[1098] Des seins sur les planches

Sur les conseils de l’épicène Camille, je suis allé au théâtre voir les Rêveries d’une jeune fille amoureuse d’Arthur Vernon. La pièce s’annonçait comme pas banale, peuplée de jeunes filles donnant généreusement de leur personne et traitant d’un sujet pour le moins ambitieux : l’érotisme et le désir féminin.
Mais il ne s’agissait pas d’une pièce pornographique, comme on peut en trouver au théâtre Chochotte, non, il était question ici d’érotisme feutré avec une caution intellectuelle (la pièce avait été présentée à Avignon). La caution intellectuelle, c’est très important. Cela permet d’accéder au plaisir des masses tout en gardant son rang (j’avais fait cette expérience très étonnante en allant voir un soir un John Woo à la Cinémathèque, et j’avais été scié de voir le public enthousiaste applaudir à la fin ce – certes, bon – film d’action, alors qu’on peut s’offrir des sensations du même ordre en allant voir Cliffhanger à l’UGC Normandie).

Je me suis demandé si c’était une pièce à voir avec une amante, comme amuse-bouche, ou avec ma femme, pour la titiller, l’emmener sur un territoire où elle ne se sent pas trop à l’aise, et qui sait, lui donner un peu plus de confiance. J’ai fait le choix du couple, en lui réservant la totale surprise sur ce qui l’attendait (j’aime bien lui organiser des soirées surprises clé-en-main). On a commencé par découvrir une excellente crêperie (vu qu’on avait peu de temps, une crêperie était plus pertinente qu’un restaurant traditionnel).

Et puis, plongée au théâtre. J’observe, avant que l’on entre dans la (petite) salle, le public, disparate. Un groupe de jeunes filles, des couples de tous âges, des hommes qui m’ont semblé seuls. Je me fais tout petit en apercevant un homme croisé la veille à La Musardine où Camille arrosait la sortie de son bouquin Sexe Libris alors que j’y étais, moi, au bras d’une autre femme que ma légitime.

Affiche du spectacle « Rêveries d'une jeune fille amoureuse »

Je n’étais pas loin de penser, en sortant de la salle, que l’argument le plus solide, pour aller voir cette pièce, était le plaisir de se rincer l’œil pour pas trop cher (on trouve des places à partir de 12 €). Mais ce serait faire un procès un peu trop expéditif à cette œuvre qui mérite une critique plus nuancée.

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Les actrices

Pour reprendre les propos de Camille, les actrices, sur scène, n’ont pas froid aux yeux. Camille ajoute « ni ailleurs », suggérant par là, je suppose, qu’elles sont également des chaudes du cul, mais c’est faire affront à leur travail d’actrices, il me semble. Certainement, il faut pour elles qu’elles soient à l’aise avec leur corps et leur sexualité pour représenter un tel spectacle, mais je ne les ai pas senties vraiment vibrer des scènes érotiques mimées (les baisers sur la bouche étaient plein de retenue, et les tétons – si l’on peut s’y fier comme marque d’excitation – pas vraiment érigés). Je ne prétends pas que mon observation de spectateur vaille vérité, qui sait ce qui se passe dans leur tête quand elles miment un 69 lesbien sur scène ?

Je prends ici le parti de vous faire partager mon avis de spectateur sur leur performance, mais également mon avis de mâle sur le charme qu’elles dégagent à mes yeux. J’assume mon côté intello-voyeur, en quelque sorte. Dans l’ordre de l’affiche :

Julie Rihal joue la jeune fille rêveuse. Elle a un très joli visage, doux, qui correspond bien à son rôle d’ingénue (quoi que non dépourvue d’une imagination lubrique), un très joli corps (avec des petits seins comme je les aime) et elle ne rougit pas quand elle se retrouve crument exhibée entièrement nue, le sexe (presque intégralement épilé, Usclade, je m’en désole pour toi !) mis au centre de nos regards via un étrange bidule (je n’ai pas trouvé plus précis pour le décrire) métallique sur lequel elle est presque empalée. Son rôle est peu bavard ; pas facile, du coup, de transmettre les émotions, nombreuses, qu’elle est censée ressentir. Du coup, elle surjoue parfois et prend des poses qui m’évoquent les actrices expressionnistes du temps du cinéma muet. Elle est si séduisante qu’on lui pardonne tout.

