[1218] Bande d’enculées !

Dessin représentant une femme, sur le flanc, se caressant et souriant à l'homme qui la sodomiseAlors que je discutais sodomie (un sujet inépuisable) avec une de mes correspondantes Twitter qui semblait particulièrement apprécier cette pratique au point d’en jouir au-delà (en termes d’intensité) des orgasmes apportés par d’autres types de stimulation (clitoridienne, vaginale…). Non, il ne s’agit pas de Marie Tro mais je vous invite au passage à lire un de ses billets sur le sujet pour admettre que les femmes anales existent.
Elles existent, mais elles sont rares, disais-je justement à cette correspondante.
Alors qu’on voit régulièrement passer des sondages sur le nombre de Français et de Française ayant pratiqué jamais / occasionnellement / régulièrement la sodomie, on trouve moins facilement des chiffres sur qui aime ça ou pas.

(suite…)

[1215] Bien de minuit

Majorque 27 juillet 2014

Imagine seulement, ami lecteur, qu’il fait nuit. Minuit passé de quelques dizaines de minutes. Je n’ai pas encore sommeil (il faut dire que j’ai fait une sieste qui s’est terminée après 19 heures).

Je suis devant cette même piscine dans l’air tiède de la nuit majorquine. L’obscurité de la nuit n’est pas totale. L’éclairage public du village éclaire la cime des cyprès qui bordent la piscine. Je me suis débarrassé de mon tee-shirt, mon bermuda et mon boxer lâchés sur un transat. Je suis nu et j’entre dans l’eau après un éclair d’hésitation. L’eau est finalement un peu plus fraîche que l’air, pas assez froide pour me donner la chair de poule, pas suffisamment chaude pour que je ne sente pas la pointe durcie de mes tétons que personne ne viendra mordiller.

Quelques brasses et je me retrouve au centre de cette piscine. Au dessus de moi, la voute céleste fait un plafond hypnotique. En compagnie de Cassiopée et de la Grande Ourse, je barbote en laissant mon esprit voguer sur le plaisir d’être dans ce cadre merveilleux, bien, serein, et sexuellement frustré.

Une étoile filante a fendu le ciel une fraction de seconde.

[1209] C’est pas sourcier

Tiens ! Ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé : j’ai été interviewé.

Ça se passe chez Sleeping Bag Magazine (un site bilingue avec des d’articles beaucoup plus intéressants que mon interview, dommage qu’il soit si peu alimenté). Vous y découvrirez ma parole d’expert sur un sujet dont je suis tout sauf expert. La vie, quoi !

Ivan Mladenov (prak)

Merci pour l’échange, Ian !

[1208] Le crépuscule des idoles des jeunes

Crépuscule

L’étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
Frisonne; au fond du bois la clairière apparaît ;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires ;
Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ?

Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?
Vous qui passez dans l’ombre, êtes-vous des amants ?
Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines;
L’herbe s’éveille et parle aux sépulcres dormants.

Que dit-il, le brin d’herbe ? et que répond la tombe ?
Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs.
Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe;
Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs.

Dieu veut qu’on ait aimé. Vivez ! faites envie,
O couples qui passez sous le vert coudrier.
Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie,
On emporta d’amour, on l’emploie à prier.

Les mortes d’aujourd’hui furent jadis les belles.
Le ver luisant dans l’ombre erre avec son flambeau.
Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles,
Le brin d’herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau.

La forme d’un toit noir dessine une chaumière;
On entend dans les prés le pas lourd du faucheur;
L’étoile aux cieux, ainsi qu’une fleur de lumière,
Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur.

Aimez-vous ! c’est le mois où les fraises sont mûres.
L’ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents,
Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures,
Les prières des morts aux baisers des vivants.


Victor Hugo (Les Contemplations)

* * *

L’œuvre de Hugo est tombée au bac français cette année et a donné droit à un florilège de réactions outrées de cancre sur Twitter ayant eu quelques retentissements dans la presse (allez par exemple voir l’article de Slate).

En voici quelques unes (échantillon très limitatif mais, espérons-le, représentatif) :

Victor hugo mon frere ta fumer quoi avnt d'ecrire ton poeme de merde la
La légende des siècles
BqZ-QY5IgAAUE9e

* * *

Je ne sais pas comment j’aurais « accueilli » le poème hugolien à 16 ans, mais à 46 ans, il me parle bien.