[558] Rien ne se perd, rien ne se crée

Trop de la balle !

Je viens de lire un article sur l’Atelier où il est question d’un système de Captcha (vous savez, les machins pénibles qu’on est obligé de déchiffrer pour pouvoir poster un commentaire ou un formulaire en « prouvant » ainsi notre pleine appartenance à l’espèce humaine).

Bon, ben figurez-vous que, de par le monde, des gens numérisent des bouquins, pour en faire des e-Book (oui, parce que quand on numérise, ça devient anglais). Bref, des fois, ils veulent numériser des vieux vieux bouquins (c’est drôlement pratique parce que plus c’est vieux, plus ça a de chance d’être libre de droit) et ils ont des problèmes à numériser leurs e-bouquins parce que le papier jauni et les caractères délavés, c’est pas facile à décrypter pour un ordinateur.

Vous me suivez ? (suite…)

[557] J’ai deux amours (… et Paris – épisode I)

Ce midi, en route vers quelque rendez-vous professionnel, je piétonnais dans les rues en me réjouissant de ce plaisir indicible d’arpenter les rues parisiennes et de croiser la faune qui les peuple.

Il y a de nombreux nombreux mois, j’avais entamé une note restée à ce jour à l’état de brouillon, où je comptais vous expliquer comment j’avais, pas à pas, conquis et fait mien l’espace parisien, de mes premiers pas de banlieusard à mon installation intra-muros (capitale, s’il en est !), mes errances amoureuses, mon Paris de loisir ou de labeur.

J’avais l’intention aussi d’accompagner ce récit d’une cartographie animée permettant de voir comment s’étendait mon horizon au fil du temps.

Tout cela faisait un objectif trop ambitieux : note fleuve à rédiger, illustrations au delà de mes compétences, temps limité.

Était-ce la douceur soudaine de l’air après la caillante de la matinée, le soleil qui éclairait nos visages (les lunettes de soleil étaient de retour), toujours est-il que ragaillardi par ce soudain accès de parisianitude, je décidai de reprendre le flambeau et de faire de ce projet initiale une série, qui commence aujourd’hui et se poursuivra au gré de mon inspiration.

Que mes lecteurs de province ou plus éloignés encore m’excusent du parisiano-centrisme qui fait souvent surface sur une note ou une autre et se fait, ici, carrément débordant.

Premiers pas

J’ai commencé par découvrir Paris avec mes yeux de banlieusards. Probablement allais-je de temps à autre, accompagné de mes parents, en transport en commun ou en voiture, à différents endroits de Paris, mais tant qu’on ne prend pas soi-même le volant (au sens propre et au figuré), on ne repère pas vraiment les trajets, les lieux. On se laisse conduire. La découverte d’un endroit, son appropriation, cela demande une démarche active, généralement fruit d’une volonté individuelle.

Meudonnais que j’étais, mes premiers pas en dehors de mon périmètre local furent d’abord guidés par les possibilités offertes par les transports en commun ; j’allais à Vélizy 2 (temple de la consommation) pour zoner, ou au Pont-de-Sèvres (bus 169 puis 179) pour aller au cinéma (à l’époque, c’était un Gaumont, je ne sais pas s’il existe encore). J’ai dû attendre encore un peu avant de recevoir l’autorisation de mes parents d’aller un peu plus loin, à la capitale, et le chemin pour m’y rendre était de fer. En voiture ! Meudon-Bellevue → Meudon → Clamart → Vanves-Malakoff → Ouest-Ceinture (station désormais fermée) → Montparnasse-Bienvenüe Terminus ! Bienvenue, ouais, ça s’annonçait bien.

Montparnasse, outre ses crêperies, c’était ses nombreux cinémas : les Sept Parnassiens, le Bretagne, le Gaumont Parnasse (qui a englouti le Montparnasse Pathé pour devenir désormais multiplexe), le Bienvenüe Montparnasse, Les Montparnos, le Miramar, le MK2 Parnasse (qui avait un autre nom avant, je crois), l’UGC Montparnasse, l’UGC Rotonde, le Lucernaire ou je suis très peu allé…, tous toujours debout, même le « мчтіқ » Cosmos redevenu Arlequin en 1990, alors que dans d’autre quartiers (notamment les Champs-Élysées) la liste s’est sérieusement écrémée depuis ma jeunesse. Et puis la fameuse rue de Rennes avec son point de mire, la fnac Montparnasse, où j’allais rêver devant les ordinateurs et m’acheter mes premiers 33 tours (en vérité, mes tout premiers 45T, je les achetais au Monoprix de Meudon). Et puis la rue Saint-Placide et ses boutiques de fringues où m’emmenait ma mère… Longtemps, mon exploration n’alla guère plus loin.

1985 allait marquer un tournant. Après le bac, j’intégrais une classe prépa au Lycée Saint-Louis. Je me souviens la première fois que je suis sorti de la bouche du RER Luxembourg. J’étais totalement désorienté, incapable de repérer le Nord du Sud. Le boulevard Saint-Michel, pardon !, le Boul’Mich était un inconnu pour moi. J’allais pourtant m’engouffrer plusieurs fois par jour pendant trois longues années à l’intersection de ce boulevard et de la rue de Vaugirard. Paris allait bientôt m’appartenir. (À suivre…)

Paris - Premiers pas

À défaut d’une carte animée, voici une première illustration statique de la zone qu’approximativement j’avais explorée à l’aube de ma majorité.