Thaly joue l’idole. Un rôle entièrement muet, si ma mémoire est bonne. Danseuse de formation, c’est elle qui interprète donc l’essentiel des chorégraphies du spectacle. Disons-le franchement : ni la musique, ni ces danses ne m’ont transportées (globalement, j’ai trouvé les séquences musicales trop longues et un peu trop bruyantes). Superbe corps, mais qui n’a pas réussi à m’émouvoir (était-ce lié au creux de son personnage très « sois belle et tais-toi » ?)

Malgré la très jolie photo sur le site de LSF (cf. ci-dessous), je n’arrive pas à me souvenir des personnages que Clémence de Mey interprétait sur scène.

En revanche, je me souviens très fort de Kahina Tagherset (encore une jeune femme splendide) qui cabotine sur scène mais m’a tapé dans l’œil dans une séquence mise en musique par Gainsbourg, où elle interprétait une sorte de Jane Birkin avec un peu plus de seins, malmenée par une Gainsbourette très imaginative pour ce qui est de ruiner votre garde-robe.

Corinne Wellong est, indiscutablement, celle qui, sur scène, impose le plus sa présence. Charismatique, elle semble aussi être l’éminence grise de la troupe (j’ai lu qu’elle écrivait une partie des textes, mais je ne suis pas sûr qu’il s’agissait de textes de cette pièce). Que les autres me pardonnent, c’est surtout grâce à elle que je n’avais pas l’impression d’être à un spectacle de fin d’année d’une classe de terminale Bac Pro option cheerleaders. Maigre compensation, c’était celle qui cognait le moins fort sur mon cerveau reptilien d’érotomane.

Je n’identifie pas non plus Chloé Vegan (quand je la cherche sur Google, je tombe sur une chef cuisto végétarienne américaine) ni Anne-Fleur Saconney (mentionnée sur LSF – l’une a peut-être remplacée l’autre dans le casting). Était-ce la fée cochonnette (hélas, le rôle le plus ridicule de toute la distribution) ?

Il ne me reste plus qu’à parler d’Arthur Vernon, l’auteur de la pièce qui y joue aussi un rôle, outrancièrement grimé en femme, celui de la mère de la jeune fille amoureuse et de ses deux sœurs délurées, incarnant de façon résolument grotesque la prétendue vertu devenant plus perverse que la perversité qu’elle est censée débusquée. C’était drôle, mais ça manquait, comme l’ensemble de la pièce, de finesse.

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Et la pièce, dans tout ça ?

Je fais les choses un peu à l’envers, je parle des acteurs avant de parler de la pièce. C’est que ma pensée est à l’image du spectacle auquel j’ai assisté : confuse. Oniriques, érotiques, burlesques, les séquences se succèdent et font de la pièce un objet composite. Ce n’est pas cet aspect foutraque qui me dérange, plutôt le fait que dans la succession des saynètes, rares sont celles qui ont su exciter mon cerveau (et j’emploie à dessin le verbe exciter pour ses multiples connotations). Camille, dans sa chronique, indiquait qu’il/elle avait eu, comme d’autres spectateurs, à plusieurs reprises, envie de se masturber pendant le spectacle. Pour ma part, je veux bien croire que j’étais partiellement inhibé par la présence de ma femme à mes côtés, mais pas une seule fois, même dans les (trop rares) scènes que j’ai trouvées sensuellement réussies,  je n’ai eu l’once d’une érection. C’est d’abord avec le cerveau que je bande.

Quant au message véhiculé, il est un peu lourd, Monsieur Vernon. Par deux fois, on nous assène que la jeune pucelle confond amour (ce qu’elle croit ressentir pour l’idole) et désir (ce qu’elle ressentirait effectivement). Ok. Pour le reste, le message « la sexualité, c’est pas sale et c’est ludique » mérite peut-être d’être répété (« Je pense qu’environ un quart du public ressort du spectacle en ayant un peu ouvert ses perspectives sur la sexualité » déclare Arthur Vernon à Camille ; si c’est vrai, c’est tant mieux) mais ne me semble guère plus élaboré que « pas beau la guerre ».
Quand même, j’ai aimé cette mise en scène d’un passage d’Hernanie avec une double interprétation : d’un côté, un couple en costume dans une interprétation digne du Français, de l’autre, un couple nu donnant une interprétation beaucoup plus charnelle (et, finalement, réaliste), des propos amoureux tenus par les personnages.

