[702] Semaine de la pipe

Après mon billet et quelques réactions enthousiastes parmi mes lecteurs-lectrices commentateurs, je tombe sur ce billet joliment mis en mots chez Délicieuse qui sonne comme un écho de ce que j’ai vécu, mais par les yeux du pendant féminin. Quelques petits détails vous montreront toutefois qu’il ne s’agit pas de la même scène décrite par les deux protagonistes.

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Suivant la brillante recommandation d’X-Addict, je suis allé vendredi au vernissage de l’exposition photo de Laurent Benaïm, où figurait aussi de nombreuses images de Bill Tong, lequel a sorti, aux éditions du Chat Soleil (qui publient également Camille MM), un ouvrage intégralement consacré à la fellation.

Je devais visiter l’expo avec C*** mais il fut (momentanément) arraché à mon affection par un rhume mauvais. J’espérais vaguement VéroPapillon qui, sur le billet d’X, semblait intéressée mais elle avait sans doute mieux à faire ce soir. Finalement, ce fut E*** qui m’accompagnait lors de mes déambulations, mais seulement à mon oreille, par le truchement de mon téléphone. Quant à moi, toujours aussi pathétiquement incapable de nouer un vrai contact dans un milieu inconnu, j’ai tout de même pu échanger quelques mots avec Laurent et d’autres, mais ces échanges sont restés très superficiels. J’ai observé un jeune couple qui s’embrassait amoureusement, la libido sans doute boostée par toutes ces scènes hyper-sexuelles figées à la gomme bichromatée devant nous, une jolie femme (Anglaise ?) dont les regards qu’elle m’adressait faisait rêver mon cerveau ankylosé par cette crainte mystérieuse, enfouie depuis si longtemps en moi qui dit quoi ? qui dit qu’il ne faut pas déranger les gens ? (Faudra que Fiso m’explique comment elle fait. Elle est mon exact contraire sur ce point.)

Histoire d’être raccord avec mon titre, je vous livre donc deux images des photographes sus-cité, consacrées à la fellation.

Faites de beaux rêves !

Une photeo Laurent Benaïm (et un joli regard noir)
Cette petite sauvageonne me rappelle la beauté brune du « Nom de la Rose » (version ciné)

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J'aime bien cette pointe de sein qui se glisse dans le bas de l'image
J'aime bien cette pointe de sein qui se glisse dans le bas de l'image

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Laquelle préférez-vous ?

[701] to blow, blew, blown

Arabesques Intimes by Lobel-Riche (1936)

Elle m’avait dit « je vais te sucer pendant une demi-heure ».
Je m’étais dit que c’était une belle perspective.
Je m’étais interrogé sur notre capacité à tenir cette « distance », tant pour elle (crampe de mâchoire ?) que pour moi (si c’était trop bon, je risquais de jouir trop vite, et si ce n’était pas bon, je m’ennuierais, et si ? et si ?).

Elle m’avait dit « ce sera bon ! »
Je m’étais dit que j’allais lui faire confiance, et que j’allais me faire confiance (après tout, généralement je ne suis pas du genre à jouir vite et je saurai profiter pleinement du moment, sans trop me soucier de la grande aiguille qui trotterait sur le cadran de nos ébats).

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Elle était allongée sur le lit et, frondeur, je me postai à quelques centimètres de son visage, à bonne hauteur pour que ses yeux puissent pratiquement lire la devise embossée sur les boutons de la braguette de mon jean (ça doit dire « toi qui t’aventures ici, abandonne tout espoir » ou quelque chose comme ça). Avec une lenteur qui me faisait piaffer, elle a fait sauter un à un les boutons, caressant mon sexe gonflé encore replié contre ma cuisse. « Je ne devrais pas voir du tissu, ici ? » me fit-elle remarquer à mi-course. Un ou deux boutons de plus et elle engouffra enfin sa main pour aller délivrer de sa douce prison de toile Denim ma queue impatiente, en évalua brièvement, des doigts et du regard la forme, le volume, la douceur, avant de l’engouffrer dans sa bouche après l’avoir décalottée du bout des lèvres.

Non, certes, je n’avais aucun œil rivé sur ma montre ni sur une lourde horloge franc-comtoise qui aurait pu sans choquer contribuer à la décoration de la chambre déjà baroque de cet hôtel « [au] style rétro mais [au] confort moderne », mais nous n’avons pas atteint la demi-heure. Entre temps, mes mains en effet n’étaient pas restées inactives et avaient trouvé, par hasard, vraiment !, une source bouillonnante qu’il convenait de colmater pour éviter tout dégât des eaux.

