[85] Confession(s)

medium_stpat04.jpgPour avoir écrit ma petite note sur la canicule, il est probable que jamais, ô grand jamais, je ne sois un jour un élu de la République. 

Pour autant, dans le cas où cette improbable issue viendrait à survenir, que je devienne un jour connu et puissant, il est certain que des journalistes mal intentionnés viendront à fouiller dans mon passé, afin d’exposer mes erreurs de jeunesse, d’une époque où je n’aurais pas cherché à lisser mon image.

Ils finiront, par des recoupements habiles, par faire céder la frêle barrière d’anonymat dont on jouit ici, et tomberont sur cette note. Elle est là pour ça, pour être exhumée, pour être révélée au grand jour. 

Commençons par le commencement.

J’ai fumé de la marijuana. Et j’ai inhalé. À plusieurs reprises. Constatant que ça ne semblait pas me faire d’effet particulier (à part me faire tousser, vu que je ne supporte pas la cigarette), et malgré un entourage sympathique, je n’ai pas persévéré. En réalité, je ne sais même pas si c’était de la marijuana ou du hashich, de l’herbe ou du cannabis (je ne sais même pas trop la différence entre tout ces machins).

J’ai fait bien pire que fumer un joint.
J’ai avalé une part de space cake. Si tu ne sais pas ce qu’est un space cake, ami lecteur, c’est que ta pureté n’a pour égal que ton défaut d’érudition. C’est un vulgaire quatre-quart dans lequel on a ajouté des petits bouts de hashich (je crois bien que c’est du haschich, c’est pas de l’herbe en tout cas). Bon. Même topo que pour la fumette. Aucun effet notable. L’avantage, c’est que ça ne fait pas tousser.

Du coup, à mon âge avancé, j’ai totalement abandonné l’exploration des paradis artificiels, à l’exception du seul qui reste à la fois légal et efficace (sur moi en tout cas) : l’alcool. Oui, je sais. C’est un peu décevant. Ami (?) journaliste, je comprends ton désarroi. Mais je poursuis mes confessions. Attention, ça va devenir difficile à supporter.

Je n’ai jamais été trotskiste.

Je continuais de regarder l’Île aux Enfants à 17 ans.

J’aime Mylène Farmer et j’ai plusieurs de ses albums dans ma discothèque, achetés, pas piratés.

J’ai volé une rallonge téléphonique (10 m) au Monoprix de Meudon en 1985.

J’avais une antisèche programmée dans ma super-calculette quand j’ai passé le bac en Maths, et comme un con j’avais oublié d’y mettre la formule dont j’aurais eu besoin, parce que c’était la plus simple, m’étais-je dit au moment où je saisissais mes aide-mémoire (j’ai toujours eu une mémoire déplorable – bien que je me souvienne de cette anecdote, comme quoi…).

Adolescent, j’aimais m’imaginer que j’étais un androïde. Tu comprendras que, dans ces conditions, j’ai pas mal tripé sur Robocop.

Je me suis introduit clandestinement chez ma voisine, dont j’étais amoureux, pendant qu’elle et ses parents étaient absents, pour y lire son journal intime (ami lecteur, comprends-moi, à cette époque, les burps n’existaient pas). Elle n’en a jamais rien su, bien entendu : même dans mes forfaits, je garde une certaine éthique.

J’ai déjà simulé l’orgasme.

J’ai un conseiller financier à La Poste (pardon, La Banque Postale).

Adulte, je continue à m’imaginer (un peu moins souvent, certes) que je suis un androïde.

Bip. 

 

[83] Charité mal ordonnée

J’ai du mal à comprendre les efforts désespérés des pouvoirs publics à montrer qu’ils sont vachement vigilants sur la canicule.

Lors de la canicule 2005, il y a eu environ 5.000 morts comptabilisés comme étant victimes de la canicule. Soit. L’année d’après, une intéressante étude a montré qu’il s’agissait bien d’une surmortalité, autrement dit que les morts de l’été 2005 n’étaient pas tous cacochymes, et n’allaient pas crever dans les mois qui allaient suivre. Statistiquement parlant, ça se traduit par l’absence de creux à la suite du pic.

On dira ce qu’on voudra, mais les pauvres bougres étaient bel et bien condamnés, comme vous et moi.