Une mention spéciale pour les costumes, tous très réussis, de la chemise de nuit sage aux tenues « d’époques » en passant par les tenues fétichistes (dont une panthère zentaï très … miaouuuu).

 

Mon bilan, plus que mitigé, vous l’aurez compris : j’ai un peu de mal à me départir de l’idée que ce spectacle est d’abord une belle occasion de se rincer l’œil (et ça me semble, en soi, un motif suffisant pour faire le déplacement). Pour ce qui est du message, en revanche, j’aurais apprécié des prétentions un peu plus hautes.

Effet retard ? Le lendemain, toutefois, le souvenir diffus de ces corps voluptueux, pour certains désirables, me hantait doucement.

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Références complémentaires

Vous trouverez des informations sur le spectacle, les actrices (et même un interview radio) sur le site de LSF-radio.
J’ai trouvé aussi une page de présentation de Thaly (l’idole) et de ses diverses activités (modèle, danseuse…).

[1097] Effrayant !

Cela t'effraierais-tu, lieutenant Colbert ?

Une courte recherche m’a permis d’identifier Venturi comme étant l’auteur de ce dessin extrait de l’album L’amour à la hussarde. Les dessins sont soignés, mais le texte m’a fait mal aux yeux.

Cela ne vous effrayez-vous pas non plus un peu, amis lecteurs ?


Source illustration : Old Erotic Art

[1096] Frères La Morale

J’aimerais, à l’occasion, revenir sur les propos de Virginie Despentes à propos d’une déclaration de Lionel Jospin concernant le mariage homosexuel, propos repris par trois burpeuses que je lis, mais pour l’heure, je me limiterai à une courte réaction aux propos de l’UOIF à propos du mariage homosexuel.

L’UOIF a rappelé sur son site internet son opposition au mariage gay, en mettant en garde contre les conséquences que pourrait selon elle avoir sa légalisation. «Si le mariage entre deux personnes de même sexe devient une norme, alors toutes les revendications, même les plus incongrues peuvent, un jour, devenir une norme, au nom du même principe d’égalité», écrit l’organisation, proche des Frères musulmans. «Qui pourra délégitimer la zoophilie, la polyandrie, au nom du sacro-saint amour ?» poursuit-elle.

Source : Libération

On pourra noter la très médiocre rigueur démonstrative, ou tiquer sur le gros mot zoophilie (et ensuite, d’un raccourci aussi médiocre que l’UOIF, dire que pour les musulmans, homosexualité = zoophilie), mais moi, ce n’est pas ça qui m’a fait tiquer dans cette déclaration. C’est le mot polyandrie.

J’en profite pour rappeler au passage que polygamie ne signifie pas la possibilité d’avoir plusieurs femmes mais plusieurs conjoints. La polygamie se divise donc en deux options : polygynie (plusieurs femmes) et polyandrie (plusieurs maris).

J’aimerais donc bien qu’on m’explique en quoi la polyandrie serait plus incongrue que la polygynie.

quatuor n&b
Bonne nouvelle, je l’apprends à l’instant, il n’est pas nécessaire d’être marié pour baiser à plus de deux. (En revanche, il faut toujours un dérogation du pasteur si on veut ajouter une chèvre ou un poulet à nos ébats.)

[1094] Horaires de nuit

Il est pas loin d’une heure du matin. Elle est blottie contre moi, sur mon scooter, dans l’air frais et humide de l’automne parisien. Moi, au bas du ventre, une envie que je ne repousserai pas à un moment plus favorable. Il est tard, certes. Nous n’avons aucun endroit où aller, certes. La fatigue arrivera bientôt qui me terrassera, sans doute. Mais pour l’heure, ma préoccupation se résume en une phrase : trouver un endroit pour la baiser, et vite !