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Plus tard, elle m’a dit « Allonge-toi ! »
Je me suis étendu sur le lit, de telle façon que je pouvais voir, sur le miroir placé au plafond, mon corps entier à l’exception de la tête. Je trouvais l’image flatteuse, j’avais l’impression, en le voyant sous cet angle inédit, que mon sexe était plus long. Elle prit place sur le côté, agenouillée, l’axe de son corps faisait un angle aigu avec mes jambes. Sa tête, les cheveux mis en chignon au-dessus de mon ventre, de sorte que je ne voyais d’elle qu’un ovale de cheveux blonds masquant ma toison noire, son cul, somptueusement dessiné par la position qu’elle prenait, les jambes repliées, tout cela se reflétait aussi dans le miroir, si bien que je pouvais jouir du spectacle la nuque détendue et les yeux Ô Ciel !, ou bien, en la relevant, je pouvais croiser son regard, regarder ses lèvres glisser sur toute la longueur de mon sexe ou s’aventurer sur mes couilles, laissant alors apparaître mon gland cramoisi luisant de sa salive.

Je lui ai demandé « Et si d’aventure, je sentais que j’allais jouir, que faut-il que je te dise ? »
Ce moment ne semblait pas imminent, mais je préférais prendre les devants et ne pas avoir à poser la question à un moment où je n’aurais plus été capable de comprendre la réponse, car en effet, c’était bon.

Elle m’a répondu « Tu fais comme tu veux », j’ai répondu « d’accord ! » et j’ai compris que j’avais affaire à une ces femmes suceuses qui ne s’offusquent pas de l’âcreté du sperme qui gicle dans leur bouche.

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Concentrée, silencieuse, elle alternait ses jeux de bouche, de langue, de doigts… Parfois sa langue s’aventurait sur ce sillon en relief qui départage le corps en deux moitiés égales, part des testicules et conduit à l’entrée de mon cul, ouvert aux baisers et aux caresses. Parfois elle me branlait avec vigueur et si, d’un même mouvement, sa bouche suçait mon gland, je sentais violemment monter mon plaisir. Elle ralentissait alors, léchait chaque centimètre de la peau délicate de mon sexe (« et pour embrasser le corps tout entier, combien de temps cela prendrait-il ? ») ou tentait de prendre mon sexe au plus profond dans sa gorge, sans arriver toutefois à totalement l’engloutir. J’étais moi aussi plutôt silencieux. Je commentais parfois ce qui était particulièrement agréable, ou bien je lançais quelques conversations, de ce genre de conversation à sens unique où l’autre n’a pas toute latitude pour répondre. Je profitais pleinement de toute la volupté de ce long moment consacré à mon seul plaisir.

Elle reprit un rythme rapide pour me sucer. Sans doute quelques tensions dans mon corps (mes jambes qui se raidissent, mon dos qui se cambre, ma queue qui pulse) lui ont fait comprendre que, lentement mais sûrement, ou peut-être pas si lentement que ça, je m’approchais de l’orgasme.  Oui, ma jouissance arrivait et je ne fis aucun effort pour la retarder. Je laissai sciemment passer le point de non-retour, je grognai, je m’arquai sur mes jambes et sans que ça ne mette en pause les va-et-vient de sa bouche sur ma verge – bien au contraire, elle redoubla d’ardeur – j’éjaculai avec un long râle tandis qu’elle continuait de pomper vigoureusement mon sexe agité de spasmes.

Quelques minutes – oui, minutes – encore après, mon corps tout entier était encore secoué de secousses sporadiques, témoins de la plénitude de mon orgasme, tandis que sa bouche, immobile désormais, maintenait toujours au chaud ma queue palpitante.

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Mise à jour du 5/11/09 : Le point de vue de la demoiselle aux commandes peut désormais être lu sur ce billet.

[699] Retour à l’Overside (3)

Premier épisode ici et second .

