[1261] Vous allez prendre cher

On vante souvent les mérites du sexe comme étant une activité source de plaisir gratuite, mais il suffit de gratter un peu pour voir que la société de consommation n’est pas loin.

Certes, on peut s’offrir à la main, sous la couette ou sous la douche (où dans les toilettes du bureau pour les plus érotomanes d’entre nous) assez simplement un orgasme des plus relaxants pour strictement rien (le mouchoir est offert par la maison), mais très vite, on met le doigt dans l’engrenage.
On commence, déjà, par trouver qu’à deux, c’est plus sympa que tout seul et, à moins d’être homosexuel(le), ménopausée, catholique intégriste ou avide de procréation (NB : si vous êtes les quatre à la fois, je verse pour vous une larme de compassion), vous devez songer à envisager un moyen contraceptif. Je vous déconseille la méthode Ogino ou le coïtus interruptus, les cas de ratages de ces méthodes ne se comptent plus (remerciements personnels à Monsieur Ogino sans qui je ne serais pas là pour écrire ces lignes) et vous seriez bon, au mieux pour une pilule du lendemain ($), un avortement ($$) ou au pire, un gnard neuf mois plus tard ($$$$$$$). Vous pouvez aussi décider de prohiber le coït vaginal et ne recourir qu’au coït anal et buccal, mais je pense que les personnes qui font ce choix sont rares (n’hésitez surtout pas à vous signaler via le formulaire de contact en ajoutant vos coordonnées téléphoniques et une photo en pied).
Enfin, si vous êtes l’une des nombreuses âmes égarées traînant sur ce site encourageant la dépravation, vous savez que même en dehors de fins contraceptives, le préservatif a des vertus prophylactiques auxquelles on ne saurait renoncer, en particulier lorsque l’on multiplie les partenaires.

Voilà, vous commencez à peine à baiser pour le plaisir que vous avez mis le doigt dans l’engrenage : vous allez devoir acheter une boîte de capotes, et si ça se trouve, avoir des exigences. « Ah non ! Pas en latex ! », « Ouh la la, ceux-là, ils ne sentent pas bon ! », « Dis monsieur Cadbury, tu ne voudrais pas les faire un peu plus longues, tes capotes ? », etc. Ça reste un peu moins cher que les cigarettes, mais c’est une première ligne dans le budget « sexe ». Pour faire bonne figure, ajouter un peu de gel, pour que ça glisse sans que ça chauffe. Mon petit cul a des goûts de luxe, je ne lui donne que du gel siliconé. Et c’est reparti pour une deuxième ligne sur le budget.

Je peux vous dire que vous êtes déjà sur une bien mauvaise pente. Vous allez finir par aimer ça ! Et n’entendez-vous pas toutes ces sirènes, sur Internet, dans les magazines, qui vous vantent les mérites des sex-toys ? Chères lectrices (on ne va pas se raconter de cracks, l’immense majorité des sextoys sont dédiés au plaisir féminin), combien parmi vous n’ont pas encore leur vibro et ne comptent pas en faire l’acquisition ? (témoignages bienvenus)
Et chers messieurs, combien d’entre vous n’ont pas encore songé à en avoir un dans votre trousse de secours pour faire plaisir à vos amantes (ou pour vous occuper de votre petit cul parce qu’il n’y a pas de raison pour qu’il n’y en ait que pour les gonzesses, merde !) ? Je ne suis pas le dernier d’entre vous (je vous avais présenté une partie de mon attirail à l’occasion de mon « anniversaire »).

Depuis quelques années, l’éroburposphère s’est enrichie par des blogs, très fréquentés, où le récit des frasques érotiques est remplacé par des bancs d’essais de sextoys et autres accessoires. Et il faut dire que face à une offre de plus en plus riche, il devient très utile d’avoir à portée de main ces Que Choisir du cul qui vous permettront de savoir s’il faut craquer pour le dernier Erox VM-15 à triple rotor ou faire plutôt confiance au Smoothaï Gigi-II pour grimper aux rideaux en 67 secondes chrono.

Fini l’amour et l’eau fraîche, j’appartiens désormais à la légion des sexconsommateurs et, pour être franc, je suis plutôt content de la plupart des gadgets dont j’ai fait l’acquisition qui, sans être centraux, apportent toutefois un vrai plus à mes émois luxurieux. Là où je ne suis pas très content, en revanche, c’est devant le prix de ces bidules. Et c’est là un sujet dont ne parlent pas les sites de test, car la plupart profitent de partenariat avec divers sites d’e-commerce qui se réjouissent de voir ainsi mis en lumière les produits dont ils assurent la distribution.
Toujours est-il que je trouve bien souvent les prix disproportionnés, par rapport à ce que l’on achète. Je ne saurais dire si c’est particulier à la France, mais j’ai fait quelques comparaisons et j’ai noté qu’il était parfois significativement intéressant d’aller voir les prix chez nos voisins.

