[59] Les paradoxes du burp anonyme, journal extime

À l’occasion d’une note ici-bas, un commentaire attentionné appréciait la pudeur dont j’avais, selon son auteur, sut faire preuve. Je lui répondais que ce n’était pas si pudique que ça d’exhiber (comme je continue de le faire par ailleurs) ses états d’âme au tout-venant. Elle me répondait que personne ne me connaît ici (de fait, en tant que journal de bord d’un homme dont un des faits d’armes est d’être marié, père de famille, et infidèle, un minimum de discrétion paraît de rigueur).

Il se trouve d’ailleurs qu’une partie des lecteurs de mon burp sont des gens que je connais en chair et en os, parfois même en muqueuse et en ongles, mais je ne voudrais pas entrer trop dans les détails (par pudeur bien entendu !). Ce sont des personnes de confiance qui sont au courant de mes agissements, y prennent (prenaient) une part active et qui, à défaut de les cautionner, les comprennent, au moins, les acceptent comme partie intégrante de mon être. 

Quelques uns tiennent eux-mêmes leur propre burp, et son dès lors confrontés à cette même problématique qui s’impose à tout burpeur faisant le choix de l’anonymat, et que je vais exposer un peu plus bas.

Au cours de ma (fraîche) exploration de la burposphère, j’ai recensé les différents types de burps suivants :

  1. Les burps communautaires, dédiés à une activité, un courant de pensée, … Ce sont ceux des associations, des partis politiques, des groupes d’amis, etc.
  2. Les burps professionnels : généralement tenus par une seule personne, de manière généralement non anonyme, et qui traite de sujets en rapport avec leur profession : untel défendra le navigateur Firefox, un autre parlera de sa vision du management, , un autre de la vie des médias, etc. Je classe dans cette catégorie les burpzines des dessinateurs, ou encore ceux de musiciens dédiés à leur création musical, et plus largement tous ceux consacrés à la création artistique.
  3. Les burps individuels nominatifs : l’auteur sera la plupart du temps bridé dans le degré de franchise dont il fera part dans ses notes. Ca pourra être du genre « j’ai mangé au resto Le petit chat coquin et c’était vraiment dégueulasse », mais plus rarement « ma sœur n’est qu’une grosse truie »
  4. Les burps individuels anonymes : relativement proches des précédents, mais où l’auteur s’expose davantage, notamment sur des sujets réservés généralement à la sphère très privée, en premier plan la sexualité.

Dès lors se pose la question délicate du degré d’ouverture de déballage de son âme (tout de suite les grands mots) que l’on va oser sur son burp ; certes, couvert par un anonymat, mais un anonymat relatif. Que ce soit en matière de sexualité, d’orientation politique, d’exposition crue de mes peines de cœur, je me suis plutôt lâché jusqu’à présent mais c’est à chaque fois en hésitant. 

La question n’est pas tellement de vous donner à connaître sans préparatif ni précautions particulières des éléments de grande intimité que je ne livre généralement pas au premier venu (encore que, sur internet, que ce soit par chat ou par messages, sur les sites de rencontres, par exemple, on peut assez rapidement y aller assez franco), mais plutôt de savoir jusqu’où aller :

  • d’une part, pour que ceux qui ne me connaissent pas ne m’identifient pas (il y a hélas quelques malades sur le net qui pourraient y trouver l’occasion de nuire)
  • d’autre part, pour que ceux qui me connaissent mais ne connaissent pas l’existence de ce burp ne m’identifient pas non plus (et là, c’est nettement plus délicat parce que je suppose que chaque note contribue à nouer un faisceau de présomption) ; si je ne leur ai pas parlé de cet endroit, c’est probablement à dessein
  • enfin, pour que ceux qui me connaissent et à qui j’ai parlé de ce burp ne se disent pas en poussant des grands cris : Mon dieu, mais c’est le J*** que je croyais connaître ?!?

J’ai démarré cette réflexion il y a déjà un moment quand au moment cette note, je me suis en même temps baladé sur le burp de Frantico.

Le Frantico en question, qui racontait en bédé sa vie et notamment ses déboires et frustrations en matière sexuelle, se voyait confronté à cette même question. Ça donnait en gros : puis-je continuer à vous (lecteurs) raconter aussi franchement ma vie et notamment mes fantasmes sur ma voisine du dessous, ou mes énervements avec la boulangère, alors qu’en même temps la notoriété de mon site grandit (le burpzineux se retrouvait même invité à un salon international) ?

