[1105] Esprit de Noël

Des soldats de plomb mettent en joue une poupée, les yeux bandés, dans un peloton d'exécution

Trouvé dans Next, le supplément mensuel à la noix de Libération :

J’ai arrêté de croire au Père Noël quand j’avais six ans.
Ma mère m’a emmenée le voir dans un grand magasin, et il m’a demandé mon autographe.

— Shirley Temple

[1103] Petit matin

Un homme pénètre une femme, les deux ont le sexe épilé, la femme enserre les testicules de l'homme dans sa mainJe me réveille un peu trop tôt ce samedi matin alors que j’aurais bien besoin de récupérer de cette semaine courue à un train d’enfer.

Mon sexe est dur et impatient, sans doute réveillé par la baise de la veille avec ma femme qui mit fin à une trop longue période où seule ma main calmait un instant mes ardeurs, dans la solitude de la nuit.
J’ai en tête l’image de mon sexe, coulissant en cadence dans le sien. Hier, de la main gauche, j’en encerclai la base, accentuant ainsi les sensations sur mon gland gonflé à l’entrée de sa chatte ; de la main droite, glissant sous sa cuisse, je branlais doucement son bouton en alerte. Ce matin, pendant que je me frotte sur la couette, je change les bobines de mon cinéma mental et je vois Lucie qui m’attend à quatre pattes sur son lit blanc, puis Salammbô qui ouvre la bouche pour que je vienne baiser sa gorge.

Les envies sont là. Seul le temps manque.

[1102] C’est pas de la tarte

C’est pas de la tarte, c’est de la tarte Tatin. Autant dire qu’on ne parle pas tout à fait de la même chose.

Suite à un défi lancé par Miss Bolly, et relevé, je vous propose donc ma recette de Tatin en images. C’est parti !

Préparer une pâte brisée (au robot ménager)
On commence donc par faire une pâte brisée on ne peut plus classique. 200 g de farine, 100 gramme de beurre ramolli (s’il sort du frigo, un léger coup de micro onde fait très bien l’affaire), une pincée de sel, un peu d’eau).
Moi, je la fais au robot, et elle est toujours excellente. Interdit de remplacer ça par de la pâte industrielle (même pur beurre), ça n’a rien à voir.
La pâte brisée qui doit reposer une demi heure
Une fois que la pâte forme une belle boule, je la prends dans les mains, je la couvre d’un peu de farine, et je la laisse reposer à l’air libre une bonne demi heure, largement le temps de m’occuper de la suite.
On épluche 6 belles pommes à tarte (j'ai pris des Canada en l'occurrence)
Éplucher 6 belles pommes, de celles qui conviennent bien aux tartes. Par exemple, des pommes Canada – notre illustration.
J’épluche toujours mes fruits et légumes sur du papier journal (de préférence de gauche, mais la PQR fait aussi l’affaire).
Moule à manqué + sucre + beurre salé
C’est là que ça commence à devenir sérieux. Tapisser un moule à manqué qui supporte le feu de sucre, ajouter un peu de vanille, et environ 50 g de beurre salé. Oui, du beurre salé, comme ça, ça fera une sorte de caramel au beurre salé, trop mortel (pour les artères, ouaich).
Les pommes disposées sur le moule
Ça, c’est la partie que je maîtrise le moins. Je découpe des quartiers de pomme plutôt gros, je les dispose côté extérieur vers le bas, ensuite, je complète avec des bouts pour densifier la surface de pomme de façon aussi égale que possible (je ne suis pas sûr d’être très clair).
Le moule à manqué est ensuite placé sur feu moyen
Une fois que tout est en place, je place le moule sur feu moyen et je laisse le feu faire son œuvre tout en surveillant (attention, le caramel, ça peut brûler et après, forcément, c’est moins bon). L’opération dure une bonne vingtaine de minutes.
Hum... Les pommes délicieusement caramélisées
Déjà, il faut une bonne dose de sang froid pour ne pas tremper les doigts dans les pommes délicieusement caramélisées.
Laisser l’ensemble refroidir un peu.
On étale la pâte
Étaler ensuite la pâte aux dimensions du moule (logique, quoi), sachant qu’elle n’a pas besoin de bord.
(Avouez que ça vous excite, de voir un mâle un rouleau à pâtisserie entre les mains !)
Poser la pâte sur les pommes
Poser ensuite la pâte sur les pommes. Ici, je découpe la pâte sur le bord du moule, puis je replierai délicatement la pâte tout autour du bord.
Enfourner à 200°C et laisser cuire
Enfourner à 200°C et laisser cuire jusqu’à ce que la pâte ait une belle couleur dorée (ça prend 20~30 minutes)
La tatin terminée
Il faut démouler la tarte rapidement à sa sortie du four, à l’aide d’un plat de service de la bonne dimension (je n’en ai plus alors j’ai pris un moule à tarte plus grand, mais c’est moins joli), d’un geste vif. Hop !
Surtout ne pas attendre que ça refroidisse, parce que le caramel durcit rapidement, et après, les pommes collent au fond du moule.
Notez que j’ai eu chaud, hein, quelques minutes de plus sur le feu et mon caramel devenait noir (là, il est juste un peu sombre par endroit, mais pas autant que ne le laisse croire la photo).