Un petit exemple :

bâillon boule Icicles n°65Ce splendide bâillon boule dont l’article de présentation chez NXPL faisait saliver d’envie une amante.

47 € sur Amazon.fr

48 € sur Kisskiss.ch

40 € sur Espacelibido.com

… 27 € sur Amazon.de (soit de 32 % à 43 % moins cher)

Même en ajoutant les frais d’envoi, ça reste significativement plus intéressant de se servir de ses restes d’allemand pour commander sur le site germanique.

 

Je pourrais multiplier les exemples (une fois encore, on trouve en Allemagne sensiblement moins cher les excellents lubrifiants de la marque – certes, allemande – Pjur) et en tout cas, je ne saurais trop vous conseiller, avant d’investir, de comparer les prix entre plusieurs sites sans hésiter à profiter de l’espace de Schengen et de traverser les frontières : quelques heureuses surprises vous y attendent !

[1257] De chair et de faïence

Je reviendrai très bientôt sur les raisons pour lesquelles ce burp a été quelques temps mis en pause (ce n’est pas la première fois que ça arrive, qui peut dire si c’est la dernière ?).

En attendant, je voulais quand même signaler que – pauses comprises – ça fait neuf ans que je vous raconte ma vie, mon œuvre, en tant que burpeur.

Je crois que j'en ai foutu partout en soufflant les bougies... (photo relativement contractuelle)
Je crois que j’en ai foutu partout en soufflant les bougies…
(photo relativement contractuelle)

Merci à tous pour votre fidélité !

[1255] Cimetière des amours

Premier chant

La légende dit que quand elle sent sa mort arriver, une histoire d’amour entreprend un long et douloureux voyage dans le cerveau pour aller rejoindre le cimetière des amantes disparues, où elle s’allonge une dernière fois et, dans un ultime soupir, expire.

Elephant graveyard - Marc Vogon (flickr)

Deuxième chant

Au cimetière de mes amours défuntes, mon cœur pèlerine avec assiduité. Il y a quelques stèles que je ne fleuris guère, me sentant sans doute coupable d’avoir moi-même tué l’histoire qui repose là, que ce soit de manière brutale (couteau planté dans le cœur) ou plus insidieuse, en n’entretenant pas une relation et la laissant mourir de sa belle mort. « Ni remords, ni regrets »
Mais ce ne sont pas les plus nombreuses : à force de mener ma vie de patachon, il commence à y avoir beaucoup d’histoires mortes dans mon rétroviseur. Et comme je suis – plutôt – du genre à m’attacher, my marchande de chrysanthèmes is rich.

(suite…)

[1254] to flirt /flɜːt/ [intransitive verb]

Je ne sais pas si ce point a été scientifiquement étudié, mais il est clair que l’attractivité sexuelle d’un(e) enseignant(e) fait partie des facteurs qui ont un impact sur la motivation des élèves.

Quand j’étais au collège, l’allemand était ma langue vivante 1, commencée dès la 6e, donc, et en 4e j’ai démarré l’anglais en LV2. J’ai eu pendant quatre ans la même professeure d’allemand, une femme pas spécialement séduisante mais sachant habillement doser sympathie et autorité – une main de fer dans un gant de velours – tandis que les deux profs d’anglais qui se sont succédé en 4e et 3e étaient, d’abord une sorte de Pierre Richard avec un accent déplorable, puis une vieille ronchon autoritaire et sans la moindre fantaisie. Résultat des courses, à la sortie du collège, j’étais un bon élève en allemand (du genre 15 de moyenne, pour autant que je me souvienne) et passable en anglais (genre 11/20).

Arrivé au lycée, en seconde, avec les hormones à bloc du jeune homme de 14 ans que j’étais, les choses se sont brutalement inversées. D’abord, je me suis retrouvé avec une jeune prof d’anglais, une brunette dont le visage est aujourd’hui plus que brouillé dans la brume de mes souvenirs, mais qui – et ça, je m’en souviens – figurait, avec ma prof de maths, au panthéon de mon fantasmatoire professoral de lycéen. Ma professeur d’allemand, quant à elle, était une vieille peau plutôt sympathique au demeurant, mais, hélas pour elle, précédée d’une réputation de laxisme que nous nous sommes, avec la cruauté collective dont font montre la plupart des élèves (et, plus généralement, la plupart des humains), empressés de perpétuer. Pour le dire plus clairement : son cours, c’était le bordel.
Le résultat quasi immédiat fut que mon niveau en allemand s’est affaissé de façon nette, alors que, dans le même temps, mon niveau en anglais remontait significativement, tant et si bien que j’ai fini par choisir, arrivé au bac, d’intervertir ma LV1 et ma LV2, avec un relatif succès (j’ai dû avoir environ 13 dans les deux matières, mais sans aucun doute le résultat aurait été bien moins présentable sans cette inversion, sachant que le gros coefficient était évidemment sur la LV1).