Quand tu as mis ma main sur ce sexe prêt à se donner, ma confiance a redoublé. Je me fichais de ce que tu penserais, s’il y aurait une autre fois, si nous allions conclure. Je sentais ta faim, je voulais y répondre et prendre plaisir de ce don de soi et de son corps.

Comme la météo n’est pas clémente, il n’est pas question de nous envoyer en l’air dehors – et un minimum de confort est requis. Je songe un instant à aller dans un club où l’on puisse s’enfermer à deux, mais nous n’avons pas le dress code qui nous autoriserait autre chose que le Moon, lequel ferme en semaine à 2 heures du matin : trop court. Cette hypothèse vite écartée, celle d’un hôtel semble la plus raisonnable (pour autant que quelque chose puisse être raisonnable dans ce récit). Nous sommes à proximité d’un hôtel où je suis allé deux fois déjà, dont le nom à lui seul est un programme. Complet. Nous reprenons le scooteur, j’erre quelques instants dans les rues qui défilent, et je me dis qu’il faut adopter une démarche plus rationnelle pour aboutir, vite. Je m’arrête, sors mon calepin électronique, rubrique hôtels et je commence par mon préféré. J’appelle le fameux hôtel R***.

— Auriez-vous une chambre libre, ce soir ?
— Pour tout de suite ?! me répond le veilleur de nuit, un peu interloqué.
— Oui ! pour cette nuit !
— Eh bien… (un bref silence…) il y a la chambre chinoise qui est libre ce soir.

J’en crois à peine mes oreilles. J’étais prêt à prendre n’importe laquelle des chambres, et seule la meilleure est libre !

— Parfait ! On arrive dans un quart d’heure.

* * *

Quelques heures plus tôt, je n’avais jamais encore vue Salammbô même si nous avions échangé des courriels enflammés sur la possibilité qu’on baise ensemble, basée juste sur des aspirations semblables, mais sans la moindre garantie de compatibilité physique. Après quelques rendez-vous esquissés mais qui n’avaient pas pu se concrétiser, nous profitons d’une soirée où, par une heureuse coïncidence, nous sommes tous les deux réunis pour faire connaissance. Nous nous étions échangés des SMS avec quelques éléments vestimentaires qui m’ont permis de l’identifier d’abord, et elle de me reconnaître ensuite à mon regard scrutateur et néanmoins souriant. Nous prenons un verre ensemble, et discutons pour la première fois de vive voix. Elle me semble prudente, hésitante à faire le plongeon de la déclaration de papier à l’acte de chair, mais de mon côté, je n’ai pas envie de me poser de questions, je fonce, je pose ma main sur elle, une hanche, une fesse, une cuisse. Je constate que, si elle reste réservée, elle n’émet aucune protestation et ne recule devant aucune de mes avances. Si mes yeux ne disent pas « ce soir, je vais te bouffer toute crue ! », c’est que le nerf optique a dû subir une avarie grave dans ma boîte crânienne en surchauffe.

La soirée touche à sa fin, je touche Salammbô à ma faim et – ô coïncidence – elle n’habite pas très loin de chez moi. Le prétexte est donc tout trouvé pour que je la raccompagne. Elle est à côté de moi, près du scooter, et avant de lui tendre le casque passagère, je l’embrasse à pleine bouche.

* * *

Arrivés dans la chambre, nous nous sautons immédiatement dessus.

Pénétrer dans cette chambre m’a littéralement glacée de plaisir. Je voulais être nue, offerte, plein de sensualité. Tes délicieux baisers réveillaient en moi ce côté Sauvage, déterminé. Je voulais t’appartenir complètement…

Nous nous faisons face, sur le lit, nos bouches se dévorent tandis que nos mains, fébriles, plongent sous nos vêtements à la recherche avide de chairs nues. Les vêtements, un à un, se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la pièce et il ne faut pas longtemps avant que le buste de Salammbô se retrouve, sous la lumière tamisée de la chambre, exposé à mon regard brillant. Deux seins fermes (« Ils sont à la taille de ma main ») et sensibles, aux tétons extraordinairement développés qui replongeraient tout homme normalement constitué au stade oral. Par ailleurs, je ne suis pas le seul à avoir envie de téter ; Salammbô n’a pas traîné et s’est rapidement arrangée pour avoir mon sexe à portée de bouche. Elle me suce avec gourmandise tandis que je déboutonne nerveusement ma chemise pour me retrouver bientôt aussi nu qu’elle.

