[1305] Les lectures – final – la contribution de Marie (O)
Après m’être mis du Graves bien profond dans la gorge, je réajuste mon bas, assise à côté de ces dames toutes vêtues de presque rien. Je plante mes yeux dans les tiens, je te souris, et je viens m’assoir à tes pieds sur un gros coussin rouge. Tu es là assis dans un bon fauteuil confortable, on dirait le trône d’un roi ou le siège du condamné à jouir. Je passe ma paume sur ton pantalon, vérifiant que ce que je pressentais. Dur, tu es dur. Ma paume masse. Plus dur encore je te veux. Je passe ma paume encore et encore, puis d’une main je déboucle ta ceinture, celle-là, la spéciale, celle que je connais déjà avec sa fermeture qui m’a donnée du fil à retordre l’an passé ou l’an d’avant encore. Bref, voilà la bien dure, fière, droite érigée. Oui tu dois en être fier comme Artabande. Bien, je ne suis pas là pour te faire des jeux de mots mais pour les jeux de langue. (suite…)
[1304] Les lectures – la contribution de Jeanne
Moi, je serai Roi
Et toi, toi tu seras Reine
Même si personne ne les éloignera
On peut les vaincre, juste pour un jour
On peut être des héros, juste pour un jour
Et toi, tu peux être méchante
Et moi, je boirai tout le temps
Parce qu’on est des amants, et ça c’est un fait
Oui, on est des amants, et c’est ça
Même si rien ne nous gardera ensemble
On pourrait voler du temps, juste pour un jour
On pourrait être des héros, pour toujours
Qu’en dirais-tu ?
Moi, j’aimerais que tu puisses nager
Comme les dauphins, comme les dauphins savent nager
Même si rien ne nous gardera ensemble
On peut les vaincre, pour toujours
Oh, on peut être des héros, juste pour un jour
Moi, je ne serai pas Roi
Et toi, toi tu ne seras pas Reine
Même si personne ne les éloignera
On peut les vaincre, juste pour un jour
On peut être des héros, juste pour un jour
Vous aurez reconnu la traduction française de la chanson Heroes de David Bowie, à qui il convenait de rendre hommage !
[1303] Les lectures – la contribution de Polymnie
LA NUIT DES CHATS
Des minets, des miaous, des matous.
Une douzaine, peut-être davantage.
Ils batifolaient sur la couette en velours rouge. Ramassant et étirant leurs petites pattes sous le faisceau de lumière crue, poussière d’étoiles épandue sur la couche depuis l’invisible plafond. Une odeur de musc baignait l’atmosphère, et la musique baroque, au brusque diapason, provenait du même coin d’où jaillit, impérieuse, la voix sèche :
— Déshabille-toi.
— Sûrement pas, protesta doña Lucrecia. Moi là, avec toutes ces bestioles ? Plutôt mourir, je les déteste.
— Il voulait que tu fasses l’amour avec lui au milieu des chatons ?
— Imagine un peu. Il voulait me voir nue au milieu de ces chats. Alors qu’ils me dégoûtent ! J’en suis toute hérissée à ce seul souvenir.
Je commençai à percevoir leurs silhouettes, ses oreilles purent entendre les faibles miaulements de la chattée. Sécrétées par les ombres, elles apparaissaient, prenaient corps, et sur le couvre-lit incendiaire, inondé de lumière, les éclats, les reflets, les brunes contorsions lui tournèrent la tête. Il devina au bout de ces extrémités mouvantes se glissant, aqueuses, courbes, juvéniles, les petites griffes.
— Viens, viens ici, ordonna l’homme dans le coin, doucement.
Elle avait obéi à l’ordre de l’amant dissimulé dans le coin. Debout à ses côtés, docile, curieuse et désirante, elle attendait, sans oublier une seconde la portée féline qui, pelotonnée et turbulente, s’agitant et se léchant, s’exhibait dans l’obscène cercle jaune qui l’emprisonnait au milieu de la couette flamboyante. Quand elle sentit les deux mains sur ses chevilles, descendant vers ses pieds et les déchaussant, ses seins se tendirent comme deux arcs. Ses mamelons durcirent. Méticuleux, l’homme lui enlevait maintenant ses bas, baisant sans hâte, avec minutie, chaque petit bout de peau découverte. Murmurant quelque chose que doña Lucrecia interprétait, au début, comme paroles tendres ou vulgaires dictées par l’excitation.