Après avoir revêtu une tenue décente (à regret !), nous repartons nous promener dans le club. Nous ne faisons qu’un passage express, de voyeurs pressés, dans le baisodrome, puis décidons de faire un petit round d’observation autour du bar. Un verre à la main, on observe les couples aux alentours et échangeons nos impressions. « Ceux-là, ils te plaisent ? » La clientèle de l’Overside est assez composite, ce que je trouve plutôt agréable. Il y a des couples jeunes et d’autres plus âgés, l’inévitable cinquantenaire grassouillet avec à son bras une jolie blonde de 20 ans (et moi alors ? oui mais moi, c’est pas pareil !), des jolis, des moches, des ordinaires. Sur les tenues, aussi, je croise quelques femmes dont les vêtements s’écartent de la mode normative « sexy » réclamée à l’entrée de nombreux clubs pour des raisons « éthiques ». Les femmes sont belles dans des vêtements qu’elles aiment.

Et ce qui devait arriver arriva : j’ai envie de danser ! Car l’Overside a cette particularité assez unique d’avoir une programmation musicale entraînante. Oh ! pas de sélection hyper-pointue et branchée, on reste plutôt dans le standard mais choisi avec goût et un certain talent pour l’enchaînement. Le No Comment peut en prendre de la graine (je crois que c’est chez eux que j’ai entendu ce qu’il y a pire en termes d’atmosphère musicale). Envouté par je ne sais plus quel hit, j’abandonne donc A*** quelques instants, qu’elle occupe à mater autour d’elle, pour aller me trémousser sur la piste. Lorsque je la rejoins, elle me désigne la « cible » qu’elle a repérée et que je suis chargé de ferrer. Il s’agit d’un jeune couple, charmant tous les deux, lui plutôt élancé, elle fine aussi, eurasienne à la longue chevelure. J’amorce donc le dialogue. Je constate avec plaisir qu’ils y sont ouverts et nous faisons connaissance. C’est la toute première fois qu’ils viennent en club. (…)

Une image de William SantilloNous finissons par trouver tous les quatre une place dans un des salons câlin. Une pièce carrée avec un podium central octogonal, ceint par une longue banquette qui longe les murs. C’est là que nous nous posons. En fait de première expérience en club, c’est surtout une première expérience saphique que la demoiselle recherche, qu’A*** lui offre bien volontiers pour la plus grande excitation de son partenaire et des quelques couples successifs qui s’approcheront du spectacle (signalons au passage une femme habillée avec un look d’institutrice sévère à lunettes, très bandante, mais ayant malheureusement elle aussi mis son hétérosexualité de côté). Personnellement, l’échangisme non participatif m’ennuie un peu (c’est la cruelle contrepartie) ne m’excite guère, ce qui fait que quand le jeune homme, ébouillanté par la scène, n’en put plus et pris sa compagne en levrette, je n’étais pas en état de rendre la pareille à A***. Pas loin de nous, sur le matelas central, un homme gamahuche très longuement sa compagne. Ils ont tous les deux la cinquantaine bien tapée, et je ne les trouve absolument pas attirants. Je me dis à la fois que c’est une bonne chose, qu’ils soient là, parmi les autres couples, à vivre ce qu’ils ont envie de vivre, même si probablement leur expérience restera solitaire, mais aussi que j’aurais préféré un spectacle plus attirant. La question de la sélection à l’entrée d’un club échangiste n’a pas de réponse univoque.

Après cet épisode, nous refaisons un tour du propriétaire, et puis rebelote, le D-J sirène me rescotche sur la piste de danse. Je vois beaucoup de similitudes entre le plaisir de la danse et celui du stupre, dans les deux cas, notre nature charnelle se met au premier plan et derrière, notre cerveau essaye de contrôler ce qu’il peut de la transe qui nous emporte. Je suis dans un club échangiste, un endroit fait pour baiser, et il y a une petite erreur d’aiguillage dans mon cerveau, c’est de danser dont j’ai envie et ma libido semble une nouvelle fois s’être fait la malle. Je propose à un joli couple qui plaît à A*** de s’occuper d’elle pendant que je danse, et bien curieusement, ils déclinent. Je ne sais pas si c’était notre attitude, ou bien l’ambiance globale du club, mais je n’ai pas senti chez les gens une formidable envie de se mélanger, j’avais l’impression qu’au-delà des échanges de regard, chacun avait une vraie difficulté à engager le contact.

Avec A***, nous sommes allés tous les deux dans la zone matelassée pour voir si nous arriverions à nouer un lien « direct » à défaut d’y arriver par des moyens plus diplomatiques (certains diront « civilisés »), mais ça n’aura rien donné.

all girl combo

L’heure arrive enfin où je n’ai plus à hésiter entre peindre danser ou faire l’amour, il est temps de rentrer. Avec A***, nous disons donc au revoir à l’Overside et je me fais cette réflexion qu’il est tout de même étrange que je préfère cet endroit pour sa piste de danse que ces corps à corps. « Swing ! » comme disent les Anglais.