Je ne vous montre pas de photo du plat dévasté par les convives auxquels cette tarte était destinée, ce serait salaud.

Je vous laisse donc saliver sur la photo de la tarte encore intacte (et c’est salaud, aussi).

[1101] Bat for Lashes au Trianon (c’était hier soir !)

Bat for Lashes avait été un de mes coups de cœur du festival Rock-en-Seine cuvée 2007 et à la faveur d’un tout nouvel album plutôt agréable (The Haunted Man, sorti en octobre), j’ai eu envie de revoir cette charmante anglo-pakistanaise (je rectifie l’information erronée de mon précédent article) sur scène, d’autant qu’elle se produisait dans une petite salle et que je trouve ça toujours plus agréable de pouvoir apercevoir les artistes sur scène autrement que sur un écran vidéo.

Bat for Lashes - The Haunted Man

À la sortie de ce concert, deux questions fondamentales se posent :

Natasha Kahn est-elle un sex symbol ?

 

Lecteur attentif, vous saurez que j’ai un faible mille fois avoué ici pour les brunes avec un carré court à la Louise Brooks. Le visuel ci-dessus étant assez contractuel de la coupe de cheveux actuelle de la chanteuse, et bien qu’il s’agisse d’un carré un peu plus long que celui de Louise Brooks, il est évident qu’elle marque déjà des points sérieux dans mon désiromètre. Notez qu’elle était déjà très mignonne avec ses cheveux longs.

Sur scène, elle est apparu dans une austère robe grège, descendant bas sur les jambes (à tel point que je ne vis jamais ses pieds, mais hélas je n’étais pas bien placé pour cela), col cheminée. Une très jolie robe, vraiment. Mais n’était-elle pas faussement sage ? C’est la question qui m’agitait pendant tout le spectacle (je vous rassure, je l’écoutais aussi chanter). Car cette robe était un peu transparente, voyez-vous, et elle ne laissait rien ignorer de son ensemble de lingerie noire (austère – faussement sage ???) ni du galbe de ses jambes. Et elle dansait. Et parfois, d’un geste élégant, elle empoignait sa robe et la faisait remonter, dévoilant alors… je-ne-sais-quoi (je n’étais pas bien placé pour le voir, savez-vous ?).

Et puis elle portait un bijou, du genre ethnique, évoquant un attrapeur de rêve, mais plus long, dont la dernière plume, tout en bas du collier, se plaçait très exactement à la hauteur de son sexe. Plume qui s’agitait en murmurant à mon œil décidément lubrique « regarde comme délicatement je caresse ce clitoris ». Non, vraiment, je prête à Natasha des pensées qui sont les miennes, en plus cette sage enfant a dédicacé une chanson à sa mom (qui, je pense, était dans la salle), elle n’allait donc pas se comporter comme une furie.

Natasha danse sur scène et vibre visiblement sur les beats marqués de son batteur. Elle sourit. Elle est heureuse. Elle nous dit Merci (en français dans le texte), éconduit avec un tact infini un fan lui déclarant « Natasha I love you! », et nous remercie d’être une « peacefull audience » (un public paisible), ce qui semblait être un compliment dans sa bouche mais que j’ai trouvé légèrement vexant (de fait, nous avons eu droit à un rappel réglementaire, 3 morceaux, mais pas un chiche de plus).