On s’enlace (…). Mon chemisier que tu déboutonnes, ma bouche sur la tienne, qui devient souple moins crispée, mon soutien-gorge qui tombe, mon sein gauche saisi par ta main qui le presse à atteindre ta bouche. Je retire alors mon chemisier, tu m’aides à retirer mon jean. Je me redresse et frotte mon visage rapidement sur ton jean, à l’endroit où je voulais être depuis quelques heures déjà : en face de ta queue, Humm… Je veux la voir, la goûter. C’est finalement toi qui ouvres le bal, tes coups de langue et tes doigts qui s’enfoncent dans mon jardin secret.

Faut-il y voir quelque atavisme de mâle bourrin, mais moi, quand je suis confronté à une chatte trempée (je veux dire : un jardin secret bien arrosé), j’ai assez vite envie d’y sentir ma queue coulisser, au diable les préliminaires traditionnels.  J’ai très envie de la pénétrer, et je le lui dit : « je veux te prendre en levrette ».

J’aime ce moment où je fais connaissance avec un gland, un beau dard, qui me pénètre, tout doucement, glissant sur les parois de mon vagin, qui vibre à chaque palpitation. J’étais heureuse et excitée de te voir prendre ton pied, en me voyant heureuse d’être excitée. Bref, le fameux cercle vicieux. J’aime également regarder mon corps, sous l’emprise de l’autre, se donnant parfaitement. Je tourne souvent la tête du côté droit, pour te regarder faire, savourer ce torse qui se bombe, tes mains qui s’agrippent, et mes fesses qui claquent.

Il n’y a pas loin de ma demande à la mise en pratique, le temps qu’elle se mette à quatre pattes pendant que je déroule sur mon sexe impatient mon préservatif.  Je pose mon gland à l’entrée de sa chatte, je pose mes deux mains sur ses hanches et je m’enfonce doucement la première fois, puis, progressivement, plus vite en cherchant doucement à creuser ma trace de plus en plus loin dans sa matrice.  La cadence est donnée et nous perdons elle et moi le sens de la mesure quand je la vois écarter ses fesses et s’enfoncer, sans que je lui ai rien demandé, un ou deux doigts, dont les ongles sont peints d’une délicieux rouge luxure, dans son cul. Prometteur, me dis-je à ce moment là…

Je n’ai jamais autant apprécié la position missionnaire que ce soir-là. (…) Le reflet de nous, sur ce miroir, me faisait doublement contracter. Je voulais être l’homme pour te prendre. Je voulais être cette 3ème personne pour nous savourer dans ce tableau, en me branlant délicieusement. Ton sexe s’emboitait dans ma chatte, comme naturellement. Je voulais plus !
Est-ce avouable de vouloir plus, une première fois ? Est-ce légitime de donner si facilement une première fois ?

Elle n’eut pas besoin d’avouer (nos amours étaient de toute façon illégitimes), et elle eut plus. Moi-même, je pris plus encore. Elle me donnait, elle me donnait, et je prenais tout.

À un moment, elle me demande l’autorisation de jouir. Voilà bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Pour moi, il n’y a que dans les relations D/s où il est question de demander à son maître/sa maîtresse l’autorisation de jouir. En tout cas, pour moi, la jouissance de l’autre est un droit inaliénable, et je ne me sens d’autant moins en droit de l’autoriser que, pour moi, c’est une des plus belles récompenses que mon amante puisse me donner, jouir dans mes bras. C’était donc comme si elle me demandait « puis-je te faire plaisir ? » Que pouvais-je faire sinon bafouiller un « mais oui bien sûr, quelle question ! »

Je me sentais comme une geisha, offerte aux bons plaisirs de son hôte. Les jambes écartées, sur le bord de le lit, ton sexe qui va et vient en moi. Cette permission est primordiale, parfois, pour moi. J’en ai besoin pour appuyer cet orgasme que je sens venir en moi, tout en retenue, progressif. Ton Oui a anéanti le peu de matière à réfléchir que j’avais à ce moment précis et à cette heure tardive de la nuit. Je t’ai accordé mon orgasme privilège, celui où l’esprit parle avant le mental, qui ralentit la respiration, au point de l’arrêter et d’où l’on revient extrêmement comblé, nourri, serein, pas vidé mais satisfait et encore demandeur !