[695] Retour à l’Overside (2)

Le premier épisode est ici.

Abracadabra ! Je poursuis mon récit au présent parce que le passé prétendument simple empèse un peu ce texte que je souhaite plus fluide.

J’avais appris (via Libertango & Lamyss, me semble-t-il) que l’Overside avait récemment ripoliné sa déco et je me demande donc quelles différences je vais constater entre mon souvenir et la (nouvelle) réalité. En entrant, je me prépare donc à faire à A*** un petit tour du propriétaire amendé par ces écarts et, dans l’ensemble, le club est fidèle à mon souvenir, à l’exception de la salle principale. Je la voyais plus grande (notamment le coin canapé « VIP » sur la gauche) et plus ouverte sur la partie supérieure, fermée d’ailleurs ce soir pour cause d’affluence modeste. Je salue chaleureusement le D-J, Steeve, qui, profitant du peu de monde encore présent dans le club à ce moment-là, s’est éloigné un instant de ses platines pour nous faire visiter cette zone (Steeve, si tu me lis : A*** te trouve tout-à-fait à son goût ;-).

Après l’espace musical, petite virée du côté sombre où l’on croise une poignée de couple plus ou moins affairés (et pas trop au goût de mademoiselle). Ça commence à gauche par un assez grand salon avec une sorte de lit octogonal central, entouré de banquettes en vis-à-vis, de l’autre côté du couloir, avec l’unique petit salon qui ferme à clef, mais reste visuellement « ouvert » par le truchement d’un miroir sans tain. Un peu plus loin, le couloir distribue le petit salon « SM » avec une sorte de cage et une croix de Saint-André (A*** n’a pas la tentation d’essayer), la salle d’eau, un vaste matelas surélevé, une pièce étroite comme un confessionnal dédiées aux relations verticales (mais pas exactement dans l’acceptation libertine de ce terme !), puis les deux lits cages séparés par des barreaux, enfin la pièce baisodrome qui termine le labyrinthe.

Sanguine d'Aroldo BonzagniLa visite terminée, pour avoir la paix en attendant que le club se remplisse, A*** et moi nous enfermons donc dans la pièce précédemment citée, à la décoration « zen », très raccord avec notre dîner (symboles Yin & Yang et estampe japonaise). Même si je sais A*** gourmande de fellation, je prends son tour et commence par m’occuper d’elle en enfournant ma tête entre ses cuisses pour une longue conversation avec sa chatte. J’ai d’abord ôté ses escarpins noirs à talons et fait glisser sa culotte le long de ses jambes gainées de Dim-Up dépareillés (en toute honnêteté, il fallait le savoir pour le remarquer dans l’ambiance tamisée habituelle des clubs). Pour le reste, mes mains allaient se débrouiller pour s’immiscer sous sa robe et atteindre les zones si douces à caresser ou à pétrir – oui, oui, pétrir ! Après s’être un bon moment laissée faire, A*** approche sa main palpante de ma queue palpitante qu’elle libère, d’un Z qui veut dire Ziiiip, de l’oppresseur (le lecteur attentif aura compris qu’il ne s’agit pas de Sergent Garcia mais de ma braguette, puis de mon boxer dont l’imprimé à motif geek aurait été condamné par Lib). Je ne sais pas si c’est moi qui étais plus véhément ou A*** qui était plus gloutonne, mais (sans aller jusqu’à la gorge profonde) j’ai eu l’impression qu’elle m’avalait plus loin qu’à l’accoutumée. Délicieux !

Il est temps pour le morceau de latex, mis en embuscade dans la poche de ma chemise, de respirer (assez momentanément, il faut bien le dire) l’air libre. A*** s’allonge pendant que j’ôte mon pantalon avant de m’enfoncer doucement dans son sexe resserré par deux semaines d’abstinence (a-t-on idée ?). Oublions le décorum de la pièce, le confort modéré du matelas qui nous accueille. Mettons de côté la glace sans teint qui permet peut-être à quelques uns de se rincer l’œil du spectacle simple qu’on leur offre. Imaginons que je suis seulement en train de faire l’amour à A***, de me sentir bien entre ses cuisses, d’apprécier sa peau de velours et le galbe de ses seins, d’être ému par les petits miaulements qui s’échappent de sa gorge, de regretter que ses lèvres refusent les miennes et me contenter de baiser son cou ou mordiller son oreille pour fusionner un peu plus avec elle, de sentir ma queue coulisser à l’étroit dans son fourreau et simplement de m’abandonner et jouir.

