[26] Vos luttes

Vu dans le journal, une publicité contre le tabac, ou plus exactement en vue de promouvoir la journée mondiale sans tabac. On peut discuter des heures – et plus encore – sur l’intérêt des ces journées mondiales qui se succèdent et se multiplient, pour n’aboutir qu’à un grand brouhaha de l’actualité.

« Aujourd’hui, vendredi 12, bonne fête à toutes les Ludivine, les James, les Hectorette, 11ème anniversaire de la mort de Jean-Denis Dumoulin, journée mondiale des femmes gauchères, du paludisme chronique et de la non-prolifération des dictatures. »

On pourrait en discuter des plombes, mais ce n’est pas du tout mon propos.

medium_journeesanstabac.jpgVoilà, c’était juste pour vous dire que cette image (voui, sur mon burp, je parle d’Images à l’occasion), et bien quand je l’ai trouvée dans mon journal, je l’ai regardée. Mon regard s’est d’abord porté sur le narguilé, puis sur le slogan, pour finalement remonter sur les volutes.

J’étais sûr que les volutes allaient dessiner quelque chose, mais sachant cela, il m’a tout de même fallu un effort de concentration pour enfin voir apparaître des brumes de mon cerveau la faucheuse.

Une fois qu’on l’a vue, évidemment, on ne voit qu’elle.

Je me suis dit que cette image devait être mal faite (que la zone du bas capture trop le regard, que la dimension – pleine page – ou que la pliure du journal empêche une vision avec suffisamment de recul), mais pour confirmer ma théorie, j’ai besoin de savoir si, vous aussi, vous n’avez pas vu l’image tout de suite.

Hum ? Alors ? qu’est ce que vous en dites ? (drôlement interactif ce burp.)

(Ouais je sais, le cul c’est un peu plus vendeur, je m’y remets.) 


PS : j’ai ramé un peu pour vous trouver cette image. J’ai commencé par chercher sur le site dont l’adresse est indiquée sur la publicité. Site même pas actualisé. Lamentable ! J’ai googlé un peu, j’ai cherché sur le site de l’agence de pub qui a signé la campagne – en travaux hélas). Bref. J’ai fait chou blanc. J’ai fini par sortir ma carte bleue pour acheter en ligne une version PDF du journal, pour en extraire à la mimine l’image en question. Vous pouvez cliquer dessus pour la voir en grand, profitez. Quelle abnégation, hein ?

[25] Monomaniaque

Razzye Hammadi, président du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), était ce matin l’invité de Questions directes sur la tranche 8-9 sur France Inter. Le Parti Socialiste ayant tenu la veille son Bureau National, devait accoucher du fameux projet. Les journalistes étaient évidemment avide de savoir si Fabius avait tapé sur Royal qui avait tapé sur Lang qui avait tapé sur Strauss-Kahn qui avait tapé sur Montebourg qui avait tapé sur Emmanuelli qui… Des questions de fond importantes, quoi. Le quoi on s’en fout, ce qui compte c’est le qui.

Hammadi avait donc été choisi par France Inter pour commenter cette actualité toute chaude (attendu que les discussions s’étaient prolongées la nuit pendant plus de 8 heures, je suppose qu’ils n’avaient aucun « éléphant » à se mettre sous la dent, vu qu’ils étaient probablement en train de piquer un roupillon). Verbatim : « (…) les querelles de présidentiables, les mesures préconisées par le projet, qu’en pense la jeune génération (…) ? »

Vous pouvez, si vous avez raté ce beau moment de radio, aller le consulter sur le podcast de France-Inter, mais en voici un résumé :

– Le journaliste (Pierre Weil) : Vous avez lu le projet (…) ?
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : Oui (…)
– Le journaliste (Pierre Weil) : Vous allez le voter (…) ?
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : Nous répondons (et ça fait rire) « notre candidat, c’est le projet »

Voilà ce qui sera la ligne de conduite d’Hammadi, annoncée dès le début de l’interview. Suivent quelques questions sur le fond du projet, puis, après tout ce temps perdu à – essayer de – parler de question de fond, ça démarre :

– Le journaliste (Pierre Weil) : Justement, quand on parle de Ségolène Royal en ce moment, on dit qu’elle a vraiment compris … [à noter que le justement ne fait pas référence à Ségolène Royal dont il n’avait pas été question pendant ces quatre premières minutes ]
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : Écoutez … l’ensemble des présidentiables … le projet … refondation de la République … [ belle tentative de revenir sur le fond, qui va vite déplaire à Pierre Weil ]

– Le journaliste (Pierre Weil) : mais restons en 2006…Est-ce que Ségolène Royal ne dit pas tout haut ce que tout le monde au PS pense tout bas ?
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : Je pense que Ségolène Royal constitue un espoir pour la gauche [Ah ! il prononce le nom, il n’évite pas le sujet… On espère que ça va rassasier le journaliste. On est trop optimiste], ne serait-ce que … victoire de la gauche … sondage … Les sondages ne font pas une élection… projet … débat … chaque candidat…

– Le journaliste (Pierre Weil) : Vous n’êtes pas naïf …
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : … vision de la démocratie … Président monarque …

– Le journaliste (Pierre Weil) : Mais est-ce que vous estimez que Ségolène Royal… ?
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : … droit d’inventaire … famille socialiste … congrès … vous me disiez « elle » … ils font tous ….