Avec le temps qui passait, le fait même de tenir un burp (et que celui-ci ait atteint une certaine notoriété) finissait par agir sur le comportement de Frantico ; comme en mécanique quantique, l’observation modifie ce qu’on observe !

Il s’est avéré que le burp n’était qu’un vaste et audacieux canular ! Mais pour autant, ce qui n’avait été que le fruit de l’imagination dans ce cas précis peut tout à fait se décliner dans la vraie réalité réelle.

Ça m’a toujours fait rigoler, ceux qui qualifient les rencontres (au sens large) sur internet de virtuelles. Je suis tout aussi réel, derrière mon clavier, en train de tapoter cette note, que vous, derrière votre écran, en train de la lire (non, je ne te parle pas à toi, robot d’indexation), ou que la boulangère quand elle vous tend sa baguette ou ses chaussons au pomme.

[58] méli-mélo

… sans queue ni tête ?

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Une jolie petite image sur le site d’une artiste à l’imagination plaisante. Site déjà référencé sur d’autres burps, mais c’est pas grave. Si vous tombez ici par hasard (ou non) et que vous ne connaissiez pas, ça sera une occasion de plus de découvrir…

Elle s’appelle Colette Calascione et son site se visite .

 

Le titre du tableau que j’ai réduit en vignette (pour respecter les droits d’auteurs – comme je suis vertueux !) est Boudior et j’ignore s’il s’agit d’une faute de frappe ou d’une astuce volontaire (qui m’échappe un peu).

 

Mots-clés :

[56] Cerveaux disponibles

Ça fait un moment que j’ai envie de pondre cette note, et maintenant que le sujet est étalé dans tous les médias, j’ai un peu l’impression de hurler avec les loups, mais qu’importe.

La presse quotidienne nationale va mal !

Bon, ça vous le savez sans doute : France Soir est dans le rouge depuis plusieurs années. L’Humanité qui est dans le rouge aussi depuis sa création, mais pour des raisons éditoriales, en est à sa énième souscription pour retarder le moment où ils crèveront (de la même manière que LO et LCR finiront par faire perdre tout espace vital au PCF), Libération va mal, Le Monde va mal… 

Bon, il reste heureusement des journaux qui s’en sortent, je suppose (L’Équipe ? Le Parisien ? Le Figaro ? …) sans compter la presse régionale qui semble se tenir, malgré quelques rachats/fusion occasionnel (à vrai dire, je ne suis pas spécialiste de l’économie de la presse, je n’irai pas plus loin dans l’inventaire).

Daniel Schneidermann, sur son burp, proposait un plan de relance de Libération qui me faisait penser, d’une certaine manière, à un journal qui existe déjà, mais sous un format et un rythme de parution différent : Le Canard Enchaîné : voici un journal qui vit bien (je crois), sans pub (comme l’excellent mensuel Que Choisir, mais qui coûte cher : être un consommateur averti reste un loisir de privilégiés.

L’idée générale étant que pour se démarquer de la presse gratuite qui taille des croupières de plus en plus saignantes à la presse payante, il fallait apporter une vraie valeur ajoutée, en particulier des enquêtes…

Mais c’est justement là où je voulais en venir.

Vous, là, qui depuis qu’ils existent, lisez quotidiennement la presse gratuite diffusée dans le métro (excusez-moi pour mon parisianisme), que faisiez-vous avant ?

  1. Vous ne lisiez rien du tout ?
  2. Vous lisiez de la presse payante ?
  3. Vous lisiez des bouquins ?

Si vous trouvez intéressant de vous informer, faites donc cette expérience, juste une fois, allez, disons une semaine : dépensez 1 euro et quelque chaque jour pour acheter un canard que vous imaginez proche de vous (Libé, Le Figaro, La Croix, Le Parisien, Le Monde … y’a du choix quand même ; vous pouvez-même varier, au court de la semaine).

Et constatez la différence.

Si vous avez quelques neurones, vous ne pourrez qu’avoir le vertige face au gouffre qui sépare un torchon comme Métro (c’est vraiment vraiment vraiment un journal de merde – 20 Minutes est déjà plus lisible) et n’importe quoi d’autre.
Déjà, lire un article qui couvre une page, c’est déjà plein de raccourcis et d’approximations, alors à un truc de 8 lignes, c’est quoi ?