J’ai réussi à trouver cette photo de Mauro Melis sur le site Sound of Violence (qui m’a aimablement autorisé à la reprendre) qui illustre parfaitement mon propos : la transparence de la robe, le bijou dont la dernière plume oscille devant le bas du triangle noir, et – ô merveille – elle montre aussi les pieds que j’ai cherché, en vain, à apercevoir lors du spectacle mais je n’étais pas correctement placé pour y parvenir. Je l’imaginais parfois pieds nus, je la rêvais avec des chaussures sexy. Finalement, ses chaussures sont à l’image du reste, sages et sexy à la fois.

BAT FOR LASHES performing in Paris. November 2012 Le Trianon © Mauro Melis

Du coup, je n’ai pas vraiment la réponse à ma question. Natasha est sexy, à n’en pas douter, mais est-ce un sex symbol ou juste une petite fille sage qui s’offre des frissons en flirtant avec quelques audaces, il faudrait tester pour savoir.

Bat for Lashes est-elle une pop star ?

Comme je l’indiquais dans mon compte rendu de R.E.S., on prête souvent à Bat for Lashes des influences de PJ Harvey, Siouxies ou Kate Bush. Soyons franc : le grand admirateur de Piiiiidjay que je suis a du mal à mettre les deux donzelles sur le même plan.

J’écoute avec un plaisir certains les deux albums de Bat for Lashes que j’ai dans ma discothèque, et j’ai passé un bon moment au Trianon, mais je n’arrive pas, dans son œuvre, à repérer un morceau qui dépasse tous les autres, ou tout du moins qui me secoue, qui me bouscule. White Chalk m’avait bouleversé et six ans plus tard, je chavire toujours en écoutant The Mountain, Grow grow grow ou The Piano. Alors que dans Two Suns je serai incapable de vous dire le titre de mon morceau préféré (qui fut pourtant interprété sur scène) simplement parce que ça n’est qu’un morceau parmi les autres et qu’il a juste un petit truc de plus. Mais entre une bonne faiseuse (ce qu’est incontestablement Bat for Lashes) et une génie (Piiiiiiidjééééééééé), il y a un écart que j’ai trouvé hier soir parfois cruel (et BfL amène sur scène quelques instruments bizarres, mais semble maladroite devant son petit engin à sample – j’ai entendu à la sortie du concert des personnes porter un jugement bien plus cruel sur ce moment précis du concert qui manquait, il faut bien le reconnaître, de maîtrise, BfL fait de la scène une grotte, au travers de la scénographie, mais ne trouve ni la poésie ni la folie de Camille – cette Camille, j’ai vu son dernier concert, c’était une pure merveille).

Du coup, je n’ai pas vraiment la réponse à ma question. Natasha a du talent, à n’en pas douter, mais est-ce une pop star prête à laisser dans le paysage indie-pop-folk une trace qui marquera sa génération, ou se contentera-t-elle d’un succès d’estime et de l’aura portée sur elle par quelques célèbres (et géniaux, pour le coup) amateurs tels Björk ou Thom Yorke, il faudrait un peu plus de temps pour le savoir.

P.S. : à l’occasion de la mise à jour de cet article avec la photo live de Natasha, je complète en disant qu’on voit que Bat for Lashes fait de la musique « sage » à l’âge moyen du public, nettement plus proche du mien qu’au concert de Florence & the Machine dont je sors… mais c’est une autre histoire !

[1100] Tu veux ma photo ?

Saisissante image parue dans le Libé du jour (et probablement d’autres journaux) à l’occasion des affrontements dans le bocage autour du projet de construction d’un aéroport en région nantaise.

A Notre-Dame-des-Landes, samedi. Tout comme la veille, les forces de l'ordre dépêchées pour évacuer les sites occupés se sont heurtées aux opposants au projet d'aéroport. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
À Notre-Dame-des-Landes, samedi. Tout comme la veille, les forces de l’ordre dépêchées pour évacuer les sites occupés se sont heurtées aux opposants au projet d’aéroport. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)

Je ne sais pas ce que cette image vous évoque, moi, j’ai l’impression qu’elle s’est échappée d’un Star Wars mâtiné de Mad Max.

J’imagine qu’il lui dit :

— Je suis ton père !

Que vous inspire cette image ? Quel dialogue imaginez-vous entre les deux protagonistes ?