[645] Trente six chandelles

  1. C’est avec M*** que j’avais rêvé, il y a déjà deux ans, d’y aller. C’est elle qui me l’avait proposé, d’ailleurs, mais le temps trop court qu’aura duré notre liaison ne nous aura pas donné l’occasion de mettre l’envie en pratique, et puis nous avions d’autres choses, très belles, à vivre rien qu’à deux.
  2. Arrivée rue Thérèse. Petit problème : ni elle ni moi ne sommes jamais allés sur place et nous n’avons pas noté le numéro dans la rue. Nous croisons quelques hommes seuls, mais pas d’attroupement devant une porte, pas non plus de panonceau pour nous guider. Je finis par repérer cette porte sans inscription avec un peu de lumière derrière. Entre les stores, je finis par apercevoir le nom du club. C’est là ! La porte est ouverte et nous arrivons dans un sas. Un climatiseur pulse de l’air chaud : merci de penser aux femmes qui arrivent ici en plein hiver en tenue souvent assez « légère ».
  3. Entrera, entrera pas ? Les Chandelles sont réputées pour un filtrage parfois sévère à l’entrée. Je ne sais pas si ma tête leur reviendra (je me suis habillé sobrement : costume sombre, chemise noire, pas de cravate), je ne sais pas si A*** qui m’accompagne sera jugée assez sexy pour les standards de la maison. Je me dis que lundi étant une soirée avec hommes seuls, les chances que l’on soit refoulés se réduisent drastiquement. En cas de refus, nous avons d’ores et déjà prévus de nous rabattre sur le Moon City. On a sonné et la porte tarde à s’ouvrir, ce qui nous laisse le temps de gamberger. On sonne une deuxième fois et la porte s’ouvre… (suite…)

[644] Plein les yeux

Je suis allé aujourd’hui avec mes filles voir, au cinéma, Brendan et le secret de Kells. C’était ça ou La Panthère Rose n°2 et je dois dire que l’arbitrage a été fait par un père dictateur. Y a des moments où la mission éducative prime, comprenez ! ;-)

Bref.

Je vais vous la faire courte (surtout parce que je n’ai pas beaucoup de temps – et j’en profite pour vous glisser au passage que je ne suis pas là ce week-end donc ça va être un peu morne plaine sur mon burp). C’était ma-gni-fique. Bon, l’histoire n’était pas super-formidablement-géniale, mais reconnaissons une certaine originalité, voire une certaine audace, à faire du héros un apprenti moinillon du IXe siècle. Question suspens, on n’arrive pas au niveau du Nom de la rose.

Mais question graphisme, c’est un éblouissement du début à la fin, original, créatif, gracieux. Vraiment beau. La bande son signé de monsieur Microcosmos agrémente l’ensemble et j’ai passé un excellent moment sans l’inspecteur Clouzot.

J"aurais voulu vous montrer une image de la scène de combat contre le serpent, splendide, mais j'ai pas trouvé
J"aurais voulu vous montrer une image de la scène de combat contre le serpent, splendide, mais j'ai pas trouvé

[642] Colère gauchiste

(Un titre en clin d’œil à une lectrice qui se reconnaîtra !)

Point levéL’autre jour, à la radio, j’entends parler d’un « plan de modernisation » et quand ont été énumérés les différents points de ce plan, devinez ce qui arrivait en toute première place : réduction des effectifs.

Licencier, c’est ‘achement moderne.

[EDIT] Merci aux lecteurs attentifs qui m’auront signalé l’affreuse faute qui s’était glissée dans ces misérables quelques lignes ! Voilà ce que c’est que de parler sous le coup de la colère ! [/EDIT]

[641] La cui interview #1 : Lilitrash

Vous ne pouvez pas ne pas avoir vu passer, ici ou ailleurs, quelques unes des Infrés. J’ai trouvé que c’était un chouette défi : de les faire passer toutes les quatre à la casserole. Elles sont quatre, j’ai commencé par la cinquième, forcément, celle qui m’avait elle-même cuisiné chez Harry couche toi là.