Bien sûr, la presse payante n’est pas exempte de défauts. Je lis Libération tous les jours et il y a plein de trucs qui m’énervent dedans. Mais il y aussi des articles de fond, qui m’enrichissent, qui m’informent, bordel !

Vous savez bien comment vit la presse gratuite : de la pub qu’elle vous fait avaler.
N’attendez pas que la presse payante ait disparu pour la regretter ! Réagissez ! Boycottez la presse gratuite. Et qu’on ne me fasse pas croire qu’avec Internet qui apporte tout gratuitement, le modèle économique de la presse payante soit obsolète ; il y a des tas de pays où la presse nationale de qualité se porte bien (en Espagne par exemple).

Et votre abonnement ADSL, il est gratuit peut-être ?
Et la redevance télé, elle est gratuite ?
Et les capotes, c’est à l’œil ?

À force de vouloir tout avoir pour moins cher, on finit par n’avoir que de la merde (poulets classe A et information Coca-Cola™). Vous ne pouvez probablement pas vous acheter tout ce que vous voudriez, mais vous pouvez choisir comment vous allez dépenser votre argent.

[Addendum du 05/07/2006 : j’inclus en illustration l’image suggerée par Voiker (cf. commentaire ci-dessous) 

 

[54] Par un éclatement rugueux

L’érotisme selon Systran™ 

Je reçois chaque mois la newsletter de Mobipocket qui tente vainement de me faire acheter des ebooks (des euh-livres, en french). Il y a d’une part des grands classiques de la littérature française, tombés depuis des lustres dans le domaine public et à ce titre trouvables relativement facilement gratuitement sur le Web (par exemple au sein du projet Gutenberg).

Et puis, comme, comme chacun sait, le cul fait vendre, on tente aussi de me racoler en me proposant divers opuscules érotiques. Pendant quelques mois, j’ai reçu des propositions à la fois alléchantes & intriguantes, comme suit. Cette époque est hélas révolue, désormais je ne reçois que des accroches standard du genre : « On ne connaît pas l’auteur (ni l’éditeur, bien entendu) de ce mystérieux roman érotique qui ne figure pas à la Réserve de la Bibliothèque nationale, et n’est pas cité dans la grande bibliographie de Pascal Pia, Les Livres de l’enfer. On n’en a recensé que deux éditions, toutes deux supposées venir de « Montréal », l’une datée de 1957 (peut-être antidatée), l’autre de 1960, (…) »
Nul doute qu’il s’agisse là d’un délicieux petit roman érotique, mais je préfère le contact charnel du papier et j’aurais peur de provoquer quelques faux contacts si par mégarde du sperme venait à gicler sur mon Palm™ (Palm, comme la paume de la main, NDLR). Au prix que ça coûte ces saletés.

Quant aux accroches dont je pleure la disparition (sans doute quelque grincheux qui aura eu la bête idée de se plaindre auprès de Mobipocket sur le mode « mais on comprend rien à votr’ machin, c’est même pas bandant » ou encore « c’est chouette, l’érotisme selon Systran™ » – ah merde ! c’est le titre de ma note justement. Mais je ne me suis pas plaint, justement), en voici un florilège :

Apprécier !

I – Le Sexe de Noyau Dur de XXX Derrière les Portes de… by Naughty Ameroca – $2.39

A la fin du regarde/télécharge d’images le vidéo pour votre plaisir de vue.
Le professeur Lea au gingembre a enseigné Vincent tout il sait de l’orientation du couple. , Au moins qu’est bien qu’il a pensé parce que quand il diminue de son bureau pour un petit cours d’honoraires supplémentaires sur les morales et l’éthique il se trouve dans une position More…

 

II – Le meilleur Sexe Jamais by Naughty America – $2.39

A la fin du regarde/télécharge d’images le vidéo pour votre plaisir de vue.
Le vidéo est dans l’anglais – Désolé. S’il vous plaît être patient comme il peut prendre une minute ou deux charger. Si vous avez besoin de lui dans un codec différent me permets de sait s’il vous plaît :
Si vous voulez plus More…

 

III – Andrew et le sien Meilleur Mère-Vous de l’Ami Veut… by Naughty America – $2.39

A la fin du regarde/télécharge d’images le vidéo pour votre plaisir de vue.
Le Chasseur de Cheyenne est l’Enfer aider l’ami de son fils résolu à, Andrew, par un éclatement rugueux. Comme hésitant et naïf comme Andrew joue il n’est pas d’allumette pour la prouesse de telle une femme expérimentée et excitée. Juste le mensonge de retour, Andrew, et laisser l’orage More…

