[613] Je la damnerai rue de Ponthieu sans concession (épisode final)

Tout vient à point à qui sait attendre.

Laissez-moi vous parler un peu de nos coéquipiers. Le premier couple qui nous a rejoints doit avoir la quarantaine, peut-être un peu plus âgés que moi. Le physique de l’homme n’est pas très attirant. Il a une petite bedaine (non, je ne parle pas de la petite bouée dite « poignées d’amour » que certaines d’entre vous apprécient, je parle de la couche supérieure, celle qui se met derrière le nombril et qui n’est pas préhensible), le crâne très dégarni, des lunettes épaisses qu’il gardera toute la soirée. Il m’a fait tout de suite penser à un personnage d’Erma Jaguar, la bande dessinée d’Alex VarenneErma Jaguar - Les noces d'Erma - Alex Varenne.jpg (notre illustration, que je me suis empressé de scanner, pour en faire la surprise à A*** qui sera la seule à pouvoir dire si, cette fois, l’illustration est contractuelle). Notons à son actif que la queue dont il était pourvu était d’assez belle facture, ce qui le rendait sur ce point également conforme à son jumeau de papier. Sa femme (disons plutôt sa compagne, je suis plutôt bien placé pour savoir qu’on ne va pas toujours dans ces endroits interlopes avec nos si pures épouses…), sans doute un peu plus jeune, était une belle plante, langoureuse et gracile, qui, pour le plus grand plaisir de mes yeux, resta tout le temps chaussée d’une belle paire de longues bottes en cuir fauve. Le deuxième couple devait avoir dans les 35 ans. Une femme qui, d’allure générale, ressemblait à l’autre (même corpulence, même chevelure, longue – quoi que brune, l’autre était châtain je crois). Son compagnon était plutôt beau gosse, le cheveu court et noir, la silhouette sportive. Tous les six, nous nous sommes, très spontanément, retrouvés dans une configuration particulière : un premier sous-groupe avec le bel homme et les deux femmes, le second formé par A***, moi et notre homme à lunettes, homme à quéquette. Je pense que c’est la configuration qui nous convenait à tous, puisqu’elle n’a quasiment pas évolué pendant tout le temps que nous avons passé ensemble – et nous avons passé beaucoup de temps ensemble.
Beaucoup d’hommes fantasment plus sur le trio avec deux femmes que sur celui où figurerait un autre homme. Quand je dis beaucoup d’hommes, je veux parler de l’immense majorité des mâles, puisque le trio au féminin est un des tops fantasmes masculin. Je ne nierai pas qu’il y a dans ce schéma quelque chose de très flatteur pour l’homme qui, « sans concurrence », se trouve alors au centre des débats, avec deux femmes se disputant ses faveurs. À ceci s’ajoute le plaisir de la contemplation, pour peu que ses partenaires soient bi, de scènes saphiques qui pourront titiller son imagination. En ce qui me concerne, même si je ne crache pas dans la soupe (j’ai déjà vécu un très beau trio avec deux femmes, et je ne compte pas que ce soit le dernier), j’ai une prédilection pour le trio au masculin. Sans doute, pour une part, à cause de mon penchant bi, qui fait que la présence d’une autre queue n’est pas pour me déplaire, mais aussi parce que j’aime l’idée d’être avec une partenaire que cette abondance n’effraie pas. Au contraire, elle décuple généralement son appétit ! Ajoutons une petite couche supplémentaire sur le fantasme de double pénétration permise par cette configuration. Même si, dans sa concrétisation, le vivre ne m’a pas mené au septième ciel, il n’en reste pas moins une image obsédante.
De même, il y aura des femmes qui se plairont plus à faire des gammes sur leur bisexualité et d’autres qui préfèreront jouer les chefs d’orchestre d’un concerto en vits majeurs (étant entendu que je n’enferme personne dans un rôle, au contraire, j’invite chacun(e) à varier les expériences). (suite…)

[612] Je la damnerai rue de Ponthieu sans concession (3/4)

Il y a trois sortes de personnes : ceux qui savent compter et ceux qui ne savent pas compter.

A*** enroule ses jambes autour des miennes pendant que je commence mes va et vient. Je la regarde en la prenant entre mes bras. Puisque le baiser est interdit, je transgresse. Je pose doucement mes lèvres sur les siennes, puis je les écarte ; j’effleure son visage, ma bouche frôle ses joues, son front, ses paupières. J’aimerais de mon souffle léger qui caresse sa peau douce et chaude lui jeter un sort. Tu m’embrasseras ! Tu m’embrasseras ! Tu m’embrasseras ! Mais ça ne marche pas. Puisque je n’ai aucun talent de sorcier, j’essaye de me faire magicien mais ma baguette magique ne fera pas de miracle non plus. Nous prendrons du plaisir, mais ni elle, ni moi ne jouirons. Après avoir essayé différents machins et bidules, après avoir pris ce temps, indispensable, de découvrir dans l’intimité nos corps, je lui propose d’ouvrir la porte. Elle accepte. Je déverrouille donc l’accès à notre petit nid et nous reprenons nos butinages. Il me semble, parfois, entendre la porte s’ouvrir, mais mes yeux restent braqués sur A***, je ne sais donc pas si quelqu’un entre, ou ne fait qu’observer. Quelques temps plus tard, je trouve qu’il commence à faire soif, et personne ne nous a rejoints. Nous sifflons la fin du premier round. Nous nous rhabillons approximativement, abandonnant dans un coin de la pièce quelques pièces de tissus jugées superflues (rassurez-vous, nous restons très décents) et direction le bar. (suite…)

[610] Internet Exploder

Un petit bug tout à fait involontaire rendait ma dernière note inaccessible à ceux qui utilisent Internet Explorer sur mon site.
Je les prie de bien vouloir m’excuser, ils sont déjà obligés d’utiliser un navigateur à la noix, l’idée n’était pas du tout de charger la barque.