Merci pour tant de sexe, de volupté, de magie et de toi. (…) Ta queue rutilante, offerte et délicieuse (comme je l’aime). Le reflet de nos ébats, ton beau cul de mâle en action, ta queue qui me remplit et mon cul offert à tant d’interdits.
J’ai apprécié tes cadences endiablées, tes grognements excitants et tes coups de langue gourmands. J’étais une chose dans tes bras, une femme ravie.

une main féminine aux ongles vernis plonge dans un jean entrebaillé vers le sexe d'un homme

Que puis-je simplement ajouter, sans faire trop souffrir ma modestie légendaire devant tant d’éloges (un jour, peut-être, je renoncerai à l’orgueil) ? Simplement, chère amante, que si tout le plaisir n’était pas pour moi, il fut en tout cas fort bien distribué entre les deux acteurs de cette nuit insensée.

[1093] Toyboy

Libre de mes mouvements, j’ai proposé à Jérôme qui l’est moins ce dimanche soir une sortie au cinéma. Il me répond qu’il est tenté, qu’il va essayer de se libérer, et peu après que, sauf contretemps de dernière minute, il sera là.
S’en suit une longue négociation sur le quoi et le où. Pas question de voir un film trop captivant, plus ce sera nul, mieux ce sera. Lui a quelques préoccupations en tête, a besoin que le choix soit crédible et acceptable aux yeux de sa femme (c’est à dire qu’il faut que ce soit un film susceptible de l’intéresser lui, mais pas elle). Il essaye de me traîner devant Ted mais je fais de la résistance et on opte pour Paperboy qui pourrait être un peu plus sexuel. Jérôme me propose le MK2 Bibliothèque, pour ses fameuses banquettes à accoudoir escamotable, idéales pour un couple d’amoureux et plus idéales encore pour un couple d’amants lubriques.
Il faut savoir qu’à cette heure, Jérôme et moi ne sommes pas encore amants. Enfin si. Nous sommes amants, tout dans notre comportement le prouve, mais nous n’avons pas fait l’amour.
Je lui demande « Tu me veux en jupe avec collants ou pantalon ? » mais lui refuse de choisir et me laisse trancher. Ce sera jupe, malgré le froid et la pluie.
En revanche, ce salaud m’envoie l’ordre suivant « Je t’interdis de voir ma queue ce soir ».
Lors de notre précédent rendez-vous, je n’avais qu’effleuré, du bout de la pulpe du doigt glissé sous son boxer, son sexe chaud et gonflé, mais c’était insuffisant pour en sentir une des veines saillantes et palpitantes qui courent le long de sa hampe. Lui n’avait pas pu atteindre ma chatte, j’y avais fait obstacle et, par la suite, j’ai conçu de la colère contre ces limites que je m’étais mises, ces barrières que je n’avais pas su lever pour accueillir les offensives concupiscentes de mon assaillant joueur et affolant. Ce soir, j’en fais le serment, je n’écouterai que mes envies.

Dans le courant de la soirée, il m’envoie un SMS rassurant confirmant sa présence, puis celui indiquant qu’il est en route. Je suis plus près, j’arriverai la première.

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Sur place, je prends les deux billets, lui envoie un sms informatif et j’attends qu’il apparaisse. Je commence – je recommence – à imaginer ce qui va pouvoir se passer dans cette salle. J’aime la capacité surprenante que ce garçon a pour, l’air de rien, me glisser une phrase à l’oreille qui me fait l’effet d’une grenade dégoupillée qui explose simultanément dans mon cerveau et dans ma chatte.

