, candidat démocrate malheureux aux E.U., était marié avec madame Heinz. Démocrate (de demos, le peuple, et crate, le pouvoir). 

[27] Testostérone à bloc

[Comme mon inspiration n’est pas toujours au rendez-vous en cette période troublée, je vous ressors avec le soleil revenu ce petit texte gratté durant l’été 2003.]

Ça fait déjà quelques semaines que ça me démange.
Oui, quelques mois, même, rapport à ces mois de mai et juin qui furent si doux. Plein de touristes autour de moi, à la sortie du bureau. Des filles plutôt jeunes. Courtement vêtues. D’habitude, je réserve mes élans libidineux vers des créatures plus mûres, s’approchant de la trentaine, mais cette année non, je me sens un ogre affamé de chair fraîche.

Toi petite fille blonde, tu dois être allemande, n’as tu pas envie que je te plaque contre le sol, histoire que tu embrasses doucement le sol parisien comme le Pape en visite. Un Avé, et toi par terre. Je remonte les quelques centimètres de ta mini-jupe pour faire apparaître ton cul.
Tu portes un string, ça ne m’étonne pas.

Ton sexe, par contre, est presque « nature », pas d’épilation, ou juste le maillot. Je vois ta vulve gonflée, j’écarte avec un doigt le mince bout de tissu (merci Lycra®), ce qui me permet au passage de sentir que tu es toute mouillée.

Schön Paris, ma tour Eiffel se plante au sommet de ton arc de triomphe. Autour de nous, les badauds forment un petit attroupement. Tiens, les japonais rapporteront cette année quelques clichés qui changeront de l’ordinaire.
Quelques uns nous donnent la pièce. Quand j’aurais lâché mon foutre dans ta chatte, mein Liebe, quand tes cris de plaisir se seront mélangés aux coups de klaxon, nous irons boire une bière.

[26] Vos luttes

Vu dans le journal, une publicité contre le tabac, ou plus exactement en vue de promouvoir la journée mondiale sans tabac. On peut discuter des heures – et plus encore – sur l’intérêt des ces journées mondiales qui se succèdent et se multiplient, pour n’aboutir qu’à un grand brouhaha de l’actualité.

« Aujourd’hui, vendredi 12, bonne fête à toutes les Ludivine, les James, les Hectorette, 11ème anniversaire de la mort de Jean-Denis Dumoulin, journée mondiale des femmes gauchères, du paludisme chronique et de la non-prolifération des dictatures. »

On pourrait en discuter des plombes, mais ce n’est pas du tout mon propos.

medium_journeesanstabac.jpgVoilà, c’était juste pour vous dire que cette image (voui, sur mon burp, je parle d’Images à l’occasion), et bien quand je l’ai trouvée dans mon journal, je l’ai regardée. Mon regard s’est d’abord porté sur le narguilé, puis sur le slogan, pour finalement remonter sur les volutes.

J’étais sûr que les volutes allaient dessiner quelque chose, mais sachant cela, il m’a tout de même fallu un effort de concentration pour enfin voir apparaître des brumes de mon cerveau la faucheuse.

Une fois qu’on l’a vue, évidemment, on ne voit qu’elle.

Je me suis dit que cette image devait être mal faite (que la zone du bas capture trop le regard, que la dimension – pleine page – ou que la pliure du journal empêche une vision avec suffisamment de recul), mais pour confirmer ma théorie, j’ai besoin de savoir si, vous aussi, vous n’avez pas vu l’image tout de suite.

Hum ? Alors ? qu’est ce que vous en dites ? (drôlement interactif ce burp.)

(Ouais je sais, le cul c’est un peu plus vendeur, je m’y remets.) 


PS : j’ai ramé un peu pour vous trouver cette image. J’ai commencé par chercher sur le site dont l’adresse est indiquée sur la publicité. Site même pas actualisé. Lamentable ! J’ai googlé un peu, j’ai cherché sur le site de l’agence de pub qui a signé la campagne – en travaux hélas). Bref. J’ai fait chou blanc. J’ai fini par sortir ma carte bleue pour acheter en ligne une version PDF du journal, pour en extraire à la mimine l’image en question. Vous pouvez cliquer dessus pour la voir en grand, profitez. Quelle abnégation, hein ?