Arrivé dans la vie professionnelle, ma pratique de l’anglais s’est trouvée très limitée. Je bossais en France dans une boîte française avec des collègues français et des clients français pour des projets français. Mon contact (professionnel) avec l’anglais se limitait donc à la consultation d’informations techniques sur Internet, et, très exceptionnellement, quelques échanges anglophones à l’occasion d’une collaboration avec une compagnie étrangère.

De projet en projet et de boîte en boîte, ce tropisme frenchie ne se démentait pas jusqu’à ce que j’entre dans ma boîte actuelle, certes française mais avec une forte dimension multinationale. Toujours centré sur la France, mon contact avec quelques collègues étrangers se fit plus régulier. Gros coup de stress quand il a fallu, à l’occasion d’un séminaire réunissant mes homologues européens, présenter mes activités avec un PowerPoint et en parlant anglais, évidemment.

Strip Dilbert

Heureusement, la Direction des Ressources Humaines veillait et elle lança un programme global prioritaire de formations en anglais pour les collaborateurs qui en avait besoin et j’en fus bénéficiaire. Il existait plusieurs formats, celui que je retins pris la forme de cours individuels d’une heure par téléphone. Sur l’interface du site web de la boîte de formation, on réserve, en fonction de ses disponibilités et de celles des différents formateurs, des créneaux Au début, c’était au petit bonheur la chance, puis j’ai compris qu’il était plus efficace de conserver les mêmes enseignants sur la durée ; me sentant plus à l’aise avec des femmes, j’alternais donc entre Mandy, une Anglaise, et Aubrey, une Américaine. La première était rigide et avenante comme une plaque de placoplâtre. Le cours suivait toujours la même structure, les digressions étaient rapidement recadrées, l’humour n’était pas British, il était aux abonnés absents. La seconde était conviviale et libre. Entre deux règles de grammaire, nous nous racontions nos vies, nos centres d’intérêt. Le cadre de la leçon du jour était sévèrement malmené et je ne me faisais pas réprimander si je n’avais pas fini – souvent pour des raisons d’emploi du temps trop chargé – mes exercices préparatoires (pour être honnête, Mandy ne me réprimandait pas non plus, j’imagine que ça faisait partie des instructions pour ménager les clients !).

Je ne sais pas pour quelle raison j’ai mis si longtemps à prendre la décision qui s’imposait : arrêter de bosser avec Mandy pour n’utiliser que mon crédit de leçons restantes avec Aubrey. Je n’ai aucune idée de ce à quoi elle ressemblait, mais j’avais l’impression avec elle de flirter. Ce ne fut pas suffisant pour devenir vraiment fluent mais je suis content des progrès effectués et maintenant je n’ai plus peur de présenter des PowerPoint à mes collègues médusés.

Strip Dilbert n°2 sur powerpoint

Pour finir cette note, deux blagues anglaises pour vous entraîner. Attention, il y a un jeu de mots dans la seconde ce qui requiert un very good English pour comprendre (I’m joking, I’m joking).

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Joke of the Day

Artistic Worth

An artist asked the gallery owner if there had been any interest in his paintings which were on display at that time.

« I have good news and bad news, » the owner replied. « The good news is that a gentleman inquired about your work and wondered if it would appreciate in value after your death. When I told him it would, he bought all 15 of your paintings. »

« That’s wonderful! » the artist exclaimed. « What’s the bad news? »

« The guy was your doctor. »

 

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Joke of the Day

The Minister’s Announcement

The minister of a city church enjoyed a drink now and then, but his passion was for peach brandy. One of his congregants would make him a bottle each Christmas. One year, when the minister went to visit his friend, hoping for his usual Christmas present, he was not disappointed, but his friend told him that he had to thank him for the peach brandy from the pulpit the next Sunday.

In his haste to get the bottle, the minister hurriedly agreed and left. So the next Sunday the minister suddenly remembered that he had to make a public announcement that he was being supplied alcohol from a member of the church. That morning, his friend sat in the church with a grin on his face, waiting to see the minister’s embarrassment.

The minister climbed into the pulpit and said, « Before we begin, I have an announcement. I would very much like to thank my friend, Joe, for his kind gift of peaches … and for the spirit in which they were given! »

[1253] Rorschach

Yes, the bruises on my shoulder are consentual. Deal with it!
En français, ça donne : « Oui, les bleus sur mon épaule sont consentis. Faites avec ! »

Honnêtement, je suis un petit joueur par rapport à ce dont il doit être question dans la carte postale ci-dessus…

épaule tatou