Je suis un peu dépité de n’avoir pas su prolonger un peu plus longtemps ce moment mais je me dis qu’après tout, la soirée ne fait que commencer, et que si j’aime bien démarrer mes soirées en club par un moment d’intimité rien qu’avec ma partenaire, la suite, mystérieuse, avec ceux que nous ne reconnaissons pas encore, nous attend !

À suivre…

[693] Retour à l’Overside (1)

La dernière fois, c’était le 29 décembre 2003. C’était aussi une première fois ! Pour la première fois, avec mon amante, j’allais en club échangiste.
En réalité, il y avait un précédent, en 2002, avec une autre amante, mais c’était une soirée privée dans un club qui s’appelait à l’époque Le Donjon et qui s’appelle désormais Le Château des Lys, organisée par un canal IRC échangiste que je fréquentais alors, #coquins2000 (ça ne s’invente pas), et même si, en fin de soirée, quelques uns avaient « coquiné » çà et là, l’ambiance était plutôt au copinage détendu.

Cette soirée entre Noël et le Nouvel An, c’était donc ma première plongée en apnée dans un club où, a priori, je ne connaîtrais personne et où il allait s’agir d’établir un contact avec d’hypothétiques « autres ». C’était ma première fois, et c’était aussi la première fois de P***, autant dire qu’il n’y en avait pas un pour tenir l’autre par la main. Ce n’était pas un choix délibéré de notre part, mais pour cette soirée où nous avions l’un et l’autre pu nous libérer, il ne s’agissait pas d’une soirée réservée au couple. Tant pis, nous étions nous dit, et à l’époque l’Overside jouissait d’une excellente réputation (non qu’elle se soit depuis démentie, mais des clubs comme le No Comment ou le Moon City sont désormais des concurrents légitimes). Le choix ne s’était pourtant pas avéré judicieux ; à l’arrivée au club, une sorte de haie d’honneur de mecs en attente de couples (le club laissait entrer les hommes seuls en fonction du nombre de couples présents) nous servit de comité d’accueil, et à l’intérieur du club, nous sentions une certaine tension qui ne fut pas propice à un complet épanouissement. Je jouais le garde-chiourme pour protéger P*** des mains un peu trop baladeuses et nous ne fîmes pas, ce soir-là, de rencontre concluante. Pour autant, nous avions amplement profité du lieu, apprécié sa configuration, noté la qualité de la musique et observé avec délice certaines scènes voluptueuses (en offrant d’ailleurs à qui voulait bien nous voir notre propre spectacle).

Cette expérience en demi-teinte avec P*** avait été suivie d’une autre, quelques mois plus tard, carrément médiocre au Nautilus, tout ça fit que je n’étais pas un grand adepte des clubs jusqu’à ce que ma découverte du voluptueux Moon City vienne changer la donne.

Mais revenons-en à notre (presque) fraîche actualité.

Fort de mon plutôt bon souvenir de l’Overside, j’avais logiquement programmé un passage par ce club dans la tournée découverte des clubs que je proposais à A***. Et malgré son goût pour les milieux à queues, je voulais éviter une soirée trio. Et compte tenu de nos disponibilités respectives, il fallut attendre un bon moment pour arriver à ce vendredi, soirée couple, où nous allions pouvoir nous retrouver.

Je proposais à un couple d’amis de se joindre à nous, pour forcer un peu la main du destin, mais au dernier moment ils annulèrent leur venue. Après un dîner assez léger dans un restaurant japonais honorable (« Shinzu Gozen ») et une rapide visite touristique du quartier Montparnasse-Saint-Germain à scooter, suivi d’une recherche un peu laborieuse de l’entrée planquée de ce club rue du Cherche-Midi (je me souvenais qu’il était un peu planqué, mais 6 ans après ma première visite, je ne savais plus trop à quelle hauteur de la rue la trouver), nous arrivâmes donc à la porte grande ouverte (si, si !) de l’Overside peu après l’ouverture, où nous reçûmes un accueil souriant.

Image non contractuelle, se voulant une illustration de mon goût annoncé pour les brunes à cheveux courts
Image non contractuelle, se voulant une illustration de mon goût annoncé pour les brunes à cheveux courts

À suivre…


Illustration : malgré le « GARAY PHOTO » figurant sur l’image, je n’ai pas réussi à retrouver la source.