 

IV – Mme Monroe Trompe L’Ami Meilleur de Son Fils Avec … by Naughty America – $2.39

A la fin du regarde/télécharge d’images le vidéo pour votre plaisir de vue.
Quand Mme Monroe Chant de noël découvre son fils et son ami, Anthony, accueilli un kegger chez elle elle peut garder à peine de souffler son sommet. Et une fois Mme Monroe allume son charme séduisant pour forcer la vérité de lui son tout Anthony peut faire pour garder de sauter qu’elle More… 

 

 


Post Scriptum :

 

Si vous faites confiance aux systèmes de traduction automatique qu’on peut trouver çà et là sur internet, je vous invite à faire l’exercice de la double traduction. Vous prenez un texte. Vous le traduisez, mettons, en anglais. Puis vous transformez à nouveau la bouillie de mots ainsi obtenue en français. Contemplez le résultat. Des heures d’amusement en perspective pour les longues soirées d’hiver. La preuve par l’exemple avec ce paragraphe-ci mouliné : 

Si vous rendez la confiance avec les systèmes de traduction automatique qu’on peut trouver cela et là sur l’Internet, je vous invite à faire l’exercice de la double traduction. Vous prenez un texte. Vous le traduisez, avez mis, en anglais. Alors vous transformez encore la pulpe des mots obtenus ainsi en Français. Contemplent le résultat. Heures de récréation dans la perspective pour les longues soirées pour l’hiver. La preuve pour l’exemple avec ce paragraphe écrasé. 

[53] La France qui gagne

Jacques Chirac, dans un entretien télévisé diffusé hier soir sur France 2, a souhaité que « la France rencontre le Brésil ou une autre équipe en finale ».

Regardant assez peu la télévision, et n’étant pas fasciné par le vide, je n’ai pas regardé l’entretien en question, mais la phrase rapportée ci-dessus, je l’ai entendue de la voix même de notre Président de la République, tandis que l’info était reprise ce matin à la radio.

Évidemment, la gauche se gausse et aurait tort de ne pas le faire, puisque, comme chacun sait, si la France rencontre le Brésil, ce sera en quart de finale et woualou. Les tripes du malheureux qui a préparé les fiches pour l’intervention du Président, avec le prix de la baguette et celui du ticket de métro, seraient probablement en train de rôtir au soleil si Paris n’était pas recouverte par une chappe dense de nuages.

(…)

Je ne sais pas trop quoi penser de cette – énième– ânerie présidentielle. Chirac avait pourtant construit une image d’amateur de foot buvant de la Corona™, il est donc vraisemblable que cette année au moins il ne suit pas vraiment la coupe du monde.

J’hésite, donc :

  • Lui accorderais-je mon admiration pour se foutre du foot quand on est à longueur de journée matraqué dans les journaux, à la télé, à la radio, à propos des états d’âme de Domenech et consors ?
  • Lui réserverais-je plutôt mon mépris pour cette piteuse comédie qu’il joue sans talent devant des millions de Français (donneur de leçon, en plus « on dit beaucoup de mal de gnagnagna…. ») puisque ce n’est apparemment que simulation ?
  • Bénéficiera-t-il de ma compassion de le voir ainsi frappé d’Alzeimer, lui si vaillant il y a peu.
    – France-Brésil en finale, c’était en 1998 Papy, rappelle-toi, tu étais déjà Président.
    – Comment ? Parle plus fort mon garçon, les piles de mon Sonotone™ sont un peu à plat.
    – (Comme toi, Papy )
    – Comment ?
    – JE DISAIS : FORMIDABLE TON MUSÉE DES ARTS PREMIERS !

[52] Gogooooooaaaaaaaal !

La note inutile du jour

Vous aurez remarqué que j’aime à l’occasion jouer les maîtres Capello (Capelli ? Capellos ?). Alors, hop, une petite leçon vite fait bien fait, histoire d’être moi aussi référencé dans Google sur les mots clés Mundial Fifa 2006 prostitution.

Q : Faut-il écrire « Vive les Pays-Bas » ou « Vivent les Pays-Bas ».

R : Faut écrire « Vive la Hollande » et pas faire chier, de toute façon ils se sont fait battre par le Portugal.