ж ж ж

Installez-vous et mettez-vous à l'aise !
Installez-vous et mettez-vous à l'aise !

CUI – Bonjour Lili (je peux vous appeler Lili ?). Merci d’avoir accepté de répondre à notre interview. Ma première question va te sembler naïve (je te tutoie, hein, depuis que tu m’as interviewé, nous sommes copains comme ânes) : as-tu conscience d’être un sex symbol ?

Lilitrash – Et bien, cher Jérôme, ça fait toujours plaisir à entendre, surtout venant, d’un homme aussi… diablement séduisant. Tu as quelque chose de changé depuis la dernière fois… ou c’est moi ? (suite…)

[640] L’homme qui aimait l’homme qui aimait les femmes

(et qui n’a pas vu l’ours)

Je n’avais qu’un souvenir vague de ce film de Truffaut, L’homme qui aimait les femmes. Vague, jusqu’à ne plus trop me souvenir quand j’avais bien pu le voir. À la télévision, certainement. En fin d’adolescence, probablement, peut-être même au collège. Vague jusqu’à ne plus me souvenir d’aucune des actrices qui défilaient dans ce film, quant à l’intrigue, je ne saurais dire si ce que j’avais en tête tenait vraiment du souvenir ou de la seule déclinaison logique du titre (« bon, ben c’est un mec qui aime les femmes et qui mate leurs jambes et qui les drague… »). Sans compter la phrase culte croisée à plus d’un détour de burp : « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie ».

De ce film, je savais toutefois avec certitude que l’acteur qui l’incarnait était Charles Denner, à la voix grave, chaude et légèrement nasillarde. Charles Denner n’est pas un playboy ni un jeune premier. Il a le sourcil épais et le cheveu noir. Un brun ténébreux avec un charme certain, mais pas universel. Je savais aussi que je l’avais vu avec un grand plaisir, et il me tardait de le revoir, arrivé approximativement à l’âge du personnage, confronter la consommation compulsive de Bertrand Morane à ma propre relation à la gent féminine, mes fétichismes, mon rapport au désir. (suite…)

[639] La connerie tranquille

L’information n’est peut-être pas encore arrivée jusqu’à vos oreilles. Il paraît qu’elle est en train de faire le tour du web à grande vitesse et je participe de sa propagation. Je n’en ai pris connaissance qu’hier, soit déjà plus de quarante huit heures après sa diffusion sur Rue89, elle-même sortie plus de 72 heures après cette brillante intervention de Jacques Séguéla à la télévision, déclarant donc sans se démonter :

— Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie !

Il y a deux choses qui me fascinent avec certains gens (très) riches. La première, c’est l’obstination que montrent la plupart d’entre eux à vouloir être encore plus riches. Quand on gagne 10 fois le SMIC et qu’on veuille gagner 12 fois le SMIC, j’arrive à comprendre. Mais quand on jongle avec les milliards et qu’on cherche à en gagner encore d’autres, j’avoue que ça me dépasse. Ils ont dépassé depuis le seuil au delà duquel on peut s’acheter tout ce dont on peut avoir besoin ou envie (du caviar au petit déjeuner, des vacances au soleil sur une île qui leur appartient, le dernier disque de Céline Dion, que sais-je encore ?), mais ils poursuivent quand même cette quête du toujours plus (de fric, de pouvoir).

La deuxième, c’est cette croyance qu’ils peuvent avoir que le bonheur passe par cette omni-possession. Ça tient du poncif, « l’argent ne fait pas le bonheur (mais il y contribue) » et pourtant, s’il est clair qu’il faut une bonne dose de détachement des valeurs matérielles de notre monde pour être heureux en étant pauvre, comment peut-on, à l’opposé, Monsieur Séguéla, en arriver jusqu’à baver devant les caméras une telle connerie. C’est à gerber. Putain, à la Révolution, y en a qui l’ont méritée, la guillotine, et vous, votre bling-bling Kaÿzer Sozy et d’autres, vous me donnez parfois envie de la ressortir.