 

Les vieux vivant de plus en plus longtemps, et coûtant par la même de plus en plus cher à la société, non seulement en versement de pensions, de retraites, mais plus encore par leurs attaques organisées au système de santé publique (le trou de la sécu, c’est eux, les boucs émissaires tout trouvés).

Alors non seulement on leur sacrifie un jour de congé (Esprit de Pentecôte, où t’es tu envolé ?), mais en plus on les bichonne dès que le thermomètre grimpe. Faudrait qu’on m’explique la logique de tout ça.
Laissons le dieu Soleil les rôtir en toute quiétude.

Râ Lovely. 

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[82] Rewind ▐◄◄

medium_memento.jpgVu ce soir en DVD le thriller Memento (de Christopher Nolan, 2000). Un film pas tout récent, mais qui avait eu un certain succès, critique et public. Je ne l’avais pas encore vu, on m’en avait souvent parlé, j’en avais ré-entendu parler à l’époque où j’étais allé voir un autre film (Novo, de Jean-Pierre Limosin, 2002) plus confidentiel basé également sur le même principe : un homme qui a perdu la mémoire immédiate, et comment il organise sa vie autour de ce handicap.

L’originalité de Memento est d’être un récit à rebours ; chaque chapitre du film précède chronologiquement celui auquel il succède pour le spectateur, lequel reconstitue l’histoire comme il rembobine une pelote. Si on filmait une balle en caoutchouc rebondir, on la verrait rebondir tout aussi bien en visionnant la bande à l’envers. Les scénaristes se sont donc malignement appliqués à échafauder une histoire pleine de rebondissements, et que l’on ne comprend pleinement qu’arrivé à la fin (c’est à dire … au début !).

Memento est un thriller très plaisant, même si l’on sait, de par la structure même du film, qu’on va s’y faire balader tout du long aussi facilement qu’un enfant à qui on promet une barbapapa (ou, par les temps qui courent, une glace).

 

 


Il m’est apparu que lorsqu’au hasard de nos déambulations sur le net, nous tombions sur un burp qui nous plaisait, et qu’il nous venait l’envie de lire ce que son auteur avait écrit avant, et puis encore avant, nous remontions nous aussi le temps en suivant le fil des notes, commençant par la plus récente présente sur la page d’accueil, et remontant ainsi le passé du burpeur.

Ainsi, ami lecteur, sur mon burp, sans présumer de ce que je serai dans un mois, un an, tu me trouves en cette fin juillet en train de me remettre doucement d’un violent chagrin d’amour ; aujourd’hui, quasi guéri, et pourtant.. il y a à peine deux mois, j’extirpais des sanglots à mes lectrices sensibles en exposant mon pauv’tit cœur blessé.

Mon burp est né pour combler le vide que cette séparation avait créé.

Je ne sais pas s’il y aura un happy end. Sûrement.

Mon burp est né d’un sad beginning.

 



« Je reste couché là, ignorant depuis combien de temps je suis seul.
Alors, comment guérir, comment faire mon deuil si je ne sens pas le temps qui s’écoule ? »
 
(Ouf, eh ben heureusement qu’on n’a pas les mêmes soucis que Leonard Shelby) 

 

[81] Patrie

Pour moi qui me supposerais très malheureux d’avoir à quitter un jour la France, ces propos touchants lus dans Libération du 18 juillet, de Nisrine, Libanaise de 31 ans, « née en 1975 avec la guerre » :

 

« Nous allons bien malgré tout. Dans ma tête, je suis prête au départ, et je crois à un départ définitif du pays. (…) Je n’ai rien ici, ni morceau de terre, ni propriété. Je ne possède que quelques livres (elle est professeur de français, NDLR). C’est toute ma richesse. Ma famille, c’est sûr. Je me fous du patriotisme malade, du pays où on est né, qu’on doit défendre. Tout ce que je vois, c’est que pour le défendre on ne fait que le détruire. Dans ma tête, c’est fini. Je suis libre, je ne suis pas enchaînée. (…) Je suis fille de la vie. Ni terre, ni attaches. Rien ne compte plus pour moi. Je suis Nisrine, et ça veut dire  » la femelle de l’aigle « . Si je suis un rapace, ce que je chasse n’est autre que la vie (…). »

[79] I ♠ RSS

Je ne sais pas si ça fait pareil chez toi, ami lecteur syndiqué, mais ma note I ♥ Laurence a rendu fou mon plugin firefox Wizz RSS.

Désolé, ça doit être à cause du ♥. Je ne le referai plus. 

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