Ma note est donc à nouveau disponible à tous.

Bonne lecture !

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Vilain programmeur ayant tout fait planter CUI. Tu seras privé de dessert !

[609] Je la damnerai rue de Ponthieu sans concession (2/3)

L’unique règle de plaire est de trouver un appétit que l’on a laissé affamé. S’il le faut provoquer, que ce soit plutôt par l’impatience du désir que par dégoût de la jouissance.
–  Baltasar Gracian Y Morales

Nous sonnons à la porte et les secondes s’égrène. Personne n’ouvre. Petit instant d’inquiétude, le club serait-il fermé, aurions-nous été jaugés et jugés indignes d’entrer ? Deuxième coup de sonnette, fructueux cette fois. J’aperçois à travers la grille un œil qui nous scrute et un instant après la porte s’ouvre. Nous sommes accueillis poliment mais froidement. Autant régler le sujet maintenant et ne plus en parler ensuite : malgré nos efforts de convivialité, pas un des membres du personnel, que ce soit à l’accueil ou au bar, ne nous aura montré un peu de chaleur ou de bienveillance. Quel contraste par rapport au Moon City où, dès l’entrée, on nous propose aimablement de visiter les lieux et où les sourires flottent autour du bar. Les « habitués » ont peut-être droit à un meilleur accueil, je le leur souhaite. Moi, le message que j’ai reçu, c’est un « estimez-vous heureux d’être acceptés dans notre mâgnifique club, et n’oubliez pas de payer vos 75 € plus consos à la sortie ».

Avec A*** et sans escorte, donc, nous faisons le tour du propriétaire. Au rez-de-chaussée, un grand espace qui, certains soirs, doit servir pour le restaurant. Il est vide. Au fond, un grand cabinet de toilettes dont je fais l’usage immédiat. On y trouve l’attirail habituel des clubs, jusqu’à la solution buccale pour les haleines douteuses (à moins que ça ne soit à utiliser en fin de promenade : Chérie ! tu as un spermatozoïde coincé entre les dents !). (suite…)

[608] My definition of boombastic burp

Se définir en trois notes.

C’est, en quelque sorte, la proposition lancée par Le Blavog (que je ne connais pas) et reprise par Canard Mécanique (que je connais) qui m’enchaîne.

La plupart des burpeurs ont de nouveaux visiteurs tous les jours [NDLR, tu m’étonnes ! 46 % du trafic en provenance des moteurs de recherche]. La plupart de ces visiteurs ne se tapent pas tout le burp à rebours [NDLR, tu m’étonnes, ils tombent sur une page qui n’avait rien à voir avec ce qu’il cherchait dans 68 % des cas alors ils se barrent vite fait – et puis y a quand même plus de 600 articles postés ici déjà]. Un burpeur a souvent deux ou trois billets passés qu’il aimerait qu’on lise pour mieux le comprendre. Il est temps de les ressortir.

(suite…)

[606] Je la damnerai rue de Ponthieu sans concession (1/2)

Les plus libertins de mes lecteurs auront déjà deviné de quel endroit il va être question ici, mais pour le qui et le comment, il va leur falloir lire ce qui suit.
(Un titre avec un des pires jeux de mot depuis la naissance de ce burp, j’aurais
presque honte.)

Un préambule est nécessaire pour vous indiquer comment j’ai rencontré A***.

A*** n’est pas une lectrice de mon blog. A*** n’est pas une fille que j’aurais rencontrée par un site de rencontre, vu que je ne fréquente pas de site de rencontre. Je n’ai pas rencontré A*** au boulot, ni dans une soirée, ni nulle part ailleurs. Je n’aurais jamais connu A*** si je n’avais pas rencontrée C***, si C*** ne m’avait pas trouvé du charme ni n’avait eu suffisamment confiance en moi pour imaginer que j’allais être pour A*** le complaisant accompagnateur dans le monde de (tadaaaa !) l’échangisme (pas moins). Grâce soit ici rendu à C*** pour  sa générosité, son désintéressement, sa clairvoyance aussi. Elle sera récompensée pour tout cela quand l’occasion s’en présentera !
C*** fut donc notre entremetteuse.

Outre le fait que A*** est une charmante brunettes aux seins parfaits et aux jambes ensorcelantes, ce que je ne savais pas avant de la rencontrer (ni même vraiment à l’instant précis de notre rencontre), A*** a une particularité qui est loin d’être anodine pour moi : elle est jeune. Très jeune. En deçà de mon fatidique seuil de 23 ans que j’ai déjà mentionné ici. À côté du fait, très excitant, qu’on me présentait sur un plateau une femme (quasiment) prête à s’envoyer en l’air avec moi en club, pour peu qu’on se plaise mutuellement un tant soit peu, se posait la question de savoir si du haut de ses 19 ans, elle allait piétiner allègrement ma théorie (pour rappel, ma théorie est empirique et j’ai évoqué le fait qu’il existe, bien sûr, des femmes de moins de 23 ans avec lesquels une relation érotique épanouissante soit possible, mais que, à ce jour, je n’en avais aperçu qu’une seule fois la possibilité, et qu’elle ne s’était pas concrétisée) ou me conforter dans mes certitudes de vieux schnock. Il y avait là un challenge, à la fois ludique et, lui aussi, excitant.
J’étais donc, pour toutes ces raisons, et d’autres encore bien plus simples que je vous laisse imaginer, très impatient de la rencontrer. (suite…)