[598] La suite ! la suite !

Pour Netzah qui n’a pas d’imagination.

(…) et d’ailleurs, quand ma main, après avoir réservé le même sort à ton jean que les tiennes au mien, après avoir écarté la pièce de tissu sombre, car toi, tu n’étais pas en « tenue commando », est venue se poser au creux de tes nymphes, j’ai senti que ton désir n’avait pas mis plus de temps que le mien à faire surface.

Nous n’avions pas beaucoup de temps devant nous, mais nous étions affamés. Nos bouches avides plongeaient en piqué sur n’importe quel morceau de chair mis à nu pour le sucer, poursuivaient en rase-motte vers les collines voisines. Si elles rencontraient un morceau de textile, deux mains furieuses venaient aussitôt l’arracher. Ton corps bientôt entièrement nu ondulait tandis que je le caressais, mon corps vibrant lui-même du morceau que tu jouais sur lui.

Je me suis figé un bref instant – cette intensité qui toujours me saisit – quand tes lèvres se sont posées sur mon gland… J’ai pris une grande inspiration pour plonger à mon tour sur ton sexe. Et voilà que nous dessinions sur la moquette de ton salon un ♋ zodiacal, à moins que ça ne fusse un ☯ pas si zen que ça. Pendant que nos langues faisaient causette avec les points les plus sensibles de nos anatomies respectives, nos mains tentaient de faire diversion en partant à l’assaut d’autres parties du corps. Mes mains ont parcouru tes jambes, ont caressé ton ventre, se sont empoignées de tes fesses, t’ont pressé toute entière contre moi comme pour faire fusionner nos chairs. Tes mains, je ne sais plus trop ce qu’elles faisaient. Ah si ! Je crois que c’est là que j’ai senti un de tes doigts s’enfoncer dans mon cul. (suite…)

[596] Auto-satisfaction

Je me trouvais assez bandant, quand même, pieds nus, à genoux, sans ma chemise jetée dans un coin de la pièce, jean à la braguette entièrement déboutonnée, très légèrement descendu sur mes fesses ne laissant plus aucun doute sur le fait qu’il était porté à même la peau, d’autant qu’en surgissait avec l’arrogance qui suinte dans cette note mon sexe affamé.
Je me trouvais assez bandant et d’ailleurs, c’est dingue comme je bandais.

Toi, je te trouvais assez mouillante. Et d’ailleurs…

Allan Deas - Sea-Serpent


Illustration : Sea serpentAllan Dean

[594] Moi ce que j’aime chez Gabriella-la-la-la-la

Gabriella Cilmi, couverture de l'album Lessons to be learnedEntendu par hasard sur France Inter vendredi dernier, Sweet about me, un tube de Gabriella Cilmi depuis déjà quelques mois mais qui n’était pas encore parvenu jusqu’à mes oreilles, fut un coup de foudre immédiat au point que je m’en servais pour illustrer sonorement un article qui n’avait rien à voir. Gabriella Cilmi est une petite jeunette australienne, qui vient de fêter ses 17 ans. Elle a – je dirais presque elle est – une voix. Chaude, puissante, veloutée, « une voix de noire » qui m’a fait penser à Amy Winehouse, bien qu’elle ne soit pas exactement dans le même registre musical.

Le jour même, sur la faveur d’un avis positif sur l’album qui disait que si Sweet about me était le tube connu de Gabriella Cilmi, tous les autres morceaux de l’album étaient aussi des hits en puissance, je commandais l’album. Je me méfie des albums où, hormis le titre phare, tous les autres morceaux m’ennuient. Sans me mettre totalement à l’abri de cet écueil, cet avis avait le mérite de me rassurer, et puis il faut savoir prendre des risques aussi (non, je ne télécharge pas systématiquement des versions pirates, j’aime les artistes, moi môssieur !).
Lundi, il était dans ma boîte aux lettres.