Le voilà qui arrive. Il me fait un baiser maladroit, pose sa main sur ma hanche et nous nous dirigeons vers notre salle. La séance précédente n’étant pas terminée, nous attendons dans le hall, trop entourés pour nous livrer à l’indécence de nos envies. Sur une vitrine, une succession de jambes de femmes dessinées, nous comparons nos goûts respectifs ; j’en devine deux sur les trois de son tiercé.
Vient le moment où nous entrons. Nous nous plaçons tout au fond de la salle, dans un recoin près de la cabine de projection mais je suis assise sur un siège défectueux (d’ailleurs, point de banquette double, dans la salle où nous sommes) et nous nous décalons donc en zone légèrement plus exposée, impatients que la lumière s’éteigne et que la séance commence. Je lui mets le grappin dessus dès que le noir se fait.
Régulièrement, il se détourne de moi pour regarder le film, ce goujat, alors que j’ai faim de ses baisers et de ses caresses. Et s’il ne met pas la pression, c’est moi qui vais la mettre. Je sens sa main, enhardie, se frayer un chemin vers mon sexe. J’écarte le tissu de mes vêtements pour lui ouvrir la voie. Enfin ! Ce contact, c’est comme un soulagement après la frustration de jeudi dernier où j’avais fait obstacle à ses avances. Je ne sais pas pour lequel de nous deux l’émotion est plus grande car j’entends son souffle s’intensifier. Son index se pose entre mes lèvres et creuse pour les ouvrir, aller cueillir à l’orée de ma chatte quelques perles de cyprine, qu’il vient ensuite porter à sa bouche en me regardant d’un air gourmand. Je me demande ce à quoi il pense en constatant mon excitation si évidente. Le voilà qui repart aussitôt à la pêche, avec deux doigts qu’il suce un à un avec application avec ce même regard provocant. Je crois que je vais défaillir d’excitation devant son obscénité. « Pas sucré. Épicé ! Ta chatte a un goût épicé » me murmure-t-il, tandis qu’à l’écran s’agite Nicole Kidman en Barbie version cougar. Dans mon bas-ventre, la chaleur se diffuse et je vais à la découverte de son sexe.
D’abord, je le caresse de tout son long ; je le sens bien gonflé sous le jean, je le presse.
N’allez pas croire qu’il est resté pendant deux heures la main dans ma culotte. Parfois, il me caressait le dos ou les seins. Parfois, nous regardions distraitement le film.
Le voici reparti entre mes cuisses et qui branle doucement mon clitoris. C’est très aimable de sa part, mais ce n’est pas ce dont j’ai envie. J’ai envie de le sentir en moi et maintenant. J’écarte les jambes, je saisis fermement son poignet et je descends sa main plus bas dans ma culotte. Le message passe très clairement et je sens son doigt (ses doigts ? je ne sais plus très bien, il me dira plus tard en avoir mis deux) franchir l’entrée de mon vagin et s’enfoncer dans mon intimité complètement trempée. Il s’y promène, à son aise. Je n’en peux plus. Je déboutonne sa braguette et je glisse ma main dans son jean. Cette fois-ci, il n’a pas mis de boxer (allez savoir pourquoi je ne suis pas surprise) et j’entre donc en contact directement avec sa queue, chaude et d’une douceur infinie. Son pantalon, notre position, tout cela ne me permet pas de le branler avec vigueur alors je le caresse doucement, j’essaye de me représenter mentalement sa forme, ses dimensions puisque mes doigts sont les seuls yeux autorisés ce soir. Mais ce qui se trame sous le jean de Jérôme n’est rien comparé au cyclone qui s’abat sous ma culotte. Chers doigts fouilleurs, laissez-moi vous présenter : mon périnée. J’entends sa respiration s’accélérer à chaque contraction autour de ses doigts. Ma chatte se resserre en cadence autour ce substitut de queue tandis que mon plaisir grimpe proportionnellement à ma frustration d’être avec lui dans cette salle de cinéma et pas dans un lit. Je n’en peux plus d’impatience. Je veux qu’il plonge sa tête entre mes jambes et qu’il me fasse jouir de sa bouche et sa langue. Je veux de mes mains parcourir tout son corps, caresser sa peau, avaler sa queue et l’entendre soupirer encore.

Je préfère retirer sa main ; je crois qu’en peu de temps, j’aurais pu jouir, dans cette salle, mais pas en silence.

dessin noir et blanc : un homme en smoking fait face à une femme en robe de soirée, les deux très dignes, ne serait-ce la main de la femme plongée dans la braguette de l'homme