– Le journaliste (Pierre Weil) : Mais personne n’en parle [la bonne phrase était « Mais les médias ne reprennent pas les déclarations des autres présidentiables du PS », les auditeurs auront rectifié d’eux même] ! Ségolène elle …
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : oui … on parle … bureau national …

– Le journaliste (Pierre Weil) : Et maintenant, vous allez soutenir quel candidat ?
– L’interviewé (Razzye Hammadi) : Je vous le redis [en effet, cf. ci-dessus] notre candidat est redoutable (…) c’est le projet … blablabla

Ici le journaliste se plaint de la langue de bois. Bizarre, non ?

Bon. C’est pas demain la veille que le projet sera aussi bandant que Ségolène. 

[23] Et la tendresse, bordel ?

Découvert dans le journal du 30 mai, ce fait divers entre Bernadette, « jolie femme de 46 ans » et son jeune amant de 27 ans, Luc. Luc vit en couple, et devrait être père dans 2 mois. Dans ces circonstances, Bernadette considère qu’il serait raisonnable de mettre un terme à leur relation, qui dure pourtant depuis plusieurs années. Lui voudrait que ça continue.

« Luc m’a appelé vers 23 heures, raconte Bernadette, je suis allé le chercher à la gare RER de Neuilly-Plaisance. Nous étions contents de nous retrouver. À la maison, nous nous sommes fait des bisous, des câlins, puis nous avons bu du vin grec, et on a fait l’amour. C’était un peu violent, mais j’étais consentante. J’avais acheté des mezze chez Picard. Il est venu manger nu, sur mes genoux. Là, j’ai commencé à lui dire qu’il fallait qu’on se quitte. »

Je ne sais pas si vous connaissez le vin grec, mais le retzina c’est assez dégueu. Je ne sais pas si ça déclenche des envies sodomites ou si ça favorise « l’amour violent ». Faudrait que j’essaye. Pour du sexe courtois à la française, préférez un Saint-Amour.

Bernadette poursuit son récit : « (…) Je lui ai dit que j’avais une arme à la maison. Il a voulu la voir, il a joué avec, faisant semblant de tirer au plafond. Puis il l’a posée sur le matelas. On a recommencé à faire l’amour. À un moment, il a repris l’arme, me l’a posée sur la tempe. Là, pour moi, tout a changé. C’était comme un viol. On est là, on n’est pas là… On ne peut pas expliquer avec des mots cette sensation. J’ai attendu qu’il éjacule… »

C’est ce qu’on appelle tirer un coup ?

medium_hand-in-hand.jpg« La suite est très floue, reprend-elle. Luc est descendu boire un verre. Lorsqu’il est remonté, j’ai tiré. Il y avait beaucoup de sang. Je voyais toutes ces choses, le sang, mais je ne me rendais pas vraiment compte, c’était irréel. Je me suis retrouvée avec une hache à la main, je lui ai retiré les bras et les jambes. Un peu après, je me suis couchée, j’ai dormi deux heures. J’avais gardé une main de Luc dans la mienne…»

Vous avez bien saisi. Juste une main, séparée du bras. Ce détail me la rend extrèmement touchante, vraiment. Elle en a pris pour vingt ans, la Bernadette. Si j’avais été dans le jury, elle s’en serait mieux sortie.

Bon. Peut-être est-ce une manipulatrice.

Enfin, en tout cas, en voilà une qui sait couper court à une relation. 

[22] Sortie des artistes

Une grosse publicité lumineuse qui se faisait la malle ce week-end. Probablement pour être remplacée par un Orange géant.

medium_adieu_ft.2.jpg

Je cherche quelque chose de spirituel à dire. J’ai essayé de faire un cliché amusant, en voyant ce que je pouvais masquer comme lettre pour arriver à quelque chose de subtil, du genre Elliot Erwitt. Mais je ne suis arrivé à rien. Je n’ai même pas pensé à prendre la photo avec le feu pas vert. J’aurais habilement titré « Passage à l’orange ». Raté. Ça sera pour une autre fois. Bon, c’était un peu insolite à voir en tout cas.

[21] Centre du monde

medium_nombril_pj.2.jpgAh ! voilà une publicité qu’elle est jolie.

Remarquez cet érotisme larvé. Un ventre musculeux, une peau bronzée, une petite demoiselle jaune (en bas à droite, par les phéromones attirée).

Une image qui m’a instantanément plu (il faut dire que je développe un léger fétichisme du nombril).

En revanche, pour ce qui est de l’efficacité du message… j’émets quelques réserves. D’abord, ce n’est généralement pas « moi » qu’on recherche dans les pages jaunes (bon, mon voisin, mon quartier, ça le fait). Deuxio, mettre le consommateur potentiel face à ses défauts – ici, l’égocentrisme – est toujours délicat. Surtout quand le message incite à persévérer.

Non ?

[20] Merci Hexaspray

medium_hexaspray.2.jpgJ’avais une angine
Mais elle est partieeee
Ce sens à ma vieeee
Il n’est plus en vieeeee

(J’avais oublié la richesse des rimes Téléphonées.)

Angine ! Casse toi tu pues, tu m’fous les glandes.
(et marche à l’ombre)

Bon, ben voilà, je tiens à remercier le collutoire Hexaspray qui une fois de plus fait des merveilles. Pour moi qui n’aime pas le pastaga, c’est une horreur à se pulvériser dans la gorge, mais je pense que c’est une bonne motivation pour guérir. En tout cas, voilà au moins un produit plus efficace que les pastilles Bidule ou Trucmuche vendues à prix d’or et ne servant pas à grand chose à part faire oublier 5/10 minutes qu’on a la gorge enflée.

NB : il semblerait que le conditionnement en France soit légèrement différent de celui en vigueur aux États-Unis (notre illustration).