Force est de constater que la galette se laisse très bien digérer et on peut à l’aise en reprendre une deuxième écoute d’affilée. Si, à l’usage du temps, je ne suis pas sûr que Lessons to be learned me procurera autant de plaisir que White Chalk de P.J. Harvey dont j’avais déjà fait ici la revue détaillée, dont je reprends ici le format, si je n’oserai pas ici crier au chef d’œuvre, il n’en reste pas moins que cet album est mon coup de cœur du moment que je voulais partager avec vous. (suite…)

[592] La Cigale et la (…)

Ez3kiel, couverture de l'album Barb4ryCe 5 novembre au soir, j’étais à la Cigale allé assister au concert du groupe d’électro-dub Ez3kiel (si c’est pas un beau nom 3l33t, ça). J’aurais été bien incapable de vous dire qu’il s’agissait d’électro-dub si je ne l’avais pas lu sur Wikipedia. J’ai d’ailleurs toujours été nul en classification des genres musicaux, malgré les quelques stages de formation dispensés par mes cothurnes quand j’étais en école d’ingénieur (vu que c’est en gros à cette période que se sont vraiment forgés mes goûts musicaux, comme je le racontais sur cet ancien billet). Je mets tout dans un gros paquet « musique indé » en fonction de la notoriété du groupe ou son label (remarquez, Depeche Mode était sur le label indépendant Mute – qu’il a récemment quitté – sans qu’on puisse vraiment dire qu’il s’agissait d’un petit groupe apprécié d’un petit cercle).

Revenons-en à nos moutons. Ez3kiel, moi j’aurais classé ça spontanément « électro » ou bien « trip hop ». C’est un groupe que j’ai découvert presque par hasard. Je furetais sur Amazon et ce gros malin fait des recommandations en fonction de vos précédents achats. Mais ça, ça me paraît parfois fumeux ; disons en tout cas que je ne me fie pas aveuglément à ces recommandations. Par contre, on trouve aussi parfois de l’information du genre « cet album appartient à la liste bidule-chose » et, en l’occurrence, j’ai trouvé cet album (Barb4ry – encore un nom geek, ouais – notre illustration) dans une liste où se trouvaient quatre ou cinq autres disques que j’adorais, donc là, j’y suis allé les yeux fermés et je n’ai pas eu tort.

(Là, normalement, je voulais vous mettre le lecteur deezer avec un morceau extrait de l’album mais deezer ne veut pas que je vous diffuse de l’Ez3kiel alors je contourne la difficulté, je ne suis pas du genre à renoncer si rapidement).

La Cigale est une salle idéale pour ce genre de concert. Dans le cadre d’un ancien théâtre « classique » de taille raisonnable, elle offre deux rangées de balcons pour ceux qui ont envie d’écouter le concert paisiblement assis, ainsi qu’une fosse pour ceux préfèrent rester plus près de la scène et communier un peu plus « physiquement » avec l’assistance (comprendre : danser, voire pogoter, voire se faire porter par la foule à bout de bras – il y a sûrement un nom pour désigner cette pratique, n’hésitez pas à me sortir de l’ignorance – etc.). Si j’étais assis au dernier concert de dEUS, je suis désormais plutôt partisan de la communion torticolesque (il y a toujours un grand escogriffe qui, au moment où le vrai concert – comprendre : après la première partie – commence, vient se faufiler juste devant toi), au risque d’y perdre une montre. Quand je suis arrivé dans la salle, le groupe assurant la première partie avait déjà commencé son set (t’as vu, ami lecteur, comme je me la pète branché avec le jargon du parfait petit roady) et comme je ne savais pas de qui il s’agissait, ben je ne savais pas de qui il s’agissait.