Épilogue

Ayant tapé ces derniers mots, je rabats l’écran de mon portable, arrivé à destination. Ma voisine dans le métro, une dame entre deux âges, s’adresse à moi en souriant :
— Vous êtes auteur ?
— Non, je suis juste blogueur [oui, je n’ai pas osé burpeur, NDLA]
— (Je me suis permis de lire…) Parce que vous avez du style !
(moi, rougissant) — Mais vous savez, on peut avoir du style sur Internet !

Et puis avec mon esprit d’escalier habituel, je m’en suis voulu de ce dialogue à la noix, sur la défensive ! J’aurais voulu lui demander si elle lisait beaucoup, et quoi (histoire de voir à qui je pouvais me comparer dans son panthéon et accrocher cette médaille à mon fat plastron) ; j’aurais dû lui expliquer que pour être auteur, il me fallait quelque chose que je n’avais pas, que ce n’était pas le talent mais le courage ; j’aurais voulu lui demander si cette dernière phrase « Paris allait bientôt m’appartenir », elle ne la trouvait pas un peu trop convenue, clichetonneuse (parce que moi, oui, je trouve ça clichetonneux !).

Je remercie cette dame de m’avoir fait quelques instants me sentir Zecondflorz dans le métro. Je me suis aussi demandé si elle m’aurait fait cette observation si j’avais été en train de rédiger une de mes nombreuses pointes de culTM.

[555] Enculée en ce jardin

Cette fin de printemps souffreteuse nous avait fait l’aumône d’une journée plus chaude que les autres. La soirée était donc douce ; quitter la maison pour descendre jusqu’au jardin était une envie on ne peut plus impérieuse. Je m’y rendais d’un pas léger tandis qu’elle me suivait, plus hésitante, ses chaussures à talon passant prudemment d’une marche à l’autre.

J’étais très fatigué ce soir-là, préoccupé par la camarde qui rodait dans la maison vide, fomentant quelque mauvais coup. N’est-ce pas quand la mort plane que les vivants, plus que jamais, veulent se sentir vivants ? J’étais fatigué mais je voulais profiter. Profiter de la tiédeur, profiter d’elle qui se tenait en face de moi, si légère, si appétissante dans sa robe qu’un souffle aurait pu emporter. Nous nous embrassions comme nos mains couraient sur le corps de l’autre. La sienne, sur mon torse, ouvrit les boutons de ma chemise et quand la brèche fut ouverte, s’y engouffra. La mienne, je la fis descendre au plus bas que mon bras tendu le permettait ; elle attrapa le pli du genou et remonta, côté chair, jusqu’à s’arrondir sur sa fesse. Jambe qui s’immisce entre les siennes, pubis qui se frottent, langues à la lutte.
Vite, sa main était venue caresser mon entrejambe, dégoupiller ma braguette bouton par bouton, une main qui récitait à sa manière le chapelet des amants qui s’échauffent. Oui, elle était convenue, la fellation qui s’ensuivit, comme si elle sortait d’un scénario bâclé ; pourtant quand elle s’est agenouillée pour prendre mon sexe dans sa bouche, je n’avais envie de rien d’autre. (suite…)

[552] Avis de recherche

Orangecountyny "09"

Je trouve le boxer (à peu près) porté par le monsieur vraiment très élégant.

La matière a l’air douce, la couleur (un bleu foncé chiné ?) très élégante (j’ai d’ailleurs une paire de chaussettes qui m’a l’air assortie, faudrait vérifier).

Bref : il me faut le même !

Madame, Mademoiselle, Monsieur, si vous avez les références de cet article, je vous saurai vivement gré de me les transmettre (la mode n’attend pas).

PS : Les demoiselles qui font ce genre de chose avec leurs pieds m’intéressent aussi.


Illustration : Orangecountyny – via Bend me over

[551] Des lunes (et quelques étoiles)

On m’enjoint, avec insistance, de rapporter ici ma (récente) découverte du Moon City. Voyez comme je suis faible et suivez-moi…

La réalité ne dépasse pas toujours la fiction. Parce que je raconte ici quelques unes de mes aventures, on imagine que c’est l’arbre qui cache la forêt, qu’une femme m’attend dans chaque port (ce qui pour un parisien comme moi n’est guère pratique surtout depuis que je n’habite plus du côté de l’Arsenal, NDLA), que je suis un habitué des clubs libertins et que dans chacun d’entre eux trône, en bonne place, la bouteille de rhum qui porte mon nom (recouvert par de nombreuses traces de rouge à lèvres).

Or, si je ne saurais me faire passer pour un perdreau de l’année, le nombre de fois où je suis allé dans un club échangiste se comptait, jusqu’au 17 août dernier, sur les doigts d’une seule main. Parce qu’aucune de ces fois ne fut un grand moment, je ne cherche pas à tout prix à passer une soirée dans ces endroits étranges où l’on se trouve plongés vivants dans un film porno. C’est excitant, mais la sensualité des moments vécus n’arrivait pas à la cheville de ce que je pouvais vivre dans une plus grande intimité. Malgré mon voyeurisme et mon exhibitionnisme, je n’ai pour les clubs qu’une curiosité distante.

Depuis ce 17 août, donc, il faut ajouter le pouce de la seconde main, que je lève vers le haut, avec désormais l’intention d’accélérer un peu le décompte de mes plongées (le mot s’impose) dans ces endroits de peu de vertu, car enfin… Mais ne précipitons rien et reprenons le récit par son commencement. (suite…)