— Savais-tu que c’est le miel que les matous aiment le plus au monde ? Qu’ils portent au derrière une bourse dont on tire un parfum ?
— Et pourquoi ces flacons de miel? Demanda-t-elle craignant un jeu, une blague, qui auraient ôté tout sérieux à cette cérémonie.
— Pour t’en frictionner, dit l’homme en cessant ses baisers. — Il continua de la déshabiller, après les bas, le manteau, le chemisier ; maintenant il déboutonnait sa jupe. — Je l’ai rapporté de Grèce, du miel des abeilles du mont Hymette. Le nectar dont parle Aristote. J’en ai gardé pour toi, en pensant à cette nuit.
— Ah ça non ! protesta doria Lucrecia. Mille fois non. Avec moi pas de cochonneries. (suite…)
[1302] Les lectures – la contribution de Thomas
Regarde. Elles sont venues. Elles sont là, belles, prêtes, terriblement troublées de ce qui va suivre.
Regarde bien, regarde ces yeux brillants tournés vers toi ; il y a quelques sourires gourmands, d’autres plus rêveurs, l’un d’eux est invisible, mais tu peux deviner qu’il se dessine malicieusement derrière son masque.
Écoute aussi, écoute ces respirations, ces souffles qui trahissent imperceptiblement l’émoi, l’attente chargée d’envies, qui se contiennent encore. Écoute les corps, les frottements, les mouvements qui chuintent ou qui crissent doucement.
Oh, et puis touche : caresse le cuir, le nylon, laisse ta main cheminer, palper le contraste entre le tissu et la peau ; apprécie les ouvertures qui t’invitent à explorer, à t’enfouir, à effleurer du doigt les muqueuses qui se laissent approcher.
Tu sens ? Tu perçois les effluves du désir qui commence à sourdre ? Tout à l’heure ces parfums se feront plus forts, plus profonds, plus animaux, plus impérieux, mais sois patient.
Regarde encore : les intentions se font plus précises, les regards plus directs. Les postures parlent. Elle, ça se voit, elle a très envie de ta queue. Elle n’est pas la seule.
Tu ne leur échapperas pas, tu sais. Ces mains, ces lèvres, ces bouches, sauront te happer, t’engloutir, laisser libre cours à leurs envies sur toi.
Mais attends un peu.
Retourne-toi. Tu vois ? Elle, tu ne l’avais pas encore vue, mais maintenant regarde. Regarde comme elle est offerte, impudique au dernier degré. Tu peux la fouiller des yeux, tu peux voir chaque détail de ce qu’elle te montre. En attendant de t’en approcher davantage, tes yeux peuvent caresser le dégradé des teintes et des textures qu’elle offre à ton regard. Regarde. Regarde bien. Mais surtout ne retire pas ton bandeau.
Illustration : Carnevale de Gérard Dubois
[1301] Les lectures – la contribution de Valentina
Jérôme, parle moi de la pluie, je n’ai rien oublié, ne le dis à personne, il y a longtemps que je t’aime, de battre mon cœur s’est arrêté…. Je vais bien, ne t’en fais pas… Pars vite et reviens tard… La différence c’est que c’est pas pareil…
Et maintenant on va où ? Être et avoir, en avoir (ou pas) le premier jour du reste de ta vie.
Jérôme, choisis ! Choisis ou TU seras Choisi !
« La vache! »… De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites…… Ooooh l’échappée belle, au plus près du soleil, les chemins arides, ni le ciel ni la terre… le cri du cormoran le soir au dessus des jonques, le cri de la lavande dans le champs de sauterelles….
Jérôme, les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer….. plaisent aux dieux ces taciturnes qui serrent la vie entre leurs dents.
Jérôme….mais qu’est ce que je viens foutre au milieu de cette révolution?… Les grands sentiments font les bons gueuletons!!!…… Qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ???
J’aimerais partager le printemps avec quelqu’un, deux ou trois choses que je sais d’elle, deux ou trois choses que je sais de
lui, et au milieu coule une rivière.
4 mois, 3 semaines, 2 jours, schéma d’une identification, minuit dans le jardin du bien et du mal, réfutation de tous les jugements tant élogieux qu’hostiles qui ont été jusqu’ici portés sur le film la société du spectacle !
La dernière leçon?……. L’histoire du garçon qui voulait qu’on l’embrasse!