L’auditeur est souvent ingrat avec les première partie. Le groupe ou le chanteur en première partie est souvent un encombrant interlude qui fait obstacle à l’entrée en scène du groupe que le public est venu entendre. Chaque chanson qu’il démarre repousse l’échéance. Le première partie n’a pas intérêt à faire un rappel à moins que la foule, pas ingrate pour une fois, quémande avec vigueur un bis. Ça arrive, d’ailleurs, parce que le première partie est parfois choisi avec habileté et peut être talentueux.
Bon, ben Narrow Terence (j’ai trouvé le nom après coup, merci Google) n’a pas fait de rappel mais a produit tout de même un spectacle d’honorable qualité. Le groupe, composé d’un bassiste, d’un batteur-bassiste, d’un guitariste-batteur-chanteur-à-la-voix-rauque-façon-Tom-Waits, (oui, c’était la première fois que je voyais un chanteur passer à la batterie, en fonction des morceaux) et d’une violoniste a enchaîné une bonne dizaine de morceaux, dont trois avec la participation des quatre d’Ez3kiel, démontrant ainsi leur complicité et leur proximité, même si Narrow Terence est plus rock et moins électro. Les chansons ou les passages lents (ils jouaient beaucoup sur les changements de rythme, au point que cela puisse tourner au procédé) manquaient, à mon sens, de mélodie (là-dessus, Ez3kiel marquait singulièrement la différence de talent), mais les morceaux rapides étaient prenants et donnaient envie de bouger. Bien que le groupe soit français, tout était chanté en anglais mais je n’ai quasiment rien compris au parole (mauvais réglage son ? voix trop rauque ? oreille pas assez exercée ? un peu tout ça sans doute).
En fin de prestations, applaudissements plus que polis, mais pas de rappel, donc.

Revinrent ensuite les quatre protagonistes d’Ez3kiel. Dans la fosse, la masse humaine se fait plus dense et je dois un peu jouer du coude pour conserver un bon point de vue sur la scène. À un moment donné, une jeune fille à l’abondante chevelure crépue s’est placée juste devant moi. Comme elle n’était pas trop grande, elle ne me gênait pas trop, mais sa chevelure s’accrochait aux poils de mon menton. (Elle me rappelait une ex, d’ailleurs, même chevelure et même menton prognathe.) Son cul ne s’accrochait pas à la boucle de ma ceinture mais il m’a aimablement frotté à quelques reprises. Probablement par accident. De toute façon, elle a fini par rejoindre ailleurs quelqu’un d’autre et puis moi j’étais là pour la musique, hein ! (Tout le monde me croit à donf’.)

Avec, projeté sur l’écran du fond, les créations vidéos du bassiste Yann Nguema, quelques unes d’inspiration Steampunk, le groupe égrena avec un enthousiasme visible une programmation instrumental, aucun des quatre ne s’osant devant un micro. Je ne sais pas si c’est juste une impression de ma part, mais j’ai eu l’impression que c’était surtout sur les morceaux extraits de Barb4ry que le public entrait particulièrement en transe.

À un moment, la bande de Narrow Terence est venue en retour prêter main forte à Ez3kiel sur quelques morceaux.

À un autre moment, on nous a lancé dans le public une immense balle transparente, un truc d’environ 2 mètres de diamètre, équipé de capteurs qui balançait des percussions au rythme des coups que la foule lui donnait. C’était très fun. Au pauv’ gars derrière moi qui s’est pris un coup de (ma) boule tandis que je tentais un smash de volley : mes excuses renouvelées.

J’ai bien apprécié le vrai renouvellement musical donné aux morceaux que je connaissais. J’avais vu en concert Archive, autre groupe électro cher à mes oreilles, et j’avais été très déçu par leur prestation ; on aurait dit qu’ils s’emmerdaient sur scène, aucun échange avec le public, et quasiment la musique des albums produite en live, je ne sais pas si j’aurais fait la différence avec du pur play-back. Ben là, clairement c’était un autre son de cloche et c’était tant mieux.

Le concert s’est terminé après un rappel syndical et je suis sorti de la salle content. Je n’ai pas passé un moment exceptionnel (le concert de Divine Comedy m’aura marqué plus durablement), mais j’en avais eu pour mon argent.

* * *

Après la Cigale, j’avais un rendez-vous amusant, avec une amie, laquelle était accompagnée par un homme curieux (je n’ai pas dit un curieux homme). Qui s’est éclipsé tel Cendrillon quand minuit sonna ses douze coups.

Tous les deux à minuit dans le quartier de la Cigale, que croyez-vous qu’on fit ?!